Choisissez, lisez et chroniquez !
Sylvester Staline, citoyen X23T800S13E616, tourne des cubes colorés. Un boulot qui en vaut bien un autre, au fond, et qui a ses avantages. Son compte en banque affiche un solde créditeur de 4632 unités. Et si son temps de loisirs mensuel est débiteur de huit heures, son temps d'amitié restant à acheter est dans le vert. Sans même parler de son temps d'amour : plus de quarante-trois heures ! Une petite anomalie, c'est sûr ; il va falloir qu'il envisage de dépenser quelques heures de sexe... Mais de là à ce qu'un algorithme du bonheur intervienne ? Merde ! À moins que cela ait à voir avec cette curieuse habitude qu'il a de se suicider tous les soirs ? Il n'y a jamais trop songé, à vrai dire... Sylvester ne le sait pas encore, mais il pourrait bien être le grain de sable, le V de la vendetta dans l'horlogerie sociale du monde et ses dizaines de milliards d'entités. D'ailleurs, les algorithmes Bouddha et Jésus veillent déjà sur lui...
Fiction? ou simple anticipation? La question pourrait se poser. Reste à espérer que c'est de la pure fiction et non un roman prémonitoire.
On pourrait penser que Jean Baret nous parle d'une vie idyllique. Les maladies n'existent plus, pas plus que la faim, la soif ni même la mort. Tout le monde semble aller pour le mieux dans un monde aseptisé mais conçu pour répondre à tous les besoins primaires de l'Homme.
Cela pourrait faire rêver.
Mais au fil des pages, on se demande si la satisfaction des besoins primaires suffit obligatoirement au bien être des femmes et hommes qui sont soumis aux algorithmes qui définissent leur quotidien.
Un livre qui ne peut laisser indifférent et c'est bien pour cela qu'il faut le lire.
La société a évolué, l’homme est à l’apogée de son évolution technologique. Il n’a plus à s’inquiéter, les algorithmes s’occupent de tout. Plus de faim, plus de soif, la mort n’existe plus, la propriété non plus, donc plus de criminalité. Sylvester est comme tous les autres citoyens, dans son espace de quelques mètres carrés. Connecté, il a un travail imaginaire, possède un temps de loisir, d’amitié et d’amour. Mais Sylvester se pose de plus en plus de question sur l’utilité de ce qui l’entoure.
L’auteur propose une vision qui pourrait sembler très réaliste. Les pulsions primaires, manger, dormir, faire l’amour, la violence… ne sont plus un problème, c’est devenu virtuel, mais cela suffit à contenter des milliards d’habitants. Est ce que la vie peut elle alors se limiter à ça, sans but, sans effort.
L’attrait de ce roman est l’impact psychologique sur chaque citoyen. La plupart vont se limiter à suivre le troupeau, mais quelques uns vont essayer de se poser de vrais questions. Est ce cela va les déranger, les algorithmes, ceux qui sont au service de l’homme, qu’un individu se rebelle ?
Chaque chapitre commence de la même manière pour nous faire comprendre comment la répétition sans obstacle de chacune des journées peut provoquer le sentiment d’étouffement que connaît Sylvester.
Le récit est bien construit, et permet au lecteur de se sentir aux côtés de Sylvester, de le comprendre, d’être dans l’impossibilité de l’aider, de nous aider nous-même, de devenir fou.
Au delà de la vision de science-fiction de la vie humaine dans quelques siècles, l’attrait est philosophique, une vraie réflexion s’impose, voulons nous devenir les objets des machines.
Un très bon roman qu’il faut découvrir.
Une chose que je peux avouer sans douter de mes mots est que cette lecture fut une expérience spéciale. Nous sentons très fortement le message d’urgence qu’a voulu lancer l’auteur à travers cette histoire.
Dès le tout début, première page, premières lignes nous sommes plongés dans une société hyper connectée, hyper technologique à un point où cela m'a rendu mal à l'aise. En effet, on (le lecteur, les personnages) se complaît dans un certain univers bien ficelé, une certaine atmosphère où tout est fait pour son propre confort, et pourtant on décèle du coin de l'oeil, ou d'un petit sentiment enfoui que quelque chose ne va pas.
