Une sélection à haute valeur historique et humaine, 100 ans après la fin de la guerre 14-18
Une sélection à haute valeur historique et humaine, 100 ans après la fin de la guerre 14-18
Paul Guth avait selon moi plutôt raison : "La postérité ramène Apollinaire à sa vraie nature de joueur de luth".
A "Calligrammes", j'ai ainsi toujours préféré "Alcools" et les poèmes dont souvent le lecteur fait son miel, sont loin d'être les plus audacieux dans la forme.
"Elle ne retient, ajoutait Paul Guth, qu'un mal aimé qui soupire, un contemplateur des jours enfuis avec la Seine sous le pont Mirabeau, un éveilleur du passé mêlant à ses amours ou à ses peines les souvenirs de la mythologie ou de l'histoire comme Villon ou Du Bellay."
L'auteur de "Histoire de la littérature française" notait fort justement que Guillaume Apollinaire s'était quelquefois montré capable de "visions magiques, irradiant, tels des aérolithes." Mais il voyait surtout en lui "un musicien des blancheurs, des fluidités et des songes, mi-Italien, mi-"Scythe", c'est-à-dire Parisien, qui invente de nouvelles langueurs et de neuves transparences."
Quand l'on s'attache aux vers d'Apollinaire les plus fréquemment cités, force est d'admettre en effet que même s'ils prennent quelques libertés avec les canons classiques, ceux-ci par bien des aspects restent de facture traditionnelle.
Si le surréalisme - mot forgé de toutes pièces par Apollinaire lui-même - n'est nullement absent de ses oeuvres, il semble bien en vérité que c'est vers le poète intimiste, mélodieux, sensible et profond que se tournent la plupart de nos contemporains.
Et c'est là qu'à mes yeux Apollinaire est le plus grand. Au détour d'un alexandrin d'une exquise fraîcheur ou d'un octosyllabe d'une rare musicalité, le lecteur tout à coup est emporté ailleurs. En nous parlant de lui, ce merveilleux poète nous invite à plonger en nous-mêmes. Il devient le réceptacle de nos errements, de nos troubles, de nos mélancolies. Avec un "toucher de vers" stupéfiant de délicatesse, Apollinaire nous fait des confidences qui sont beaucoup plus proches de l'art verlainien que des fulgurances d'André Breton. Sa voix tendrement magique résonne en nous comme une flûte secrète. On s'accroche à ses mots chargés d'émotion. Nous lui sommes reconnaissants d'exprimer si bien ce que nous n'avons jamais su dire.
Apollinaire est irremplaçable.
https://www.accents-poetiques-editions.com/produit/la-blessure-des-mots/
Le plus beau cadeau qu'on m'a jamais fait)
Trop de cruauté, insoutenable, je n'ai pas du tout aimé.
Un tout petit livre qui se lit d'une traite et dont je vais avoir beaucoup de mal à parler tant il est atypique. Si je n'ai pas toujours compris où voulait en venir l'auteur, l'écriture est (forcément !) tellement belle qu'elle arrive malgré tout à nous transporter.
Un livre atypique car à la frontière de plusieurs genres : le théâtre, la poésie et le roman d'amour. Le début nous raconte en quelques pages la naissance de Merlin avant de s'intéresser au sujet principal : la trahison de Viviane qui enterra vivant Merlin. J'ai adoré le début qui nous plonge dans une ambiance magique, ésotérique. Puis arrive la succession de dialogues avec, comme au théâtre, le nom du personnage annoncé avant et des didascalies qui sont pourtant beaucoup trop belles, poétiques et stylisées pour en être vraiment.
Les créatures et les animaux ont une place importante dans le récit. On croise des grenouilles, des serpents, des lézards, mais aussi des elfes, des fées et des sphinx. A ce stade là, j'ai trouvé que le récit commençait déjà à tourner en rond. Après avoir enterré Merlin, Viviane semble méditer sur sa tombe et Merlin, dont l'esprit, lui, ne peut pas mourir, continue à nous parler à mesure que les animaux viennent lui rendre hommage. C'est long et répétitif. Puis l'auteur introduit... les rois mages ? des chérubins et l'archange Michel ? Je n'ai absolument pas compris ce que la religion venait faire ici.
Mais c'est du Apollinaire ! Ce livre est donc une véritable pépite à lire, c'est beau, fluide et imagé. J'ai du passer à côté de quelque chose avec toutes ces références à la religion, mais j'ai surtout été déçue de ne suivre qu'une si petite partie de la légende arthurienne. J'aurais aimé croiser plus de personnages de ce célèbre mythe et découvrir plus en profondeur le point de vue de l'auteur.
Ce livre reste tout de même très intéressant à lire, surtout pour l'amoureuse des légendes arthuriennes que je suis. Merci aux éditions Libretto d'avoir édité cette petite merveille perdue et à Babelio.
https://bookshowl.blogspot.com/2018/02/lenchanteur-pourrissant-guillaume.html
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