"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Il n'était pas très grand ; des cheveux bruns, peignés en arrière et crantés, le front haut, une chemisette avec des pattes sur l'épaule. Il sourit en fumant. Puis tendit la main à Madeleine : Vous dansez ? Elle s'excusa : Non, je danse très peu, je ne danse pas bien. Mais il insista et il la tira vers la piste.» Quand Madeleine, beauté discrète et mélancolique des années cinquante, quitte sa Bretagne natale pour suivre son mari au Cameroun, elle se trouve plongée dans un monde étranger, violent et magnifique. À Douala, lors d'un bal à la Délégation, elle s'éprend d'Yves Prigent, mi-administrateur, mi-aventurier. Mais la décolonisation est en marche et annonce la fin de partie... Tendu entre la province d'après-guerre et une Afrique rêvée, Une façon d'aimer évoque la force de nos désirs secrets et la grâce de certaines rencontres. Par petites touches d'une infinie délicatesse, c'est toute l'épaisseur d'une vie de femme qui se dévoile.
Fouillant les photos et la correspondance familiale, la narratrice nous conte la vie de sa tante, Madeleine, et cherche à faire la lumière sur un épisode de sa vie resté secret.
Insaisissable, infiniment discrète, cette jolie Nantaise aux airs de Michèle Morgan a vécu une partie de sa vie au Cameroun, à Douala, avec son mari et sa petite fille, Sophie. Là-bas, peinant à trouver sa place dans cette communauté d’expatriés, alors que le pays s’agite et réclame son indépendance, elle rencontre Yves.
Ce livre au style élégant et maîtrisé, est empreint du charme de l’époque. La nostalgie coule entre ses lignes. Je salue le talent de l’auteure pour les descriptions si justes, si soignées, impeccables comme son personnage, Madeleine. Oui mais voilà, Madeleine, si froide, si effacée, si triste, m’a tenue à distance. Ses contours, à l’inverse du paysage, sont devenus de plus en plus flous.
Tant de discrétion et de réserve ont fait que je n’ai ressenti ni flamme, ni tension, ni passion. J’ai survolé l’histoire avec la distance de Madeleine pour sa propre vie.
Ce livre est indéniablement délicat, subtil, parfaitement construit. Pour preuve, il a reçu le prix de l’Academie Française. Mais malgré toutes ses qualités, malgré les paroles de chanson qui nous accompagnent, malgré les dernières pages qui montent en puissance, il m’a manqué ce je-ne-sais-quoi qui coupe les fils de l’analyse et de l’intellect, et permette que l’on s’abandonne.
La véritable protagoniste de ce livre est Douala, la ville du Cameroun où une partie des colons et de l'administration française vit en dehors du temps et de l'espace et ce, à la fin des années 1950. Une femme de colons y évolue : Madeleine qui promène son spleen comme elle promène sa petite fille Sophie surnommé "la chinoise" en raison de son chapeau de paille pointu.
Ne cherchez pas une voix de roman : c'est un récit avec deux-trois passages au style romancé.
Jusqu'à la 103e pages sur 203 d'écriture, la narratrice se perd dans des hypothétiques mystères liés à sa tante Madeleine (la soeur de sa mère), d'un amour peut-être secret, d'une femme silencieuse mais probablement extraordinaire. Le style n'est pas un roman mais un récit, elle ne sait pas ce que peut être Douala des années 1950, ni l'histoire politique, ni le contexte social, ni la vie des colonies, ni même à quoi ressemblait vraiment Douala à cette époque là. On est très loin de l'Indochine de Marguerite Duras qui, même sans connaître ses étendues dévastées par la mer chaque année et ses forêts vierges, nous projette une foultitude d'images, d'émotions et de sensations. lci, dans le récit de D. Barbéris : rien. Le néant total.
Deuxième partie : l'histoire d'amour ! Et bien non, même pas une once d'amour dans un récit si atone. Le récit continue, l'autrice insert des petites parties romancées qui sortent de nulle part, mais qui sont réussies. J'ai même pensé à un moment au livre Les liaisons dangereuses avec Jacqueline en Mme de Merteuil, Prigent en Valmont et Madeleine en Mme de Tourvel. J'ai trop d'imagination.