L’entrée en matière commence très fort. Nous sommes immédiatement envahi par l'univers assez singulier dans lequel baigne les personnages jusqu'à le ressentir dans nos tripes et se sentir connecté (c'est le cas de le dire) avec le personnage que l’on suit, nommé Sylvester Staline, autrement appelé citoyen X23T800S13E616.
Un des points positifs de ce roman est que le rythme plutôt rapide. En effet les chapitres sont courts et donc se lisent vite et s'enchaînent rapidement. Il se démarque aussi par son fond et sa forme.
Je n'ai jamais lu de dystopie portée sur la technologie qui m'a rendue aussi mal à l'aise. Cela pourrait totalement se produire. Le message de l’auteur se trouve juste là. Parfois on nous pose la question en tant que lecteurs : dans quel univers vous n'aimeriez pas du tout vivre. Je pense que l'univers de VieTM est une réponse qui viendra s'ajouter automatiquement en tête de la liste. Ce monde est invivable.
Ce livre est angoissant. Et pas d'une angoisse des livres d'horreur. Cette dystopie joue bien son rôle qui est de prévenir ce que pourrait devenir notre monde.
Malgré un début qui donne envie de savoir la suite et rapide à lire, plus on avance plus la lecture devient dense. En effet j'ai perdu mon intérêt pour l’intrigue au fil des chapitres. L’histoire ralentit, se densifie. J’ai eu ce sentiment de relire toujours la même chose, de redondance qui a essoufflé ma curiosité. L’action tarde à arriver et je n’ai plus eu vraiment l’envie de découvrir la suite.
En conclusion, même si je n’ai pas apprécié mon expérience de lecture, ni la forme de l’histoire, je sais reconnaître que son utilité ainsi que son message sont là.
Croyez-vous que la vie ai un sens..?
Jean Baret nous livre ici une très belle dystopie, véritable critique sociétale et politique.
Dans un futur très lointain, au summum de l’évolution, l’humain vie par procuration. Il travaille, fait l’amour, se divertit et entretien des relations à travers une réalité virtuelle. Des lentilles de contact et des prothèses auditives le coupe de son univers direct (une pièce vide sans fenêtre) pour le plonger dans une foule d’univers de son choix. Les algorithmes rythment le tout avec un temps d’amour, de loisir et de travail à dépenser quotidiennement.
L’écriture est très fluide, proche du lecteur. La répétition rythme les premières pages et amène de la longueur au texte. Mais, ne vous méprenez pas, cet effet de style nous plonge directement dans la monotonie du quotidien du citoyen X23T800S13E616 (mais vous pouvez l’appeler X23 ou encore Sylvester Staline) qui le pousse à se suicider tous les soirs. Tourner des cubes qui changent de couleur au levé, regarder quelques infomerciales (pub ludique), payer 200 crédits de l’heure pour parler avec votre ami à louer, faire l’amour avec des contacts grâce à divers sextoys connectés et retourner se régénérer au soir. Face à ce vide intense qui le ronge petit à petit, Syl commence à se poser des questions. Son travail a t’il un réel intérêt, sert-il la société, la vie vaut-elle la peine d’être vécue ?
L’univers développait est très riche en terme et détail. Très facile d’accès, notre imagination pulse de toutes ces images ! Plus le temps passe après ma lecture, plus je me rend compte à quel point j’ai aimé ce livre. Son discours résonne en moi ! Ces références à la « pop-culture » soulignant les dérives de notre société (oh, Kim Kardashian grande représentation du droit des femmes, bien connu du 32eme cycle triangulaire métastasien), les jeux de mots un peu potache, cette mode de language ridicule, la normalisation pour atteindre le bonheur, la question de l’existence…
Mais il ne faudrait pas me confondre avec un lecteur qui en a quelque chose à foutre.
Bref, Monsieur Jean Baret, je vous garde à l’œil pour vos prochaines publications !
Un grand merci aux éditions Bélial’ et à Lecteurs.com pour cette découverte !
( PS )Il y a quand même quelque chose qui me chagrine : les différents QR code présent dans le livre conduise à des images inexistantes… Et j’aurais voulu comprendre ce passage en C, qui n’est pas compilable… Hm !
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