Sa voix, ses textes s’inscrivent dans la noble tradition des grands reporters qui sont aussi des grands écrivains, depuis Albert Londres. A moins de 36 ans, il en recevait le prestigieux prix éponyme, en 1988. La littérature arrive plus tard : du Le petit bonzi (Grasset) en 2005, à Profession du père (Grasset) dix ans plus tard, Sorj Chalandon empoigne et ravit son lecteur dans des romans vrais, âpres, inoubliables, plongeant profondément le soc de l’écriture dans la matière humaine. Cette rentrée 2017 est aussi la sienne, il publie Le jour d'avant (Grasset). Un texte qui rend hommage, façon Chalandon, aux 42 mineurs tués dans le coup de grisou du puits de Saint-Amé à Liévin, le 27 décembre 1974.
La rentrée littéraire a déjà commencé pour quelques livres, le flot des nouveautés va déferler. Sorj Chalandon entraîne le lecteur dans ses lectures d’été, et donne des clefs pour entrer dans le vif des romans qui paraissent en cette fin d’été.
Les livres que je vais emporter avec moi cet été et les lectures que j’aimerais vous conseiller :
« Je ne sais pas comment cela fonctionne pour les autres, mais terminer d’écrire un roman m’empêche souvent d’en lire d’autres. Il y a eu ces mois d’écriture, de ratures, de coupes, de rejets, d’ajouts, de reprises, de fins qui n’en étaient pas, de débuts qui n’en étaient plus, de nuits noires, de matins pour rien, de relectures définitives, une, deux, trois, de présentation aux représentants, aux libraires, ces mots malhabiles pour parler d’un texte qui n'existe pas encore tout à fait, ces jours sans. Sans plus trop d’envie, sans plus de mot sur l’écran, sans doigts sur le clavier, sans plus rien d’autre qu’un compte à rebours un peu angoissant et un peu cruel.
Cet été, quand même, j’ai lu Présence des morts, d’Emmanuel Berl, l’ode noire à ce qui reste de nos disparus. Et aussi Nos vies, de Marie-Hélène Lafon parce que la romancière est partie d’un prénom, Gordana, comme on s’engage sur un chemin. Et que cette piste, qui fut d’abord une nouvelle, menait tout droit à la rue du Rendez-vous, au Franprix, à la solitude de trottoir. Et à un roman de vies recomposées. J’ai lu Un vertige ; une séparation, d’Hélène Gestern, le saccage d’une femme par l’homme qui l’a quittée. Et qui rêve encore d’être captive du cercle de ses bras. Et quand même, avant de les retrouver dans un salon, une travée de province, les yeux ronds de ne rien savoir d’eux, je vais lire – vite – Mercy, Mary, Patty, le prochain livre le Lola Lafon, Les jouisseurs, de Sigolène Vinson, Notre vie dans les forêts, de Marie Darrieussecq, Kong de Michel Lebris, Dans l'épaisseur de la chair de Jean-Marie Blas de Roblès.
Et aussi, en prévision de ces rencontres à venir, avec d’autres amis et copains de rencontres, de librairies, de foire d’automne, les ouvrages qu’ils sortent à la rentrée. Pour savoir où ils en sont. Et où en est la littérature ».
© Karine Papillaud
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Cela fait déjà 2 fois que je demande en librairie si le ‘dernier Chalandon’ est sorti, en vain …
Impatiente !