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'Je l'ai entendu comme un appel de l'au-delà : "Va, retourne à la rue Darwin." J'en ai eu la chair de poule.
Jamais, au grand jamais, je n'avais envisagé une seule seconde de retourner un jour dans cette pauvre ruelle où s'était déroulée mon enfance.' Après la mort de sa mère, Yazid, le narrateur, décide de retourner rue Darwin dans le quartier Belcourt, à Alger. 'Le temps de déterrer les morts et de les regarder en face' est venu.
Une figure domine cette histoire : celle de Lalla Sadia, dite Djéda, toute-puissante grand-mère installée dans son fief villageois, dont la fortune immense s'est bâtie à partir du florissant bordel jouxtant la maison familiale. C'est là que Yazid a été élevé, avant de partir pour Alger. L'histoire de cette famille hors norme traverse la grande histoire tourmentée de l'Algérie, des années cinquante à aujourd'hui.
Encore une fois, Boualem Sansal nous emporte dans un récit truculent et rageur dont les héros sont les Algériens, déchirés entre leur patrie et une France avec qui les comptes n'ont toujours pas été soldés. Il parvient à introduire tendresse et humour jusque dans la description de la corruption, du grouillement de la misère, de la tristesse qui s'étend... Rue Darwin est le récit d'une douleur identitaire, génératrice du chaos politique et social dont l'Algérie peine à sortir.
Voilà une histoire foisonnante de personnages qui se croisent ou s’évitent sur une période qui va du début des années 50 jusqu’à nos jours. Sans cesse, Boualem Sansal nous transporte d’un lieu à l’autre, d’une époque à l’autre avec certaines redites nécessaires pour démêler les fils de ce passé qui ne cesse de ressurgir.
La mère de Yazid, le narrateur, va mourir d’un cancer et son fils décide de l’amener à Paris, depuis Alger, pour tenter une dernière chance de guérison. C’est aussi une dernière chance pour elle de revoir ses enfants dispersés sur plusieurs continents. Ainsi, la jeunesse algérienne part se former à l’étranger, décrocher des diplômes et…ne revient pas.
La mort de celle qui l’a élevé ramène Yazid dans le quartier Belcourt et dans cette rue Darwin où il retrouve ses souvenirs d’enfance, bien que les noms des rues et des places aient changé. Tout au long de ce roman, l’auteur n’a de cesse de remonter dans ce passé, retrouvant le bled, à Borj Dakin où Lalla Sadia, dite Djéda, règne sur un bordel qui lui permet de développer une fortune qui va s’étendre des deux côtés de la Méditerranée.
Petit à petit, les fils se démêlent mais la quête de Yazid n’aboutira qu’au terme de longues recherches. L’auteur décrit bien l’engrenage qui amène ces filles, parfois mineures, à se réfugier auprès de Djéda qui fait office de grand-mère, entre autres, pour Yazid, Daoud et Faïza qui est légèrement plus âgée que le narrateur. Elle s’affirmera plus tard comme un personnage important.
Tout au long de ce livre, nous croisons puis retrouvons ainsi plusieurs personnages dont la vie permet de suivre l’évolution de l’Algérie durant la seconde moitié du XXe siècle et le début des années 2000. Rue Darwin est une fresque très dense, écrite avec beaucoup de sensibilité et d’humanité. Ce roman met en scène beaucoup de mystères, de sous-entendus et quantité de vies brisées…jusqu’à la mise au point finale.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Biographie de l'auteur Né en 1949, Boualem Sansal vit à Boumerdès, près d’Alger. Il a notamment publié aux Éditions Gallimard Le serment des barbares, prix du Premier roman et Prix Tropiques 1999, L’enfant fou de l’arbre creux , Dis-moi le paradis, Harraga, Le village de l’Allemand, Grand prix RTL-Lire, Grand prix SGDL du roman et Grand Prix de la Francophonie.
Yazid accompagne sa mère à Paris à l'hôpital, elle est mourante. Ses nombreux enfants éparpillés aux quatre coins du monde se retrouvent à son chevet. elle vit en Algérie seule avec Yazid et elle lui demande de retourner « rue Darwin» ; il y retournera à la mort de celle-ci. Des questions se posent, est-elle sa mère? ses frères et sœurs sont ils de la même famille? C'est ce qu'il va tenter de découvrir en nous emmenant dans son passé... Il était le prince héritier d'une des femmes les plus riches d'Algérie qui régissait un clan puissant dont les revenus venaient de maisons closes, de nombreux enfants de ces femmes gravitent dans cette maison... A ses 9ans, il fut enlevé pour rejoindre soi-disant sa vraie mère... il vivra la guerre d'Algérie: "La guerre est finalement une sacrée machine à écourter l'enfance. En quelques mois d'une animosité qui a abasourdi l'humanité nous fûmes métamorphosés, brûlés au cinquième degré, nous avons perdu nos ailes et nos petits ergots turgescents, nous étions dorénavant de vieux routiers de la guerre, blets et tristes, cabossés et couturés de partout. p111. C'est une quête d'identité... Un très beau livre qui sera certainement interdit en Algérie comme les livres précédents de cet auteur car il n'est pas tendre avec les Islamistes, les Moudjahidines
Touffu et rocambolesque Rue Darwin est le récit des origines de Yazid, petit algérien élevé dans un monde de femmes mystérieux, violent et fantasmagorique ; une vue au grand-angle de l’Algérie post-coloniale que Boualem Sansal décrit sans complaisance, maudissant en vrac l’islamisme montant, la corruption du régime, la misère générale, l’absence de buts et de repères…
Yazid, élevé au bordel le plus célèbre d’Algérie, né de père et de mère incertains, frère incertain d’une nombreuse marmaille, enterre sa mère à Paris : c’est l’occasion de dévider le fil des ses souvenirs et se poser cette question lancinante, d’où vient-il ? Dans un aller et retour incessant entre le passé et le présent, entre le monde mystérieux de la toute-puissante Djeda, sa grand-mère, le quartier de Belcourt et la rue Darwin où il a plus ou moins élevé la fratrie, Yazid élucide le secret de ses origines et Boualem Sansal dresse un constat désolé sur l’état désastreux de l’Algérie contemporaine.
J’ai beaucoup aimé l’écriture de Boualem Sansal qui appelle un chat un chat, ce qui n’est pas évident dans sa situation d’opposant au régime alors qu’il vit toujours dans son pays. Cependant je n’ai pas été autant emballée que par « Le village de l’allemand » que j’avais trouvé très fort.
On peut y découvrir des choses sur la vie et l'ambiance en Algérie...
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