Un roman littérairement et politiquement magistral !
En février 1974, Patricia Hearst, petite-fille du célèbre magnat de la presse William Randolph Hearst, est enlevée contre rançon par un groupuscule révolutionnaire dont elle ne tarde pas à épouser la cause. Un événement mémorable dont la résonance va également "kidnapper" l'existence de trois femmes de générations différentes : une Américaine et deux Françaises tour à tour attachées à comprendre et reconfigurer cet épisode. Par ce roman sur l'influence décisive de leur rencontre éphémère, par sa relecture de l'affaire Hearst et de son impact médiatique et politique, Lola Lafon s'empare d'une icône paradoxale de la "story" américaine, de son rayonnement dans l'espace public et du chavirement qu'elle a engendré dans le destin de ses héroïnes.
Un roman littérairement et politiquement magistral !
#RL2017 ça y est, c’est parti ! Découvrez les avis de nos lecteurs sur cette sélection
Après "La petite communiste qui ne souriait jamais", Lola Lafon nous captive avec son nouveau roman de "Mercy, Mary, Patty"
C'est la séance rattrapage : tout ce qu’on avait envie de vous dire, et qu’il ne fallait pas manquer
Ce n’était pas une entreprise facile que de s’emparer de l’histoire vraie de Patricia Hearst, petite-fille du milliardaire et magnat de la presse, et de la raconter en la dépiautant par le truchement de personnages fictifs.
Gene Neveva est une enseignante féministe américaine. La voilà qui débarque dans un village des Landes pour écrire un rapport pour l’avocat qui prépare la défense de Patricia Hearts prochainement jugée. Pour l’aider, l’enseignante embauche Violaine, une jeune étudiante timide. Lola Lafon se complait à décrire avec une précision pointilleuse les rapports, parfois rugueux, entre l’enseignante et la jeune fille inhibée et impressionnée par la forte personnalité de Gene.
Ensemble, elles vont détricoter l’histoire de cette héritière qui, après son enlèvement par la SLA, groupuscule révolutionnaire, va rejoindre leur lutte armée. Son père clame son innocence, la considérant comme victime de ses ravisseurs tandis que Patricia envoie de nombreux messages disant le contraire. Elle y explique son rejet de la société et son choix de se battre pour aider les opprimés. Mais qui est-elle vraiment ? Gene et Violaine ne tarderont pas à décrypter les contradictions dans l’attitude de Patty Hearst rebaptisée Tania. Elle va même prendre le contre-pied de cette Amérique riche et arrogante que ses parents incarnent.
« Bande 4- diffusée le 3 avril 1974
… Je n’ai pas subi de lavage de cerveau, n’ai été ni droguée, ni torturée ou hypnotisée. Maman, papa, j’aimerais commencer par vos pseudo-efforts pour assurer ma sécurité : vos dons étaient une imposture. Vous avez essayé de tromper les gens »
Le travail fouillé entrepris par Gene Neveva aidée de Violaine va nous révéler la personnalité instable, au caractère fort et indépendant de Patricia Hearst. C’est aussi une réflexion sur le pouvoir des hommes et la place des femmes dans une société machiste. La lutte armée pour se libérer du joug du père et du fiancé ?
C’est aussi la personnalité de l’enseignante américaine trop libre qui dérange dans un petit village. Serait-elle lesbienne ?
Le titre fait aussi référence à d’autres kidnappées célèbres : Mercy Short, enlevée par des ¬Indiens mohawks et qui choisit de vivre avec eux, et de Mary Jemison, enlevée et adoptée par des Sénécas.
Mêlant habilement fiction et histoire vraie, ce roman pose les questions essentielles sur la liberté de l’individu, l’émancipation et la force d’une idéologie.
Gene Neveva est une professeure américaine invitée pour un an en France à donner des cours dans une université des Landes. Alors que le procès de Patricia Hearst s’ouvre aux États-Unis, elle se voit confier la rédaction d’un rapport sur la jeune fille pour l’avocat de la défense. Pour l’aider dans ses recherches, elle fait appel à une jeune étudiante, Violaine.
Patricia Hearst, est cette jeune fille de 19 ans, petite fille d’un célèbre magnat de la presse aux États-Unis, qui a été enlevée en février 1974 par un groupuscule révolutionnaire contre une rançon. Mais Patricia ne tarde pas à épouser la cause de ses ravisseurs, participant même à un hold-up. C’est cela qui lui est reproché, et c’est pour cela qu’elle se retrouve jugée.
Patricia est-elle cette jeune femme sous influence décrite par ses avocats ou au contraire a-t-elle trouvé un chemin pour échapper à un destin tout tracé ? Cet événement peut-être mal connu en France a fait de Patty Hearst une icône révolutionnaire en Amérique.
A travers ce récit et l’exemple de Patty, Lola Lafon interroge sur la notion de liberté dans une société qui formate les individus. Elle parle aussi d’émancipation et de féminisme.
