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Au préalable, je remercie Babelio pour la tenue de cette masse critique et les éditions Points de m'avoir permis, par l'envoi de « La course de la Mouette » de Barbara Halary-Lafond, de me délecter de cette lecture proche du cinq étoiles. Même si je trouve inapproprié de la noter car il est difficile de la juger.
Je n'avais jamais entendu parler ou vu un quelconque reportage sur cette incroyable et pourtant véridique histoire. C'est en déroulant le bandeau de présentation des livres mis en jeu lors de ce concours, que je l'ai appris. Son résumé particulièrement intriguant n'a fait qu'exacerber ma curiosité au point de le sélectionner en souhaitant vivement le recevoir.
Qu'elle n'a pas été ma joie de le trouver quelques jours plus tard dans ma boîte aux lettres…
Venant de le finir, je dois admettre que je ne regrette absolument pas mon choix. Cet ouvrage émouvant qui se lit avec facilité est prenant. Il regorge d'un réalisme non feint, de richesse, d'émotion. Il ne demande qu'à être lu tout simplement.
Comme je m'y suis engagée, voici donc mon appréciation en espérant qu'elle vous donne envie de rencontrer, à votre tour, les différents héros de cette aventure humaine.
Nous sommes embarqués avec violence dans un monde mal et heureusement peu connu de la majorité des gens. Un univers synonyme de peurs, de douleurs, de découragements, de doutes, d'espoirs mais aussi de victoires. Dès les premiers instants, nous flirtons, si j'ose m'exprimer ainsi, avec la souffrance physique, les hôpitaux, bref le microcosme médical.
Il est un peu plus de douze heures en ce lundi 12 mai 2008 lorsque Jean-Louis, quarante-quatre ans, Président Directeur Général, d'une société spécialisée dans la gestion de patrimoine, et en particulier celui de sportifs de haut niveau, s'apprête, au volant de son scooter, à rejoindre sa femme pour l'amener s'offrir son cadeau d'anniversaire.
Soudain, une collision aussi brève qu'inattendue. Une victime est à terre. le quadragénaire est cette dernière. Il est là, au sol, conscient. Il parle, le regard dans le vide. Il a mal à la tête. Un banal accident à 20 km à l'heure à priori. Mais trente-six heures après avoir percuté le quatre-quatre qui a inopinément fait demi-tour devant lui, Jean-Louis Halary, sportif accompli plonge dans un coma profond. le couperet tombe : état neurologique végétatif. Sa vie bascule. Elle ne sera plus jamais la même…
Pour sa femme, en l'occurrence l'auteure, et leurs cinq enfants, tout s'arrête mais tout doit continuer : celui qu'on surnomme la Mouette va déjouer les pronostics, sortir de la léthargie. Réapprendre à vivre, redéployer ses ailes, désormais aveugle.
Barbara use de toute son énergie pour lutter. Au chevet de son homme dès les premiers instants, infatigable, elle l'accompagne ensuite vers une résurrection inespérée.
Quel a été ce combat ? La ténacité à vouloir le sauver a-t-elle finie par l'emporter ? le chemin a-t-il été simple ? Difficile ? Semé d'embûches ? Comment l'entourage a-t-il surmonté et surmonte-t-il encore cette pénible et exigeante situation ? A quoi s'est résumée ou se résume toujours leur existence commune ? Comment au moment de la parution du bouquin, six ans après le drame, le père de famille a-t-il récupéré véritablement ? Qu'est-il ou plus précisément que sont-ils devenus ?
Ces questions non exhaustives vous tenaillent ? Elles ne trouveront réponses que si vous vous immergez pour un temps dans ce récit qui montre ce que l'amour et la persévérance peuvent faire accomplir.
Par une plume simple, facilement accessible et agréable, B. H.L nous entraîne en parallèle des visites à l'hôpital dans le milieu souvent fermé du handicap.
Dans un premier temps, elle nous invite à suivre le long cheminement médical (coma, phase de réveil, éveil, rééducation) malheureusement promis à tout traumatisé crânien grave.
Ensuite, au fil des mois, des années, par la faute de nombreuses séquelles et la persistance d'une infirmité, elle nous permet de comprendre la nouvelle vie remplie de contraintes, d'abandons, d'échecs, d'espérance, de réussites qui s'offre à eux.
Elle travaille admirablement en détaillant les phases les unes après les autres. Ces explications sont claires, concises, assimilables par une ou un non-initié. C'est plaisant à parcourir. J'ai apprécié qu'elle n'omette rien du difficile retour à la vie, aux tracasseries administratives, financières ou encore organisationnelles en passant par leur relation de couple indubitablement et foncièrement chamboulée. Elle écrit aussi excellemment sur l'adaptation de la cellule familiale à ce « nouveau papa ». Elle décrit parfaitement la dévastation ressentie à l'annonce du diagnostic, puis le temps de l'action, de la bataille qui a abouti à des succès plus ou moins importants. Elle parle avec pudeur mais sans faux-semblants ou langue de bois du regard de l'entourage vis-à-vis de son époux.
Tout en évoquant les problématiques inhérentes à l'handicap, l'écrivaine aborde avec justesse et sérieux la capacité d'adaptation, la résilience et l'acceptation de cette dite infirmité.
La force essentielle de ce récit réside dans le fait qu'il transpire d'amour, de générosité, d'espérance.
La retranscription de cette tragédie est sa manière d'accepter l'inacceptable. Elle agit comme un catharsis, un exutoire en quelque sorte.
Barbara a toute ma considération et ma sympathie. C'est une forte femme amoureuse, empathique, dévouée aux siens. J'ai été charmée par son courage, son abnégation, son inflexibilité face au pessimisme des médecins. Son désir d'avancer coûte que coûte est à prendre en exemple.
J'ai admiré la résistance, la ténacité, la persévérance de Jean-Louis face aux nombreux obstacles qui se dressaient devant lui. J'ai applaudi les progrès réalisés et en même temps j'ai été un peu peinée par sa situation : homme assis aussi bien professionnellement que familialement, sportif émérite, dont l'élan de vie a subitement et inexorablement été stoppé. Quel gâchis !
J'ai aimé rencontrer leurs collègues ou ami(e)s proches. Ce sont des gens de valeur, profondément altruistes, compréhensibles, accessibles. Ils soutiennent absolument le couple.
En conclusion, « La course de la Mouette » est un témoignage bien construit où nous sentons l'application de Madame Halary-Lafond à vouloir coller au mieux de la réalité de ce qu'est la survenue brutale d'un handicap. C'est hyper réaliste, instructif et enrichissant. Rien n'est inventé ou exagéré. Tout est authentique.
A entreprendre ? : Je vous le recommande car c'est une fabuleuse leçon de vie, de courage et d'amour. Un condensé d'optimisme rare.
Texte fort, empli de vérités, de pugnacité, et d'enthousiasme. A travers ce récit, qui nous confronte à de dures mais non moins réelles épreuves, nous voyageons au coeur des relations humaines. C'est également une formidable ode à la non-renonciation, à la cohésion familiale et à l'amitié. Si vous décidez de me suivre, vous ne serez pas déçus. Vous serez peut-être émus, admiratifs, insatisfaits. Une chose est néanmoins certaine, vous n'en ressortirez pas indifférents.
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