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Au Liberia, passer la nuit avec une gamine de quinze ans a un prix : 300 dollars. Guerre civile, pauvreté endémique et corruption généralisée ont favorisé le plus odieux des trafics : celui des êtres humains. Les victimes viennent du Maghreb ou des pays de l'Est, attirées par des promesses d'emplois fictifs. À l'arrivée, elles se retrouvent dans des bordels, prisonnières.
J'avais déjà lutté contre la prostitution forcée en Bosnie. C'est pourquoi le chef de la mission de l'ONU au Liberia m'a sollicitée. « Parce que tu es une femme et que tu as des couilles », a-t-il précisé.
Accompagnée d'une équipe de policiers internationaux, j'ai repris un travail que je connaissais trop bien : repérages, rondes de nuit, raids et interrogatoires. Des Balkans à l'Afrique subsaharienne, les crapules sont toutes pareilles, et leurs proies sont plongées dans la même détresse. Pourtant, le Liberia, c'était pire que tout ce que j'avais vu jusqu'alors. Les pourvoyeurs de « chair fraîche », soutenus par le pouvoir en place, me narguaient. Leurs clients ? Hauts fonctionnaires libériens, diplomates, membres d'organisations humanitaires, casques bleus. Ces derniers, sûrs de leur impunité, me narguaient plus encore.
Ce que j'ai vécu à Monrovia, je ne peux pas le passer sous silence. Je veux prêter ma voix à ces jeunes filles dont personne n'a jamais voulu entendre les appels à l'aide. Je veux aussi que le monde découvre la face cachée d'une mission de l'ONU dans un petit coin d'Afrique abandonné des dieux, ses procédures kafkaïennes et ses dérives. Je veux enfin qu'on sache de quoi sont capables les hommes dans un pays sans lois. Des soldats de la paix aux businessmen véreux, rares sont ceux que j'ai vus résister à la tentation.
C.L
Le thème abordé par Célhia de Lavarène est un peu racoleur comme souvent le sont les thèmes des journalistes. La façon dont elle traite son sujet, rappelle sans complaisance la fameuse devise d’un hebdomadaire bien connu qui est « le poids des mots, le choc des photos ». Cependant par cette première critique, je ne voudrais pas ternir et malmener notre auteur qui a, malgré son envie légitime d’écrire un livre qui secoue et frappe l’opinion, eu le courage de dénoncer haut et fort des faits inadmissibles.
En effet, quoi de plus abominable, que ces soldats et membres de l’ONU drapés de leur impunité, qui se comportent comme des barbares en abusant sans vergogne de ces toutes jeunes filles !
Si nous louons la volonté et le combat engagés par cette journaliste, nous resterons plus mitigé quant à sa manière de les traduire sur le papier. En effet, ce document n’est pas très agréable à lire dans sa forme. Son écriture se veut très proche du style journalistique mais est très brute et fatigue rapidement le lecteur. Même si nous comprenons fort bien le dessein de l’auteur, qui était de présenter dans un style direct les dérives où conduit la prostitution dans certains coins oubliés du globe.
L’information est parvenue jusqu’à nous. Cependant, un article bien pensé et bien rédigé aurait sans aucun doute eu plus d’efficacité que cette longue et fastidieuse description de quelques trois cents pages sur un sujet odieux et pénible. Description, soit dit en passant, n’ébranlant et ne mettant en danger personne, si ce n’est ces pauvres filles, déjà tellement bafouées par ailleurs.
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