Si le propos est accrocheur et le relation entre Gene et Violaine intéressante dans ce qu’elle dit du rapport de maître à élève, j’ai parfois eu du mal à suivre ce récit qui mélange à la fois les époques et les protagonistes réels ou fictifs.
Quant aux pauvres Mercy Short et Mary Jemison, elles semblent finalement bien oubliées dans ce récit. Mais peut-on le regretter dans la mesure où cela aurait ajouté une couche de complexité à une histoire déjà compliquée à suivre.
1974, la jeune milliardaire Patricia Hearst est enlevée par un groupuscule révolutionnaire dont elle va rapidement rejoindre la cause. Gene Neveva et son assistante Violaine doivent préparer un rapport et tenter de déterminer les motivations de Patricia Hearst. A-t-elle subi un lavage de cerveau ou la jeune fille a-t-elle adopté de plein gré la cause de ses ravisseurs?
Si la forme du roman est surprenante (longtemps on se demande qui est le narrateur), le fond est intéressant sur différents points : d’une part, le déterminisme social. Sommes nous le fruit de notre éducation et de notre milieu social? Et d’autre part, le féminisme. Les femmes peuvent-elles exister selon leur propre désir et donner à leur existence le sens qu’elles souhaitent ? Une lecture très interessante qui pose des questions profondes et remet en cause notre façon de penser. Alors, Patti Hearst, syndrome de Stockholm ou pas ?
Un roman riche en échos sur les années 1970 et sur l'affaire Patricia Hearst qui brosse l’atmosphère de l’époque. Le « Vous » utilisé dans ce récit est difficile à comprendre, et nuit à la bonne compréhension et à la lisibilité des personnages. Des passages parfois très longs et rédhibitoires.
De Lola Laffont, je connaissais La petite communiste qui ne souriait jamais.
Tout comme ce précédent opus, j'ai mis une trentaine de pages à entrer dans ce roman, le style de l'auteur me déstabilisant quelque peu (c'est peu de dire qu'il est un peu confus, notamment dans la compréhension des pronoms dont use l'auteur). Par contre, une fois cela mis de côté, j'ai pris un réel plaisir à lire ce livre, mi-roman, mi-documentaire, qui raconte surtout l'histoire vraie de Patricia Hearst, cette héritière américaine enlevée en 1974 par un groupuscule d'extrème-gauche et qui se serait rapidement rangée du côté de ses ravisseurs contre l'Amérique opprimant les plus faibles (et, litote, les moins fortunés).
Nous suivons notamment Gene Neveva, professeure américaine invitée en France pour un an dans un collège pour jeunes filles des Landes, à qui les avocats de Patricia Hearst, prochainement jugée pour acte de terrorisme, ont demandé l'expertise pour déterminer des circonstances atténuantes pour leur cliente. Car, bien sûr, une femme est forcément sous le coup de ses hormones et ne peut pas réfléchir ou décider par elle-même et pour elle-même...
Au-delà de l'affaire médiatique, du scandale et du syndrome de Stockholm, c'est avant tout un roman féministe. Je fus tour à tour agacée, révoltée, indignée et me suis rendue compte du mépris que la plupart des femmes vivent encore aujourd'hui quand elles dévient du chemin qui aurait dû être le leur, quel qu'il soit (l'exemple de Patricia Hearst étant extrême bien entendu).
A lire car il donne à réfléchir.
A grands renforts de publicités, ce roman français (même si le titre ne l’indique pas) était une des pointures attendues lors de la rentrée littéraire de septembre 2017. Malgré l’attrait dû par le départ de l’histoire, je suis ressortie avec un goût de trop peu de sa lecture.
Le 4 février 1974, Patricia Hearst, petite-fille du magnat de la presse William Randolph Hearst est enlevée par l’ALS (Armée de Libération Symbionaise). Ce groupuscule d’extrême gauche exige pour rançon que 70 dollars de nourriture soit versé à chaque « pauvre » de Californie. Autre fait marquant : la « victime » embrasse la cause et devient l’une des plus célèbres cas du syndrome de Stockholm. Un procès retentissant eut lieu et condamna Patricia Hearst à sept ans de prison pour le braquage d’une banque (sa peine fut réduite à deux années par le président Jimmy Carter).
On quitte la réalité pour se plonger dans l’imaginaire avec l’histoire de l’américaine, Gene Nevada, professeure d’université de passage dans les Landes et mandatée par la défense de Patricia Hearst pour prouver le lavage de cerveau dont elle aurait été victime lors de sa séquestration. Gene s’allie à une étudiante timide, Violaine qui doit se charger de tout lire, tout écouter ce qui a été fait sur cet enlèvement mais qui, au fil des jours, en vient à douter de l’ « innocence » de Patty. La narration se fait par une troisième personne (Lola Lafon elle-même ou un alias ?).
Alors que les chapitres sont courts, tout comme le roman (238 pages), je n’ai pas su lire ce livre d’une traite. L’écriture à la deuxième personne du pluriel (pour le vouvoiement de l’une des héroïnes) est singulière et m’a empêchée de m’y plonger totalement. J’ai l’impression de ne pas avoir pu m’attacher aux personnages. Même si cela part d’un fait divers, le romancé prend toute la place.
