Catherine Soullard reconstitue, bribes par bribes, l'histoire d'un héros de la guerre d'Indochine mort à 23 ans seulement.
Celle du sous-lieutenant Claude Loranchet-Reverdet promu au rang de lieutenant après sa mort héroïque: officier de renseignements au 3° Régiment Etranger d'Infanterie, Ecole Militaire Inter Armes de Coëtquidan, promotion Rome et Strasbourg (1944), mort pour la France à Haiphong (Tonkin), le 21 octobre 1947, chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945 (une citation), Croix de guerre des Théâtres Opérations Extérieures (quatre citations).
L'auteur fouille les archives, démarche la Légion étrangère, part à la recherche de la famille de Claude, s'attarde sur la figure du père qu'il n'a jamais connu, découvre une demeure aux airs de refuge éternel - le Bois dormant à St Raphaël. Le roman progresse comme une route inconnue, qui parfois se dérobe et bifurque. Comme un journal aux découvertes minutieusement datées et savourées.
Au ton feutré des confidences recueillies de la bouche des proches qui vénèrent sa mémoire de Claude s'oppose la tension insoutenable des scènes de combat non- stop qu'il endure avec un courage et une intelligence hors du commun là-bas dans le piège du Tonkin.
Mais il y a plus touchant : la présence d'une fiancée, Suzanne, l'infirmière de la Croix Rouge, à qui Claude écrira pendant deux ans avant de rompre trois mois avant sa mort.
Ce drame dans le drame est médité dans sa violence comme le signe annonciateur de la mort de Claude. Soudain sans attaches, sans raison particulière de revenir en France.
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