D. Barbéris sait écrire, c'est indéniable, mais d'une écriture qui se voudrait nostalgique et mystérieuse ne ressort qu'une sensation de creux et d'ennui.
Madeleine, la tante de la narratrice, se marie à 26 ans et quitte alors Nantes pour suivre son mari au Cameroun.
Très élégante, elle ressemble à Michelle Morgan, mais elle est timide et effacée.
Elle a du mal à s'intégrer, mais à une soirée elle rencontre un homme qui ne lui est pas insensible.
Il ne se passe rien entre eux, à part quelques promenades dans Douala.
C'est à partir de photos, de lettres, de coupures de presse, que sa nièce reconstitue sa vie.
Tout d'abord, je trouve le titre mal choisi.
Il ne reflète pas du tout le contenu du livre qui nous fait découvrir Nantes et le Cameroun
C'est pas mal écrit, mais ça ne m'a pas soulevée plus que ça.
Je n'ai pas vraiment réussi à cerner Madeleine, femme assez contradictoire et somme toute pas si intéressante que ça.
Je n'ai pas vraiment compris où voulait nous mener l'auteure, et à part une description réaliste de l'ambiance et des paysages camerounais, l'histoire est plutôt fade.
Reste le style, plus que correct.
"Une façon d'aimer" raconte un amour et un destin de femme des années 1950 à nos jours. La narratrice parle de sa tante Madeleine partie avec son mari Guy "aux colonies", à Douala, au Cameroun, dans un contexte de tensions et de violences, à la veille de l'indépendance . A Douala, Madeleine rencontre un homme un peu aventurier qui pourrait devenir son amant et faire dévier le sens de sa vie. "Une façon d'aimer" est un roman délicat et un brin nostalgique. La lecture que je suis a lu ce livre avec émotion et tendresse pour les personnages et notamment l'héroïne Madeleine.
une déception!malgré les descriptions minutieuses,je suis restée complètement à l'extérieur de ce roman.Certes,une écriture délicate mais une langueur ...qui pèse et ennuie.
″Un mariage, c’est comme la mort : on ne peut pas en parler puisqu’on le voit toujours de l’extérieur. Personne n’en connait le secret. ″
En apparence, le mariage de Madeleine était tranquille comme l’eau qui dort. C’est sa nièce, la narratrice qui en brosse le portrait d’après des photos et des coupures de presse provenant de sa cousine, la fille de Madeleine. Madeleine a choisi son mari presque sur un coup de tête, ni coup de foudre, ni longue période de séduction. C’est plutôt son mari qui était fou d’elle. Elle a 27 ans, est discrète, toujours élégante, bien mise de sa personne, belle ; transparente, elle parle peu, fréquente peu de monde. A peine mariée, ils partent au Cameroun, où Guy y travaille déjà. Le pays est en pleine décolonisation ; la tension se fait sentir, le sentiment anti français est de plus en plus palpable.
Madeleine et Guy mène une vie d’expatriés, ne côtoient que leurs semblables bien à l’abri des locaux. Madeleine si impassible et lisse se laisse troubler par Yves, un homme qui un soir de fête entre colons, l’invite à danser, elle qui d’ordinaire ne danse pas. De cet amour aussi fort que platonique, nous n’apprendrons que des bribes, ne verrons que des moments fugaces, des instants volés, des regards, des gestes tendres ; nous n’entendrons que des silences qui en diront bien plus que les détails croustillants qui n’ont pas leur place ici. Dominique Barbéris décrit parfaitement ce microcosme colonial dans lequel Madeleine s’est infiltré sans bruit, et entretient le secret, quand d’autres s’exposent et gesticulent à grand bruit.
J’ai infiniment aimé cet ouvrage, tout en délicatesse, en non-dit, en murmure. Elle rentre presque par effraction dans la vie de cette femme et y évolue comme sur du velours, se faisant la plus discrète possible ; Madeleine n’en méritait pas moins.
