C’est le centenaire de l’Armistice, qu’on commémore le 11 novembre, un arrêt des combats qui met fin à la Première Guerre mondiale et aboutira à un traité de paix le 28 juin 1919.
Le dernier Poilu de la grande guerre est mort en 2009 et elles sont nombreuses les voix qui s’interrogent sur le bien-fondé de la perpétuation de cette commémoration.
En attendant que la politique s’accorde avec l’histoire, des livres ont été publiés pour ramener les mémoires et les consciences dans une guerre longtemps occultée par les horreurs de la suivante. On pense bien sûr à celle qui démarrait en 1939 sur les ruines fumantes d’une rancœur jamais élucidée entre deux peuples ennemis, qui sont aujourd’hui les deux piliers de la construction européenne.
Voici quelques livres, pas sinistres mais à haute valeur historique et humaine, pour accompagner ce moment dans les meilleures conditions littéraires.
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Le roman anglais
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Le chagrin des vivants de Anna Hope
Un premier roman poignant écrit par l’auteur de La Salle de bal. Elle y raconte les 5 jours qui précèdent l’arrivée, en 1920, du cercueil du soldat inconnu à Londres. L’histoire mêle la trajectoire et les douleurs de trois femmes.
Cinquante nuances de chagrins déclinées avec beaucoup de délicatesse et sans lourdeur dans ce beau roman.
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Les poèmes
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Poèmes en guerre ; 31 juillet 1914 - 9 novembre 1918 de Guillaume Apollinaire
Il s’appelait Augustin Trébuchon, le dernier soldat français mort en 1918, mais Guillaume Apollinaire a été parmi les derniers soldats à tomber : le 9 novembre marque en effet le centenaire de sa disparition.
Les Presses du réel ont réuni les 300 poèmes écrits par Apollinaire durant toute la guerre, tandis qu’un tiers seulement avait été publié de son vivant. Le panorama restitué chronologiquement embrasse de façon tragique, amoureuse et tourmentée les dernières années d’un poète qui n’a cessé de témoigner du réel dans les mots et les silences de sa poésie.
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Le récit
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Ceux de 14 de Maurice Genevoix
Les récits de la guerre de Maurice Genevoix, rassemblés en 1949 sous un seul volume sont à nouveau disponibles.
On gagnerait à relire l’auteur de Raboliot (Prix Goncourt 1925), lu et apprécié pour sa veine humaniste et les relations entre l’homme et son environnement naturel. On retrouve dans ce recueil le désir de témoigner d’un écrivain dont la dépouille sera bientôt déposée au Panthéon.
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Les lettres
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Lettres de guerre ; 1914- 1918 de Jacques Vache
On parie que vous ne connaissiez pas Jacques Vaché ?
Et pourtant, il est à l’origine du surréalisme et André Breton savait bien ce qu’il lui devait. Seulement Vaché n’a pas vécu plus loin que 1919, quand il meurt d’une overdose à la suite de terribles blessures de guerre. Gallimard propose ici les 158 lettres de guerre de celui qu’on appelait le dandy des tranchées, qui dressent le portrait, non seulement d’un homme éblouissant, mais aussi et surtout du détonateur d’un élan artistique et littéraire qui bouleversera toute la première moitié du XXe siècle.
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Le roman français
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14 de Jean Echenoz
A hauteur d’homme, c’est le parti pris de Jean Echenoz pour raconter Ravel… ou la guerre de 14-18. Cap sur les Ardennes pour ce roman d où la guerre fait rage et ratisse une génération de jeunes hommes. C’est âpre, dur, il fait froid, mais la langue d’Echenoz est toujours aussi fluide, amusée, virtuose.
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DANS LA GUERRE d'Alice Ferney , un autre beau souvenir de lecture.
La barbarie, l'angoisse de la mort omniprésente , vues au travers de ceux qui n'étaient que de la chair à canon , au travers aussi du quotidien d'une paysanne des Landes qui gère seule la ferme en l'absence de son mari parti au front, et enfin au travers du vécu de leur chien qui s'enfuit pour rejoindre son maître et qui devient mascotte des poilus , porteur de messages et détecteur des survivants dans les tranchées .
Une récit plein d'émotion, sous le belle plume d'Alice Ferney
CRIS de Laurent Gaudé
Un récit poignant, qui nous plonge au cœur même de l’enfer de la guerre , dans le bruit et la fureur des armes , et qui, par l’alternance de récitatifs où chaque personnage vient nous faire partager sa peur et ses espoirs , nous fait entendre la voix collective qui s’élève des tranchées .
Les cris des hommes, hommes-animaux, comme celui de cet "homme-cochon" qui hante la nuit des poilus et qui fait basculer le roman dans le fantastique .
L'absurdité de la guerre de la guerre , et la folie qu'elle engendre chez les soldats .
je me souviens d'un autre livre en pleine guerre 14-18
En 1917, la guerre fait rage mais on ne fait que l'entendre.
Une petite fille est retrouvée en plein hiver, ,assassinée et laissée près d'un cours d'eau.
La mort est partout, des milliers de morts, tombés sous les bombes et lez gaz.
Alors cette mort reste en suspens sans que le coupable ne soit démasqué.
Des années plus tard, c'est le policier qui a mené l'enquête sans succès qui revient pour évoquer cette histoire. Les personnages troubles, humains à une époque où les classes sociales et les convenances empoisonnent le quotidien des uns et des autres.
La petite fille-surnommée Belle de Jour, la victime et les autres protagonistes , le procureur, une figure glaçante, le médecin dévoués aux pauvres, l'institutrice Lysia, le père et le petit Breton qui a déserté.
Tous ont une part sombre.
Le policier, lui même, qui présente de façon poignante et maladroite cette affreuse affaire, donne un ton très particulier à ce récit.
Il s'agit du livre "Les âmes grises" de Philippe Claudel où rien n'est ni tout noir ni tout blanc d'où ce qualificatif de gris.
Jusqu'à la dernière ligne, la tension est présente.