Avec également les vies de Mercy et Mary (filles de colons américains, enlevées par des indiens), deux siècles plus tôt que Patty, on découvre les histoires des ces femmes qui de part leurs enlèvements, ont pu s’affranchir de leur vie qui était déjà toute tracée dans des limites tracées par la Société et leur famille. Malgré tout, je reste avec un goût d’inachevé, peut-être par la difficile accessibilité au récit ; dommage… Peut-être à relire dans quelques mois ou quelques années.
http://musemaniasbooks.blogspot.be/2018/04/mercy-mary-patty-de-lola-lafon-roman.html
Heureux de retrouver Lola Lafon après La petite communiste qui ne souriait jamais, j’ai trouvé qu’elle s’était lancée dans une tâche redoutable, choisissant d’écrire une fiction autour de l’enlèvement de Patricia Hearst, le 4 février 1974. Elle s’attache au problème des otages choisissant de rester avec leurs ravisseurs. Cela va plus loin que le syndrome de Stockholm et c’est d’ailleurs bien traité par l’auteure. Mercy, Mary, Patty sont les diminutifs des prénoms de trois femmes, dont Patricia, ayant refusé de quitter la vie qui leur avait été imposée alors qu’elles en avaient la possibilité.
L’action se passe dans les Landes, au bord de l’océan, et la narratrice s’adresse à Gene Neveva, professeure d’université aux États-Unis, invitée pour un an à enseigner en France. Elle est chargée par la défense de Patricia Hearst de rédiger un rapport afin de l’innocenter lors de son procès.
Elle recrute une jeune fille, Violette qui se fait appeler Violaine. Elle parle bien l’anglais et Neveva lui confie tous les documents en sa possession. Ce sont les cassettes des enregistrements des déclarations de la fille du célèbre magnat de la presse qui sont les plus étudiées, comme l’a fait le FBI.
Cela donne un roman assez décousu, difficile à suivre avec un retour régulier indispensable sur les événements de 1974. C’est d’ailleurs le plus intéressant mais Lola Lafon croit bon de mêler à cette histoire celle de villageoises prises en otage, en 1704, par des Amérindiens.
Le travail de Violaine s’étale sur dix-sept jours et l’on apprend que le père de Patricia a été obligé de distribuer de la nourriture aux plus nécessiteux à la demande de la SLA (l’Armée Symbionaise de Libération) qui détient Patricia. Celle-ci a ainsi découvert que plus de quatre millions de personnes n’avaient rien à manger, en Californie !
Autre constat sans concession, la narratrice déclare : « Vos États-Unis sont brinquebalants, ils ont de venimeux grincements de guerre, on y ferme des usines, on y fait la guerre pour de l’essence, les éditorialistes n’hésitent pas à déclarer que le pays est pris en otage par les Arabes. » Ce tableau réaliste est complété par une question : pas de racisme en France ?
Quand Violaine dit à Neveva que les hommes la dévorent des yeux, elle réagit : « le jour où les femmes arrêteront de confondre désir sexuel et masochisme, elles pourront enfin profiter du sexe sans craindre d’être dévorées et digérées. »
Patricia choisit de s’appeler Tania et déclare, le 3 avril 1974 : « J’ai appris que la classe dominante ne recule devant rien pour étendre son pouvoir sur les autres, même si cela inclut de sacrifier un des leurs. »
Un assaut des forces de l’ordre causera d’énormes dégâts humains et matériels pour tuer les membres de la SLA mais Patricia ne sera libérée que vingt-et-un mois après. Lola Lafon, avant de revenir aux Amérindiens, croit bon de nous emmener à Smith College, à Northampton, dans les cours de Neveva mais c’était inutile car ce roman sur l’émancipation des femmes aurait mérité davantage de simplicité ce qui l’aurait rendu plus efficace.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Je suis Lola Lafon dans sa réécriture de l'histoire depuis la petite communiste qui ne souriait jamais.
J'aime son choix d'intrigues qui parlent à tous mais dans une langue qui nous surprend toujours. J'avoue que cette utilisation du ''vous'' m'a pas mal.secouée.
C'est qui, c'est vrai? C'est où? C'est maintenant ou en 1975? L'effet de style aurait presque pu me perdre et me faire oublier me sujet du livre mais heureusement la parlure m'a accrochée jusqu'à la fin. Il ne s'agit pas d'un simple enlèvement mais de liberté à l'état pur. Comment devenir une femme dans les seventies américaines bercées par des révoltes qui restent circonstanciées à une crise d'adolescence que l'on oublie vite pour ensuite rentrer dans le rang...
J'ai sans doute doublé le temps de ma lecture car j'ai pas résisté à la vérification de la vérité... C'est ça aussi Lola Lafon une capacité de tisser des histoires dans l'Histoire...
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