"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand les Dix petits nègres rencontrent le meilleur du polar islandais.
Des années ont passé avant qu'Ásta ne se décide à remettre les pieds à Kálfshamarsvík, à l'extrême nord de l'Islande. Là-bas, c'est comme si le temps avait tout figé : le phare, la maison qui surplombe la baie (vík, en islandais), ses rares habitants. Et le retour de la jeune femme n'est pas perçu d'un bon oeil.
Quand, quelques jours avant Noël, le corps d'Ásta est retrouvé au pied de la falaise, l'inspecteur Ari Thór est dépêché sur les lieux. Dans cette contrée perdue, l'étau se resserre inévitablement sur une poignée de suspects. Mais la vérité est peut-être à aller chercher autre part, dans un passé aux résonances morbides, refoulé depuis près de vingt-cinq ans ...
Asta décide de venir passer Noël dans la maison de son enfance. Cela fait vingt cinq ans qu'elle a quitté ce petit village Islandais.
Pourquoi revient-elle après tout ce temps, elle, que son père a confié à une de ses tantes à l'âge de sept ans
Les personnes qui ont connu Asta et qui ont vécu avec elle dans cette maison ne sont pas très à l'aise de son retour.
Quelques jours avant Noël Asra est retrouvé morte au pied de la falaise.
Quand l'inspecteur Ari Thor arrive sur les lieux et qu'il apprend que la mère et la soeur d'Asta sont mortes de la même façon, il commence à douter de la thèse de l'accident ou du suicide, il va interroger toutes les personnes présentes actuellement et qui étaient également présentes lors des deux précédents drames.
Les langues vont se délier .........
un roman qui tient le lecteur en haleine.
Ásta a-t-elle fait le bon choix en revenant à Kalfshamarsvik après plus de vingt ans d’absence ?
Enfant, elle a vécu sur cette péninsule isolée du nord de l’Islande avant qu’une succession de drames ne touche sa famille. Désormais seule au monde, elle revient pour les fêtes de fin d’année auprès de ceux qui ont connu les siens. Rien n’a changé. La maison est toujours là et Thora, la gouvernante, l’installe même dans son ancienne chambre. Le phare, les rochers à pic, les falaises…le décor de son enfance est resté le même, immuable et dangereux. Si la jeune femme est venue régler des comptes, elle n’en aura pas le temps. Quelques jours avant Noël, son corps est retrouvé au pied de la falaise. Quand Ari Thór arrive sur place, l’ambiance est délétère. Thora, son frère Oskar, Reynir, le propriétaire des lieux et Arnor, le seul voisin, semblent tous avoir quelque chose à cacher. Très vite, l’enquête piétine, au grand désarroi du policier qui voudrait retourner chez lui et fêter dignement Noël avec sa compagne Kristin, enceinte jusqu’aux dents.
Neige, froid, verglas et ambiance sombre pour ce huis-clos oppressant dans un endroit isolé, hostile du nord de l’Islande. Le village est abandonné, seules deux maisons sont encore habitées par une poignée de personnages taiseux, amers et dissimulateurs. Il faut dire que la baie a connu son lot de morts violentes qu’ils aimeraient oubliées mais le passé est venu frapper à la porte en la personne d’Ásta qui veut des réponses. Seule lumière au milieu de ces sordides secrets : la future paternité d’Ari Thór. Son couple n’a pas l’air très solide mais la perspective d’être père le réjouit et l’angoisse aussi un peu. La suite nous dira comment il gère la situation…
L’enquête est prenante, les paysages islandais encore une fois superbement décrits et, pour l’anecdote, on découvre une fort sympathique tradition de Noël : le livre est un cadeau obligé et, une fois le repas achevé, chacun s’installe bien douillettement pour lire jusqu’au bout de la nuit. Voilà qui donne envie d’aller passer les fêtes du côté de Reykjavik…
Une enquête haletante, quoique un peu ralentie à cause de certains dialogues de trop. Dans le blanc et le froid islandais, sur les falaises en à pic, des mortes, des femmes de la même famille, ont vécu un drame qui ne sera résolu que des années plus tard. Les deux enquêteurs ont des manières différentes d'enquêter et ont de plus des problèmes familiaux à résoudre,cela en pleines fêtes de Noël, ce qui rend l'enquête hasardeuse pour eux. L'auteur met aussi l'accent sur ce moment de l'année où les livres ont leur place, en effet, les personnages passent la nuit à s'offrir des livres et à les lire, une tradition typique.
