Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Suite à un tragique accident survenu sur le périphérique lyonnais, le commandant Farel découvre un important stock de drogue et d'armes planqué dans un cercueil. En remontant la piste de ce qui semble être un trafic régulier, Farel fait sortir du bois une figure du grand banditisme local, un mafieux russe, des hommes de main en provenance des Balkans, une société de sécurité privée et un mystérieux Lupus... Mais au fil de l'enquête, c'est au plus haut sommet de l'Etat qu'apparaissent quelques personnages inattendus ; officier d'état-major, flic à la retraite, énarque, directeur de cabinet qui semblent, dans le plus grand secret, tirer les ficelles... Après avoir esquivé menaces, intimidations, attentats et autres coups bas, ,c'est dans un réel climat de guerre froide que Farel et son équipe vont devoir affronter cette étrange coalition !Quand dans l'ombre du pouvoir, les serviteurs de l'Etat perdent le sens moral et la notion du devoir citoyen... Quand la rapacité les pousse au pire... Quand l'envers de la République dérape... Nucléaire, caisse noire, drogue, argent, cabinet noir... Tout y passe !
J'ai déjà rencontré l'équipe du commandant Farel dans le roman précédent d'André Blanc, sobrement intitulé Farel. J'avais alors été surpris par le réalisme et la minutie des descriptions de l'auteur. C'est toujours le cas avec Violence d'état. L'intrigue est totalement crédible, elle serait l'une des nombreuses affaires politico-financières dont on a vent depuis une quarantaine d'années. Ce qui m'étonnera toujours, ce n'est pas qu'il y ait des gens de pouvoir tentés par des malversations de tout ordre, mais plutôt qu'ils osent franchir le pas, sachant qu'à un moment ou un autre, ils vont se faire gauler. Ils sont tellement nombreux nos politiques à avoir eu affaire à la justice -et de tous les partis, même ceux du FN qui prétendent être plus blancs que blancs- que le "tous pourris" -que je déteste car je reste persuadé que beaucoup sont honnêtes- devient un leitmotiv que je n'ose plus qu'à peine contredire.
Mais bon, revenons à nos flics lyonnais qui enquêtent sur le trafic d'armes et de drogue. Il n'est pas toujours très simple de s'y retrouver, il faut s'accrocher un peu, parce que l'affaire est complexe, les meneurs sont roués et de peur de fouineurs ou de juges et de flics trop zélés, ils font des montages abscons. André Blanc nous donne des indices à petites doses, pas suffisamment pour que l'on puisse seul, comprendre la totalité de l'affaire. Mais patience, Farel et son équipe nous expliquerons tout à la fin. Belle équipe d'ailleurs que celle de Farel, soudée, une confiance absolue les uns dans les autres, de forts caractères, notamment ceux de Farel et de Lucchini son second, les plus présents dans le roman, avec Jimmy, le nouvel arrivant, as de l'informatique. Et puis, il y a Maud. Maud, c'est l'amie de Farel. Flic à Interpol, elle était déjà là sur le premier tome et se remet très douloureusement d'une agression.
Pour revenir un instant à la construction du livre, j'ai eu la sensation étrange tout au long d'icelui de ne pas tout comprendre, de me dire qu'il valait mieux avoir lu Farel avant de lire Violence d'état, notamment pour les relations entre les personnages. Et puis finalement, non, pas du tout. C'est André Blanc qui construit un puzzle, nous donnant des pièces de temps en temps, mais évidemment jamais trop proches les unes des autres. Il nous oblige à réfléchir, à faire une partie du travail de regroupement nous-mêmes, c'est du grand art. Ce n'est qu'à la fin que tout s'emboîte parfaitement. Ça peut paraître assez classique ce que j'écris là, mais le classique lorsque c'est bien fait et maîtrisé, ça a du bon. La preuve !
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