Les Explorateurs de la rentrée, cinquième édition !
Lors de l'hiver 1911, l'asile d'aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire:Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l'enfance. Si elle espère d'abord être rapidement libérée, elle finit par s'habituer à la routine de l'institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté:les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l'intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un «mélancolique irlandais». Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris. À la tête de l'orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l'eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d'esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John. Après Le chagrin des vivants, Anna Hope parvient de nouveau à transformer une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.
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L'auteure s'inspire de faits réels pour écrire cette fiction qu'elle situe en 1911 dans un asile, celui de Sharston
.Ce livre a un intérêt documentaire, il dit les conditions d'internement abusif dans un contexte où l'intérêt pour le mouvement de l'eugénisme en Angleterre est assumé y compris par Winston Churchill. ll decrit des conditions de vie où les droits fondamentaux des individus internés ne sont pas respectés.
Le lecteur peut regretter que la fiction n'ait pas été davantage travaillée alors que certains passages d'un intérêt relatif traînent en longueur.
L'intrigue tourne surtout autour de trois personnages : le Dr Fuller, médecin de l'asile, prêt à expérimenter les théories sordides de l'eugénisme, Ella , une très jeune femme qui du jour au lendemain ,après avoir cassé une vitre dans la filature où elle travaillait et s'être emportée se retrouve internée abusivement, John Mulligan , un Irlandais traumatisé par un grand choc dans sa vie.
Le Dr Fuller est aussi passionné de musique et décide de faire régulièrement un bal qui peut être une thérapie. Et la rencontre entre John et Ella a lieu, pas simple dans un asile…
1911, un asile d'aliénés dans le Yorkshire, ou plutôt un endroit où l'on n'hésite pas à enfermer les personnes gênantes dans la société : un peu trop révoltées, la misère et les conditions de travail les ayant poussées à bout. C'est le cas d'Ella qui rencontre au bal du vendredi, organisé par le docteur Fuller, John l'Irlandais. Petit à petit, l'amour va naître, en parallèle d'un bseoin de liberté grandissant. le docteur Fuller pense d'abord sortir ces personnes de leur médiocrité en leur imposant son talent musical. Puis de moins en moins optimiste, il préfèrera les solutions optimales prônées par les eugénistes.
Ce sont les pensées de ces trois personnages principaux qui font le roman. Un sujet intéressant, bien exposé mais beaucoup de longueurs cependant et l'histoire ne démarre finalement qu'après la lecture des 300 premières pages. Alors courage !
Roman sensible et instructif sur l'univers psychiatrique du début du vingtième siècle en Angleterre et les théories alors en cours sur les traitements à destination des soi-disant faibles d'esprit.
Une impossible histoire d'amour sert de fil conducteur à ce fond historique.
Les personnages du docteur Fuller et de John Mulligan ne sont pas près de nous quitter.
- Ella a brisé une fenêtre dans l'usine pour laquelle elle travaille,
- John a une histoire familiale malheureuse,
- Clem ne se nourrit plus,
Allez hop, à l'asile.
Voici comment étaient traités les problèmes psychiatriques au début du siècle dernier.
Et d'ailleurs, ces gens là ne devraient pas se reproduire ; même Churchill est favorable l'eugénisme.
Le docteur Fuller pense, au départ, qu'on peut les soigner et que la musique leur fait du bien.
Et bien, qu'ils dansent dans la salle de bal le vendredi.
Mais le docteur Fuller a aussi ses failles et ses secrets et cela va dégénérer.
Le rythme est lent pour permettre de sentir la moiteur étouffante de cet été et pour s'imprégner de la psychologie des personnages.
Il y a de la folie (pas forcement ceux qu'on pense), une ambiance oppressante, de l'amour, de la pauvreté et la lutte des classes en toile de fond.
L'ambiance anxiogène est parfaitement rendue.
Le style est tout en finesse et la fin est bouleversante.
Une lecture qui marque.
Anne Hope nous raconte une histoire qui lui tenait particulièrement à cœur. Son arrière- arrière-grand-père, John Mullarkey fut patient et interné à l'asile pour aliénés indigents du West Riding dans le Yorkshire en 1909.
Ce roman ayant une réalité historique lui est dédié.
1911, Ella est internée à l'asile de Sharston pour avoir simplement brisé une vitre de la filature où elle travaille. Elle se lie d'amitié avec Clem, jeune femme de la bourgeoisie ayant refusé une mariage arrangé avec un vieil homme et ayant tenté de se suicider .
Le Docteur Charles Fuller, piètre médecin est aussi musicien. Il a de grandes idées pour le bien de l'humanité et souhaite être reconnu de ses pairs.
Il organise un bal le vendredi soir avec des patients choisis. L'orchestre joue et les patients dansent. Ella y rencontre John, Irlandais mélancolique. Ils ne vivent plus que pour ces bals.
A cette époque on pouvait se retrouver enfermé pour trois fois rien. Ce roman parle de la castration, de l'eugénisme, du projet de loi sur le contrôle des faibles d'esprits, et l'on apprend que Churchill y était favorable.
Excellent roman et une très belle plume.