À l'approche de Noël à Siglufjördur, l'inspecteur Ari Thór reçoit des nouvelles de Thomas, son ancien chef qui exerce désormais plus au sud. Thomas, chargé de l'enquête sur la mort d'une jeune femme survenue à Kálfshamarskík, encore un coin bien perdu d'Islande, a obtenu de sa hiérarchie l'aide de son ancien collaborateur, qui voit là une bonne occasion de s'éloigner de son commissariat à la tête duquel, à son grand dépit, il n'a pas été promu.
Accompagnés de Kristin, qu'Ari ne veut pas laisser seule à cette période alors qu'elle est proche d'accoucher de leur premier enfant, les deux policiers investissent les lieux, espérant boucler l'affaire rapidement pour pouvoir passer les fêtes en famille.
Ásta, la victime, venait tout juste de revenir dans la maison où elle avait vécu jusqu'à l'âge de sept ans. Elle a été retrouvée morte au bas d'une falaise qui fut déjà fatale à sa mère et sa petite soeur auparavant.
L'auteur installe une ambiance de huis clos faisant singulièrement penser à Agatha Christie. Une vieille demeure isolée au bout d'un cap dominé par un phare, le tout enfoui sous la neige, quelques personnes partageant un lourd passé qui, en refaisant peu à peu surface, apporte un éclairage différent sur le drame et écarte progressivement la thèse simpliste du suicide.
Sans être pour moi le meilleur de la série, cet opus de Ragnar Jónasson se présente comme un roman d'atmosphère que j'ai lu avec plaisir, le style de l'auteur, comme je l'ai écrit dans une chronique précédente, étant en parfaite adéquation avec mes goûts.
Avi issu de : https://hanaebookreviews.wordpress.com/2020/01/08/vik-ragnar-jonasson/
Ragnar Jonasson nous plonge au Nord de l’Islande, à Kálfshamarsvík, à quelques jours de Noël. Mais comme le Grand Nord glace le sang par ses températures négatives, rien de festif dans cette atmosphère où le temps semble figé.
Le lieu exceptionnel apporte du corps à l’intrigue ; nous voilà happés par un ancien village de pêcheurs qui surplombe une large baie (Vik en islandais) donnant sur l’océan arctique. L’endroit est presque désert depuis les années 40 : un phare, quelques vestiges de fermes et deux maisons habitées semblent noyés au milieu de l’océan et des falaises de roches basaltiques.
Visualisez ce paysage désert, un froid record de presque -40°, une mer sombre et les « arêtes vives » des colonnes de basalte. On imaginerait presque le noir luisant de la roche humide au bord du rivage.
Parmi ces falaises et les ruines du passé, quelques âmes peuplent les lieux.
Ásta a grandi là-bas. A 33 ans, elle vit à Reykjavic depuis plus de vingt ans et connait une vie pauvre en argent et en affection. Cette année, elle décide de passer les fêtes dans son village natal. Le lecteur découvre les rares âmes qui peuplent les lieux. Thóra et son frère, Óskar ont vécu plus de 60 ans dans la vieille demeure qui surplombe la baie. Ancrés en ce lieu, ils continuent d’entretenir les vestiges d’un passé dans lequel a vécu Ásta et sa famille. Reynir, propriétaire de la maison est un riche business man de notoriété publique. Il y revient chaque Noël pour s’y ressourcer. Enfin Arnór, ami d’enfance d’Ásta vit dans une vieille ferme avec sa femme. Il s’occupe du phare et des chevaux de Reynir. Ce qui s’apparentait comme un retour aux sources, au calme et à la nature est de courte durée. La présence d’Ásta suscite des tensions et son corps est trouvé au pied de la falaise. Suicide ou meurtre ? Des années plus tôt, sa mère et sa sœur sont mortes dans les mêmes circonstances : de quoi intriguer l’inspecteur Ari Thor et son ancien chef Tomas.
