"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le blanc de l'Algérie - Assia Djebar - 1996
Pas le blanc tapissant les murs, ni les haiks
pas le blanc des nuages qui couvrent le ciel azuré
Pas le blanc de l'écume de la mer
Le blanc du dueil
Pas le blanc de l'oubli que Djebar refuse obstinément mais
Le blanc inaltérable de leur présence - ceux qui sont parti trop tôt- qu'elle réussit à nous faire sentir au travers de cette oeuvre.
Une oraison jaculatoire dans ce récit court de 245 pages ressuscitant de belles âmes, les belles plumes de l'Algérie.
Un cri du coeur, de la conscience, un déroulé historique du pays de la période coloniale, post indépendante et de la décennie noire.
J'ai adoré ce récit, qui m'a chamboulée, attristée.
Qui a fait revivre une douleur au creux de mon être profondément tapie. Une saignée qu'on a vécu y a pas si longtemps.
Une plume engagée, rageuse en mémoire des disparus: Albert Camus, Abdelkader Alloula, Mahfoud Boucebci, Mhamed Boukhobza, jean Senac, Jean et Taous Amrouche, Tahar Djaout, Anna Greki, Said Mekbel ... et tant d'autres
Pour que nulle n'oublie...
Une lecture à faire et à refaire.
J'aime de plus en plus la plume de Djebar. Cette fois ci dans un style différent de ce que j'ai lu d'elle.
Elle nous fait valser dans strasbourg au rythme des amours, des ébats sensuels, des confidences et des histoires de vie d'êtres torturés, souffrant chacun d'un déracinement, une quête d'identité, un amour perdu, un amour caché ou interdit.
Des histoires de vie liées par la grande histoire celle de la guerre d'Algérie, la déportation des strasbourgeois en 1939, la 2ème guerre mondiale.
Des personnages tout aussi attachants les uns que les autres.
Thelja cette femme déchirée, qui brûle, se consume.
Elle l'orpheline avant sa naissance, la ''theldja'' neige qui ne fait qu'embraser, telle une bougie infiniment soufflée et renflammée, se cherche au rythme de ses nuits folles, torrides. Trompée par le mari, abondant fils et foyer pour une thèse en france. Theldja se venge. Elle erre, elle la passagère dans une ville chargée historiquement. Elle s'embrase dans son exil, se laisse aller...
Affront envers un père disparu trop tot, un mariage raté, une société qui l'a blessé, humiliée.
Exorciser son corps... chercher amours auprès de François de 20 ans son aîné.
Corps enlacés... Nuits torrides... Amours... Chaleur corporelle ...Jouissance.... Extase jusqu'à l'envol...
Battement d'aile puis chute dans le vide ou plutôt vers des cieux cléments, vers la liberté.
Eve son amie d'enfance, la juive qui s'abandonne à l'ennemi, l'allemand Hans.
Un amour plus fort que les principes d'une vie, un désir triomphant, un plaisir ressussitant.
Des confidences de vie bercées aux rythmes et mélodies andaloux aux senteurs de thé à la menthe.
D'autres histoires celles d'Irma la déracinée, la sans attache.
De Karl le pied noir retournant en alsace après la guerre d'Algérie, lui qui ne garde de l'algérie que le souvenir de l'odeur de paille humide.
Jaqueline, Djamila, Touma et ses enfants...
Djebar nous charme de sa plume sensible, chavire nos coeurs, nos sens et nous fait balader à travers ces histoires dans la grande histoire de cette ville '' Strasbourg'' que j'aimerai visiter.
« Loin de Médine » est le seul roman d’Assia Djebar qui ne se passe pas en Algérie. Pour cette exception, elle a tout de même encore choisi de raconter des femmes, mais pas n’importe lesquelles. Elle aborde ici la vie de quelques femmes ayant marqué l’Histoire, de près ou de loin, pendant les derniers jours du prophète Muhammad (saws), à Médine, et même après sa mort.
A l’aide de recherches historiques et théologiques, l’auteure nous relate des destins impressionnants. De la reine qui renie sa nouvelle foi, par soif de pouvoir, à l’épouse préférée du Prophète, l’auteure redonne la parole, une parole orale, à toutes ces femmes, témoins et parfois actrices principales de grands changements sociétaux et historiques. Dix huit destins de femmes sont contés, avec plus ou moins de détails, de romance ; des femmes amoureuses, pieuses, combattantes, parfois même orgueilleuses qui ont toutes joué un rôle marquant à la source de l’Islam, mais souvent diminué, voire oublié. Bien sûr il est question de sa fille adorée, Fatima ; de son épouse chérie Aïcha, mais aussi d’épouses des célèbres compagnons du prophète, des voisines et tant d’autres.
Assia Djebar leur redonne une place centrale, et la parole. Et c’est magnifique, beau, et prenant. Comme toujours avec elle. On en redemande.
Comment parler de la femme berbère, maghrébine, de l’oubli, de l’effacement de soi, du désir de liberté, de l’écriture aussi bien que ne le fait déjà Assia Djebar ? La reine Assia.
Impossible. Quoi que je dise ici, rien ne saura rendre justice à la beauté de ce livre.
Pardon d’avance Mme Djebar.
“Vaste est la prison qui m’écrase”, début d’une complainte berbère récitée par un des personnages. C’est la meilleure description de la condition de la femme, berbère qui plus est, à travers différents portraits, à différentes époques. L’écriture, la langue, la parole sont également abordées, comme des figures féminines qui se battent pour exister, résister à l’oubli, à l’effacement de soi.
C’est une lutte permanente pour ces femmes. Exister, se définir, partir, écrire.
Assia Djebar utilise l’histoire comme un élèment central de son livre. L’Histoire de l’Algérie, du Maghreb, l’histoire de la famille de la narratrice, de son couple, de ses mythes, de la langue berbère également. L’histoire, c’est la transmission par la parole ou les écrits, un moyen de lutter contre l’oubli, de laisser une trace.
S’il fallait n’utiliser qu’un mot pour décrire ce roman, ce serait “bouleversant”.
Ça fait effet déjà, non ?
Alors, faites-moi confiance. Allez chez le libraire du coin et achetez “Vaste est la prison”. Vous ne le regretterez pas.
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