"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une poésie raffinée, sensuelle qui voit l'homme et la femme comme deux territoires.
Un chant, un cri, une rencontre comme un ailleurs qui se construit entre deux individus, un no man's land, l'envol d'une tourterelle sur un ciel rosé.
Les mots et les vers de Mahmoud Darwich déroulent leur fil d'Ariane de corps à âmes ; ils m'ont ravie et fait rêver, leur douceur longtemps ressentirai comme une caresse.
Ce livre est une anthologie du poète palestinien, disparu en 2008. L'auteur s'inscrit dans la lutte des Palestiniens pour reconquérir leur terre,dont ils ont été chassés par Israël. Un poète est une voix ; celle de Mahmoud Darwich résonne encore longtemps en nous, le recueil une fois refermé. A la terre perdue est associée la mère abandonnée puis retrouvée, dont le café est un précieux élixir. Le poète est un exilé, qui ne peut s'enraciner ni dans une terre, ni dans un amour pour une femme. Il fait vivre la beauté des paysages de son pays, et fait comprendre la nécessité de vivre en paix dans cette partie du monde. Son combat fait de lui le poète engagé et martyr par excellence.
Une nation en exil n'est pas un livre ordinaire, c'est un beau livre, imposant, regroupant le travail de plusieurs artistes. Exposé de manière partielle à chaque fois, il est pour une seule fois regroupé dans un unique exemplaire. Ce livre vous permet donc d'avoir un œil critique plus aisée et une prise de recul par rapport à l’œuvre.
Après une longue introduction nous présentant les artistes, les différentes rencontres et les motivations qui les auront poussés les uns et les autres à créer.
Cette exposition prend racine dans les poèmes de Mahmoud Darwich qui écrit sur la Palestine, la mort et l'amour, écriture débutée dans les années 60. Rachid Koraïchi propose une interprétation de ces poèmes par des gravures. Non pas des gravures banales, mais des gravures écrites. Il transmet ses émotions à la lecture de la poésie en remplissant l'espace par la langue écrite. Ces signes qui forment l'écriture sont pour lui l'aboutissement de la langue, il décide de se les approprier, des les sortir de leur contexte. Il utilise dans son œuvre les signes arabes, mais aussi asiatiques, ou encore invente des hiéroglyphes.
Enfin, les derniers artistes, Hassan Massoudy et Kamel Ibrahim, retranscrivent les poèmes en les calligraphiant. Retrouver les poèmes sous leur forme originale et les contempler calligraphiés change la forme graphique du poème, bien que l'écriture soit déjà très graphique, lui donne presque une nouvelle vie, ou plutôt, une vie différente. Le poème vit par lui-même, la calligraphie lui donne une nouvelle dimension. Ce livre regroupe donc l'écriture, la création littéraire, son interprétation graphique et sa réécriture graphique. Mahmoud Darwich débute donc une œuvre que Rachid Koraïchi, Hassan Massoudy et Kamel Ibrahim finalisent, transcendent, lui donnent une ampleur totale. Une nation en exil, l'exposition, ne propose pas uniquement un genre particulier. Si nous admettons que l'art est un rond, l'écriture s'installerait en son centre, la calligraphie serait sa périphérie, et la gravure compléterait jusqu'à la circonférence. L'exposition n'occupe pas uniquement une partie de ce rond, elle s'y installe dans sa totalité.
Une belle œuvre réunie dans ce livre d'art, originale et complète.
C'est toujours un plaisir de découvrir et de lire les écrits de Mahmoud Darwich. Les éditions Actes Sud ont déjà publié «Anthologie 1992-2005» - recueil incontournable en édition bilingue si l'auteur vous intéresse et que nous ne connaissez aucun de ses textes -, «La trace du papillon» ainsi que «Le lanceur de dés et autres poèmes», parmi d'autres titres. Le présent ouvrage, «Nous choisirons Sophocle et autres poèmes», traduit par Elias Sanvbar, souligne une fois encore, ses engagements qui, dans les années 80, voient son itinéraire poétique traverser Paris, Tunis et Beyrouth. Deux textes surtout comptent parmi les plus beaux lus au cours de ces dernières années : «Tu portes le fardeau du papillon et Nous choisirons Sophocle». Un des plus grands poètes arabes contemporains, avec Abdelattif Laâbi qui, par ailleurs, a traduit plusieurs de ses oeuvres, aux éditions de Minuit...
Mahmoud Darwich est né le 13 mars 1941 à Al-Birwah en Galilée - Palestine sous mandat britannique - et mort le 9 août 2008 à Houston - aux Etats-Unis - est une des figures de proue de la poésie palestinienne. Profondément engagé dans la lutte de son peuple, il n'a pour autant jamais cessé d'espérer la paix et sa renommée a dépassé largement les frontières de son pays. Président de l'Union des écrivains palestiniens, il est aujourd'hui reconnu dans le monde entier pour sa poésie qui évoque la nostalgie de la patrie perdue mais aussi la recherche d'une vérité multiple dans un chant d'insoumis permanent. Ses oeuvres lui ont valu de multiples récompenses et il a été publié dans une vingtaine de langues.
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