Y a-t-il un lien entre ces morts ? Devront-ils ressusciter les fantômes et creuser les profondeurs d’un lieu ancré dans les effluves du passé ?
Quatre habitants, deux maisons et une itération morbide. Tout comme la neige glace le sol et recouvre le paysage, ce huis-clos glacial renferme bien des secrets.
J’ai aimé la tension de l’enquête dans ce paysage extrême et saisissant. Les suspects sont limités et on sent l’étau qui se resserre à mesure que le froid capture les lieux.
On sent l’influence du Crime de l’Orient-Express ou de Mort sur le Nil d’Agatha Christie dont l’auteur a d’ailleurs traduit les romans en islandais.
L’évocation des traditions de Noël islandaises apporte du corps au récit et j’aurais presque aimé en savoir plus sur l’impact de la crise, l’apport du tourisme et ses conséquences sur l’emploi ou sur la culture islandaise. On sent que les sujets préoccupent l’auteur et ils gagneraient à être plus étayés.
Peut-être que ces sujets s’alimentent plus au fil des romans de la série ? Je rencontrais l’inspecteur Ari Thór pour la première fois, mais je sais qu’il est le personnage principal d’autres opus. Cela n’a en aucun cas gêné ma lecture mais j’imagine que les lecteurs mordus de Ragnar Jónasson y trouveront encore plus de plaisir.
Un thriller court, efficace et dépaysant.
« Elle avait donc traversé l’ouest de l’Islande en passant par le col de la montagne pour rejoindre Kálfshamarsvík, dans la péninsule de Skagi, tout au nord. Elle qui n’avait jamais songé à revenir, elle était finalement de retour avec ses lourds secrets. Après une journée entière passée sur la route, il faisait nuit noire quand elle rejoignit la baie. Elle resta un moment à contempler la maison, une belle bâtisse à deux étages avec sous‐sol et grenier. […]
En plus de l’éclairage extérieur, la seule lumière visible provenait de la pièce qui servait autrefois de salon – sans compter, bien sûr, le phare campé sur la pointe rocheuse. La nuit, ces points lumineux gagnaient en intensité et s’orchestraient en une gracieuse chorégraphie. Ce splendide espace naturel héritait d’une riche histoire, dont témoignaient à chaque pas les vestiges de maisons aujourd’hui disparues.
Ásta se dirigea vers la bâtisse d’un pas tranquille, le nez au vent, les yeux levés vers le ciel et le visage exposé à la caresse des flocons de neige.
Elle hésita quelques secondes avant de frapper la porte.
Était-ce vraiment une bonne idée ?
Un souffle glacé la fit frissonner. Troublée par le rugissement du vent, elle sentait comme une présence ses côtés. Elle regarda autour d’elle pour s’assurer que personne ne rôdait. Mais ses yeux ne rencontrèrent que l’obscurité. Les traces dans la neige provenaient de ses propres pas.
Il était désormais trop tard pour faire demi‐tour. »
L’auteur crée un huis clos au nord de l’Islande, lieu parfait pour créer cette sensation de huis clos. À cela s’ajoute peu de personnages, une maison, un phare, une baie, et une morte, ou plutôt trois morts si on remonte plus loin dans les années. Voilà, le décor est planté. Ah non, j’oubliais la neige, celle qui tombe quand il faut pas, celle qui empêche d’avancer. Et il ne faudrait pas oublier que tout cela se passe à deux jours de Noël! On est prêt, découvrons ce que Ragnar Jónasson nous a concocté dans son roman!
Un retour inattendu. Une mort suspecte. Des évènements passés qui refont surface. Des suspects. Des suspicions. Dans ‘Vík », le huis clos se met en place progressivement, en même temps que la découverte petit à petit des évènements, surtout passés.
