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Ce récit se déroule dans un monde similaire au notre après une catastrophe planétaire. Suite à un réchauffement climatique, les eaux des océans ont monté, des tremblements de terre provoquent des tsunamis régulièrement, et des hommes sont doués de pouvoirs téléphates. Certaines communautés se sont formées sur des îles pour tenter de survivre. Mais un Ordre Nouveau est né, tentant de prendre le contrôle de toutes les îles de rescapés. Ils sont à la recherche d'un Professeur qui pourrait les aider à retrouver un niveau technologique satisfaisant, car sinon, l'humanité est vouée à faire un bond en arrière de plusieurs siècles.
Ce roman américain assez court, se lit très rapidement et est d'une fluidité impressionnante. L'univers dans lequel se déroule ce récit pourrait être tout aussi bien notre planète et les catastrophes qui semblent devoir se produire si la pollution perdure au point de faire fondre les calottes glaciaires.
Le personnage principal, Conan, est un jeune homme plein de ressources, intelligent et agile, il est attachant dans son caractère parfois hésitant, qui parfois doute de lui-même. Les personnages secondaires ne servent qu'à renforcer l'image du héros qui est là pour devenir ce que le Professeur attend de lui. Nous découvrons un Ordre Nouveau totalitaire fonctionnant sur la délation pour conquérir des privilèges et les faire perdre aux autres. Entre une société où tous les coups sont permis et les idées très fraîches de liberté de Conan, il y a deux mondes qui s'affrontent. Finalement, on est en droit de se demander pourquoi le genre de société comme l'Ordre Nouveau fonctionne aussi bien alors que personne ne la souhaite.
Après la vague est un roman qui complète à merveille la collection Littératures chez les Forges du Vulcain en proposant un récit post-apocalyptique intéressant.
Imaginez que, dans un monde prédominé par la guerre, une catastrophe naturelle cause des dommages irréversibles pour l’être humain. Imaginez qu’une énorme vague recouvre la plupart de la planète, engloutissant des villes entières et leur population. Imaginez que les survivants se retrouvent privés des inventions scientifiques qui ont révolutionné le monde et que leur mode de vie devienne proche de celui des hommes primitifs. Qu’adviendrait-il alors de l’humanité ?
Voici le point de départ du roman d’Alexander Key, Après la vague. Suite au « Changement », la mer a recouvert la planète, ne laissant que peu de terres émergées. Le jeune Conan vit sur un îlot, avec pour seule compagnie, des oiseaux, et il doit se battre jour après jour pour survivre. Lorsqu’il est secouru, ce qui devrait être une délivrance se révèle pourtant pire encore que ce qu’il avait vécu jusque là : emmené à Industria, la ville régie par l’Ordre Nouveau, il découvre un système révoltant auquel il refuse de se soumettre. Heureusement, Conan n’est pas aussi seul qu’il le croit et un vieil ami l’aidera à accomplir sa mission.
Le résumé proposé sur le site de l’éditeur m’a immédiatement fait penser à La planète des singes, de Pierre Boulle, qui m’avait beaucoup plu à l’époque. Malgré mon manque d’expérience de romans post-apocalyptiques et de science fiction, je me suis laissé entraîner dès les premières pages dans ce monde d’après le Changement. Une écriture agréable nous entraîne aux côtés de Conan dans ce monde hostile et le roman est parfaitement rythmé par l’action. C’est au fil des évènements que nous en apprendrons plus sur les personnages et les évènements qui ont changé le monde.
Comme tout livre de ce genre, nous assistons à la dénonciation du comportement irresponsable de l’être humain ; le Changement est une conséquence de leurs guerres, de leurs luttes pour le pouvoir et d’un grand manque d’attention portée à la planète. Nous ne savons que très peu de choses sur le monde avant cette grande catastrophe, mais il n’est pas difficile d’imaginer qu’il s’agissait de la Terre que nous connaissons. S’opposent par la suite deux villes dans lesquelles les hommes ont réagi tout à fait différemment : Industria et High Harbor.
Industria est en quelque sorte le pire qui peut arriver, une ville parfaitement artificielle, où le système favorise les gens ayant du pouvoir par rapport aux citoyens de deuxième et troisième classe. Les marqués, quant à eux, n’ont aucune chance. Un climat d’oppression règne dans cette zone, là où tout le monde est prêt à dénoncer les autres pour accéder aux richesses qui sont réservées aux dirigeants. Toutefois, même si ce lieu représente une sorte d’enfer, les personnages ne sont pas tous « mauvais » ou « bons ». Si principaux membres de l’Ordre Nouveaux ont clairement de mauvaises intentions, et Conan et les siens, de nobles intentions, les autres protagonistes sont bien plus nuancés. Comme l’explique le Professeur, comment ne pas admirer ceux qui ont survécu au Changement et se sont adapté à ce nouveau mode de vie.
À High Harbor, bien que la situation soit différente, il y a également des problèmes et l’on remarquera bien vite qu’on est loin du paradis. Ici, tout est naturel et nombre d’hommes sont redevenus des « sauvages ». Or, des luttes pour le pouvoir se préparent également, conséquence inévitable du manque de ressources et de l’impuissance des habitants face aux forces de la nature. Lequel de ces deux endroits est donc préférable ? L’auteur ne nous le dit pas, et tout lecteur comprendra sans doute qu’un compromis entre nature et science pourrait être une option.
Le contraste entre Conan, jeune inexpérimenté, et le Professeur, le grand savant connaissant le secret qui pourrait les sauver, est très intéressant. Tous deux se battent pour la même chose, mais le jeune homme a encore beaucoup à apprendre ; de même, le Professeur ne peut mener à bien sa mission tout seul. Alexander Key nous propose ici une solution pour survire à des situations qui paraissent insurmontables : l’entraide. De nombreux survivants souhaitent reconstruire un monde meilleur qu’auparavant, mais face aux difficultés, ils doutent et désespèrent. Et, pendant ce temps, d’autres en profitent pour assouvir leur soif de pouvoir.
Les protagonistes sont hauts en couleur et bien développés. Il est facile de s’attacher à Conan au fil des pages, ainsi qu’aux siens, qu’il s’agisse du Professeur, de Lanna, son amie d’enfance, du docteur Shann ou des autres survivants. Comment ne pas admirer leur courage ? Quant aux personnages secondaires, bien qu’ils ne soient qu’esquissés, ils nous donnent matière à réfléchir tant ils suscitent des émotions contradictoires.
La science et le surnaturel se côtoient sans cesse, mélange qui ajoute encore de l’intérêt à l’intrigue. Les inventions technologiques sont aussi importantes que la voix qui guide nos héros. Par ailleurs, dans un monde où les moyens de communication modernes ont disparu, la télépathie prend une dimension très importante et resserre les liens entre différents personnages.
La fin du roman est très ouverte, ce que j’ai apprécié, car c’est au lecteur d’imaginer la suite. Et, au vu des derniers évènements qui surviennent, Après la vague est finalement bien plus qu’un simple avertissement ou une critique de la société ; c’est avant tout un message d’espoir qui nous est livré par des mots simples et un style élégant. Et si un mélange de science et de foi, d’amitié et d’entraide, était la solution aux problèmes de l’humanité. Une traduction de qualité pour un roman magnifique.
Je remercie du fond du cœur les éditions Aux Forges de Vulcain de leur confiance et le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat. Ce fut un véritable coup de cœur que je recommande à tous, petits et grands !
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