"Le vendredi soir, bien que la pluie fouettât toujours les vitres, l'humeur dans la salle commune s'allégea, car ce soir-là, comme tous les vendredis soir, il y aurait un bal."
Un roman assez perturbant dans un asile.
Hiver 1911, quelque part dans le Yorkshire. Ella, 20 ans à peine, entre à l’asile d’aliénés de Sharston. Elle y est internée pour la seule (mais apparemment bonne) raison que, dans un mouvement de colère, elle a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaille (est exploitée) depuis l’enfance, juste parce qu’elle avait besoin d’un peu d’air dans cet atelier irrespirable, et qu’elle n’avait pas l’autorisation de prendre la moindre pause.
A Sharston, depuis plusieurs années, se trouve aussi interné John, un Irlandais “mélancolique”.
L’asile est relativement moderne pour l’époque, parce qu’il a pour objectif de fonctionner en toute autonomie : il possède ses propres champs, son bétail, sa blanchisserie, son cimetière,… Ce sont les pensionnaires qui le font tourner, sous la surveillance pas toujours bienveillante de leurs gardiens, le travail étant considéré comme bon pour la santé, y compris mentale. Mais ce qui fait surtout la particularité avant-gardiste de Sharston, c’est que l’on se soucie du bien-être des patients : le bon Dr Fuller leur joue du piano une fois par semaine, et puis il y a la salle de bal, où l’on permet aux plus “méritants” des patients de se rencontrer, hommes et femmes, pour y danser le temps d’une soirée.
C’est ainsi que John et Ella font connaissance, s’éprennent l’un de l’autre et tentent de s’aimer, pour le meilleur et pour le pire lorsque le Dr Fuller découvre leur relation.
Vu depuis 2021, plus d’un siècle plus tard, les critères d’internement et les méthodes de “soins” de l’époque apparaissent barbares. Il suffisait d’être un peu trop triste, un peu trop rebelle, d’être indigent ou d’être femme pour se faire enfermer, avec très peu d’espoir de recouvrer la liberté. Quant aux douches glacées, au gavage forcé, aux camisoles, que dire… Il y avait sans doute (enfin j’espère) une réelle volonté de soigner les gens, mais les théories de l’eugénisme et de la stérilisation forcée des “faibles d’esprit” dans le but “d’améliorer la race” et de lutter contre la pauvreté, prônées par Fuller dans le roman (et par Churchill dans la réalité) sont nauséabondes. Ne parlons pas de la déontologie médicale : le Dr Fuller, qui s’avère incapable de mettre de côté ses frustrations et son ressentiment, et le fait payer à ses patients, est bien plus malade (selon les critères d’alors) que bon nombre des résidents de Sharston. Enfin, je trouve assez paradoxal qu’on pense à offrir musique et danse aux malades, mais qu’on les laisse (surtout les femmes) enfermées à longueur de temps dans des salles confinées, à respirer des odeurs fétides et malsaines, sans jamais leur permettre de prendre un peu d’air frais ou de soleil.
Ce roman met en exergue les tâtonnements de la psychiatrie au début du 20ème siècle, et raconte les difficultés que rencontrent deux êtres fragilisés pour s’aimer dans un tel contexte, cruel et liberticide, et sur lequel ils n’ont pratiquement aucune maîtrise.
Attachants ou antipathiques, les personnages ont beaucoup d’épaisseur psychologique (si j’ose dire), et aucun ne laisse indifférent. Malgré une fin trop prévisible, “La salle de bal” est un livre très romanesque, émouvant, fin, révoltant et désespérant, et pourtant très doux.
Ma rencontre avec Anna Hope a eu lieu l'an passé pour le mois anglais organisé sur Instagram avec « Le chagrin des vivants », un roman qui m'avait vraiment touché et surtout une écriture très pudique, capable de dire beaucoup sans trop en faire.
C'est donc tout naturellement que j'ai sorti « La salle de bal » de ma pal pour le challenge 2021.
Comme dans son précédent roman, l'autrice pose son récit sur une toile de fond historique: le traitement de la folie et l'eugénisme dans l'Angleterre au début du 20eme. J'ai eu un peu de mal à m'enthousiasmer pour cette histoire jusqu'à ce que les théories sur l'eugénisme soient vraiment au coeur de l'intrigue. J'ai appris beaucoup de choses à travers le parcours du docteur Fuller. Son évolution est selon moi la partie la plus passionnante du roman. le reste est une histoire d'amour impossible somme tout assez banale. Les relations contrariées fonctionnent toujours assez bien sur moi (#fleurbleue) mais avec quelques jours de recul tout cela me semble un peu convenu.
Ce deuxième rendez-vous avec Anna Hope sans être désagréable n'aura pas été 100% concluant. Ce n'est pas vraiment une déception, je n'ai juste pas retrouvé la finesse que j'avais tellement apprécié dans « Le chagrin des vivants ». Un peu trop de trémolos à mon goût mais je retiens le contexte historique très intéressant.
Traduit par Élodie Leplat
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Merci Kryan pour ton avis . J’avais été très émue en lisant ce roman: découvrir toute cette souffrance , cet abandon et au-delà de tout ce malheur , cette petite flamme de l’amour qui réussit à survivre . Belles lectures . Prends soin de toi