L’enquête sur la mort d’Ásta, une enquête où tout le monde devient suspect, où chaque parole peut faire basculer les soupçons. Et surtout les secrets que cachent cette maison, les secrets que cachent les habitants, les secrets de famille, les secrets enfouis mais qui font du mal. Pendant ma lecture, j’ai ressenti une atmosphère de film en noir et blanc où tout peut basculer en un claquement de doigt. Je n’avais qu’une envie: savoir, connaître la vérité, apprendre le pourquoi. Et tout cela est arrivé vers la fin du roman, je n’ai rien deviné avant et comme dans le livre, chacun a été mon suspect à un moment donné. Tout est bien ficelé comme on dit!
Un vrai bon huis clos.
Des suspects, un seul coupable, des dizaines de possibilité, une seule vérité.
C'est court mais efficace.
Je vous parle aujourd'hui de Vik de Ragnar Jonasson paru aux éditions De la martinière.
Voici la cinquième enquêtes d'Ari Thor (dans l'ordre de parution en France j'entends) et j'ai eu l'impression de retrouver ce que j'avais tant aimé dans Snjor, le premier tome de la saga. A savoir, une véritable ambiance type huis clos où tout devient oppressant, où tout le monde devient suspect et où le coupable se trouve forcément parmi eux.
Et que c'est bon !
C'est bon, parce que mon cerveau de lectrice pas nette a tourné à plein régime pour tenter de démêler le vrai du faux, pour relever les indices qui aideront à se diriger vers la bonne direction, celle de la vérité. J'étais aux aguets, prête à relever la moindre parole, le moindre geste un peu louche.
Ici, l'auteur partage son temps entre les différents protagonistes, les laissant se mettre en avant, et le décor environnant. En peu de phrases, il met de suite dans l'ambiance du huis clos.
La sensation d'isolement, d'oppression m'ont gagné petit à petit mais surtout celle de suspicion.
Quand avec une simple phrase chacun peut devenir louche au yeux de l'autre alors l'ambiance chaleureuse peut devenir en un instant glacial et malaisante. D'autant que les personnages n'ont rien de très avenant au premier regard. Comme Ari Thor, on va apprendre à les connaître, à les découvrir et à déceler leurs secrets les plus enfouis.
Dans Vik, on découvre cette fois-ci, la ville de Kalfshamarsvik (à vos souhaits) où l'on découvre le cadavre d'une jeune femme qui se serait suicidée au premier abord.
Mais comme rien n'est jamais vraiment simple, on ne sait pas vraiment comment on va en ressortir surtout quand le passé vient se mêler au présent. Et c'est d'autant plus prenant que cette enquête doit être résolue au plus vite si Ari Thor veut passer Noël avec sa femme.
Cette impression d'urgence, qui n'en est pas vraiment une, augmente un peu plus le suspens qui y règne déjà en maître avec ce que je vous ai évoqué un peu plus haut.
Et ce qui pourrait paraître presque simple au premier coup d'oeil va entraîner les protagonistes dans quelques tourments où ils vont devoir s'en dépêtrer.
C'est tellement de questions qui viennent en tête à chaque chapitre lu, que le dénouement n'en devient que plus important et primordial pour la lectrice impatiente que je suis.
Avec Vik, je n'ai été tranquille que la dernière page tournée tant j'ai été gagné par l'impatience de la découverte de la vérité.
Si les langues se délient, que le passé resurgit plus de 20 ans après, l'ambiance chaotique qui règne dans ce paysage côtier enneigé se dépose sur nous comme un manteau. Le vent souffle, la neige tourbillonne, les vagues s'agitent et tout ce petit monde se retrouve au milieu. Et moi j'ai suivi cette tempête, quasi imperturbable, habité par une seule envie.
La seule chose qui compte à mes yeux à ce moment là : la vérité.
En bref,
J'ai avancé dans cette lecture sans jamais être vraiment tranquille.
Le désir de savoir, de connaître le fin mot de l'histoire m'ont taraudé jusqu'à la fin. L'intrigue est tellement prenante que lâcher sa lecture ne serait-ce qu'une heure peut devenir assez compliqué.
Il est pour moi le plus abouti des cinq jusqu'à présent et j'ai déjà hâte de retrouver Ari Thor.
Ouvrage qui se lit bien, mais j'ai dû passer à côté du thriller !
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