L’atmosphère de l’époque y est parfaitement relatée ; une sorte de monde révolu dans lequel a vécu une femme d’un autre temps ; une époque bercée par des chansons que l’on n’entend plus guère de nos jours et que Dominique Barbéris ressuscite avec justesse pour coller parfaitement à son propos.
Les libraires de Nancy ont très bon goût ; ils viennent à nouveau de le démontrer en attribuant à cet ouvrage leur prix à l’occasion du Livre sur la place 2023 !
Un roman sur une histoire d'amour jamais éclose, une façon d'aimer secrète, une histoire entre deux étres attirés mais ou rien ne se passe réellement.
Nous sommes au cameroun plus particulièrement a Douala ou Madeleine belle femme au charme discret vit avec son mari et leur petite fille.
Nous sommes dans les années 1950, c'est l'époque de l'après guerre et de la décolonisation.
Madeleine discrete va faire la connaissance d'un homme qui ne cessera de la courtiser.
Ils feront de longues balades ensemble sans qu'il ne se passe rien.
On découvre une époque ou les romances étaient secrètes, les sentiments inavoués ou cachés mais qui intérieurement brulait d'un feu certain.
Une époque ou tout était épié et raconté, le qu'en dira t'on et les on dits étaient de masse.
Cette histoire raconté par cette petite fille aujourd'hui femme a partir de photos et de lettres retrouvées et raconté également par sa niéce nous montre une vie de l'époque dans le désarroi d'un amour jamais vécu.
Un récit touchant, mélancolique et délicat ou l'on vit la vie de cette femme et de sa famille mais qui n'apporte pas plus a la lecture.
Je l'aurais malgré tout aimé plus détaillé .
L’histoire débute dans les années 50 à Nantes, dans la période d’après-guerre. Madeleine se marie avec Guy et quitte sa Bretagne natale pour le suivre à Douala où il travaille à la Société des bois du Cameroun. Un changement de vie radical auquel elle doit s’adapter. Elle est une femme discrète, plutôt effacée, avec de l’allure mais se tenant toujours très raide et droite. Il est difficile de savoir ce qu’elle pense. Son mari est fou amoureux d’elle. Elle accouche à Douala d’une petite fille, Sophie. Lors d’une réception, elle rencontre Yves Prigent, administrateur civil qu’on dit espion aussi, sorte d’aventurier, en tout cas connu pour être un séducteur. Il tente de la faire danser, de la dérider, de la charmer. Elle reste une provinciale qui ne se sent pas à sa place dans ces fêtes mondaines entre Européens expatriés.
En arrière-plan, il y a l’Afrique coloniale et l’indépendance du Cameroun proclamée le 1er janvier 1960 qui les pousse à quitter Douala et à rentrer à Nantes.
L’histoire de Madeleine est racontée par sa nièce, bien des années plus tard. Sophie, qui est donc la cousine de la narratrice, trouve des photographies, articles et lettres après la mort de ses parents. Les deux cousines se replongent dans les souvenirs de famille avec une certaine nostalgie. La narratrice interroge alors des membres de sa famille. Sa mère évoque une bêtise au sujet de Madeleine et d’Yves Prigent.
Une sorte de mystère plane tout au long du roman et crée une ambiance particulière. Quel est donc le secret de cette femme ? Les éléments sont distillés au fur et à mesure, par petites touches. L’autrice suggère et laisse de la place au lecteur pour imaginer. Des paroles de chansons et des références musicales de l’époque ponctuent les chapitres.
On ressent le temps qui passe. On sent les odeurs et la chaleur africaine. Ce roman est d’une délicatesse absolue, très bien écrit. Il est d’ailleurs sur la liste de plusieurs prix littéraires et a déjà reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française et le Prix des libraires de Nancy-Le Point. Ce n’est pas un coup de cœur pour moi mais une très bonne lecture que j’ai appréciée.
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