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Assia Djebar Vaste est la prison «Vaste est la prison qui m'écrase», dit la complainte berbère qui ouvre ce roman sur l'Algérie des femmes d'hier et d'aujourd'hui. Comme dans le présent algérien s'entremêlent ici des tragédies, des passions et des mutations, celles de femmes presque toujours en mouvement : la narratrice dans le désert et le silence d'une passion amoureuse, l'aïeule qui à quatorze ans épouse un riche septuagénaire, la mère quittant le voile pour rendre visite en France à son fils prisonnier politique, et tant d'autres figures féminines peintes comme des «fugitives et ne le sachant pas», improvisant leurs chants de deuil, de joie, de lutte ou d'espoir.
Roman-quête des origines, polyphonie d'une fascinante chronique féminine sur tout un siècle, Vaste est la prison est le troisième volet du «Quatuor algérien» qui, avec L'Amour, la fantasia et Ombre sultane, explore par la double approche autobiographique et historique l'Algérie profonde dans sa vie tumultueuse et meurtrie.
Comment parler de la femme berbère, maghrébine, de l’oubli, de l’effacement de soi, du désir de liberté, de l’écriture aussi bien que ne le fait déjà Assia Djebar ? La reine Assia.
Impossible. Quoi que je dise ici, rien ne saura rendre justice à la beauté de ce livre.
Pardon d’avance Mme Djebar.
“Vaste est la prison qui m’écrase”, début d’une complainte berbère récitée par un des personnages. C’est la meilleure description de la condition de la femme, berbère qui plus est, à travers différents portraits, à différentes époques. L’écriture, la langue, la parole sont également abordées, comme des figures féminines qui se battent pour exister, résister à l’oubli, à l’effacement de soi.
C’est une lutte permanente pour ces femmes. Exister, se définir, partir, écrire.
Assia Djebar utilise l’histoire comme un élèment central de son livre. L’Histoire de l’Algérie, du Maghreb, l’histoire de la famille de la narratrice, de son couple, de ses mythes, de la langue berbère également. L’histoire, c’est la transmission par la parole ou les écrits, un moyen de lutter contre l’oubli, de laisser une trace.
S’il fallait n’utiliser qu’un mot pour décrire ce roman, ce serait “bouleversant”.
Ça fait effet déjà, non ?
Alors, faites-moi confiance. Allez chez le libraire du coin et achetez “Vaste est la prison”. Vous ne le regretterez pas.
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