Mylène se considère lucidement comme l'intendante de son mari Mallaury. Une vie simple et banale dans laquelle elle s'occupe de son foyer avec une grande minutie, prolongement du travail consciencieux exercé au service municipal de la ville de Saint-Étienne, quand elle vérifiait les habitations afin de prévenir tout risque de destruction. Mylène veille à ce que Mallaury ne manque de rien, surtout depuis que ses romans connaissent le succès. L'accompagnant dans tous ses déplacements, elle traque le moindre défaut, lisse le moindre pli. Mais un soir, lors d'un dîner entre écrivains, Mylène fait une rencontre qui l'amène à agir étrangement : elle se laisse disparaître. En échappant à son mari pour la première fois, elle se confronte au passé et sort de son silence. La femme de l'écrivain commence à écrire.
Avec Théorie de la disparition, Séverine Chevalier déploie l'épopée minuscule d'une femme qui pense n'avoir rien à dire - à peine à exister. Une réflexion romanesque autour de la réappropriation et du ressaisissement de soi portée par une écriture sensible et marquante.
Je n’avais encore jamais lu cette auteure. Et je ne regrette pas d’avoir tenté ma chance avec ce roman.
Mylène est l’épouse de Mallaury, écrivain de polars et de séries, reconnu dans la profession. Elle se voue complètement au travail de son mari, jusqu’à devenir son intendante ; elle s’occupe de tout pour qu’il ait l’esprit dégagé pour ne se consacrer qu’à son prochain roman. Ils vont s’installer dans une maison d’auteurs proche d’une centrale nucléaire où se situe l’action du livre.
Mylène a envie d’écrire, même si elle n’a pas grand-chose à raconter, croit-elle. Mais c’est en écrivant que les souvenirs remontent à la surface et, suite à une rencontre inattendue, elle choisit de se lancer dans cette aventure de l’écriture, à l’insu de Mallaury.
J’ai adoré ce court texte sensible et marquant qui analyse le phénomène de disparition, qui parle de secrets de famille ; je me suis attachée au personnage effacé de Mylène qui va trouver la force de sortir de l’ombre de son mari, qui va éclore à la vie et sortir de sa chrysalide, comme les vers à soie de son enfance. Qui va trouver la force d’exister à travers l’écriture, son écriture.
J’ai aimé les descriptions des différents lieux parcourus, de L’Isle-d’Abeau, à Saint Etienne, en passant par la campagne et les falaises proches de la maison d’auteurs et de la centrale nucléaire.
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