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En 1942, Lena, lycéenne, distribuait des tracts antinazis dans une petite ville d'Union soviétique occupée par les Allemands. Deux mois plus tard, elle était emmenée, avec d'autres et sans ménagement, au camp d'Errouville, un camp de travail près de Villerupt, en Lorraine. Dans le camp d'Errouville, il y avait des Ukrainiens, des Polonais, des Soviétiques, des Tziganes, des Juifs allemands et près de six cents femmes russes et biélorusses. Parmi elles, Nadedja Lissoviets puis Rozalia Fridzon formèrent «Rodina», le seul et unique détachement de la résistance française. Elles furent toutes les deux élevées au grade de lieutenant des Forces françaises de l'intérieur (FFI). Et Enrico ? Ah, Enrico... vous savez, l'accordéoniste de Bella ciao... Enrico ne s'appelait pas Enrico mais Heinrich. Heinrich Becker. Il était allemand. Prisonnier puis maquisard. Après la guerre, il est resté à Villerupt. Pourquoi est-il venu ici ? Pourquoi tout le monde l'appelle Enrico ? Il y a tellement d'histoires qui circulent sur lui... Dans la lignée de Bella Ciao, voici le nouveau titre historique de Baru, grand prix de la ville d'Angoulême.
Dans la même veine que ses « Bella Ciao », le talentueux Baru nous plonge à nouveau dans ses histoires de famille et de quartier, pour ici rappeler le FTP-MOI (Francs-Tireurs Partisans et Main d’œuvre Immigrée) qui libéra 37 prisonnières d’origine russe et biélorusse du camp d’Errouville en 1944.
Elles rejoignirent le maquis de l’Argonne et formèrent un groupe de résistance française nommé Rodina.
Érudit, Baru nous rappelle (ou nous apprend) les détails de l'Histoire et c'est avec élégance, qu'il exprime la force de cette immigration étrangère qui a œuvré pour la France tout en dévoilant l’anecdote d’un secret de famille via un dénommé Enrico...
Superbe album pour un bel hommage humaniste à la mémoire.
Tout commence avec Enrico, l'accordéoniste de Bella Ciao, qui s'appelait Heinrich en réalité. Heinrich Becker. Un allemand dans les cités ouvrières lorraines, même quinze ans après la fin de la guerre, ça détonne. L'origine de sa présence ici n'est pas certaine... Mais Teo va raconter ce qu'il sait.
De retour sur ces terres du nord de la Meurthe et Moselle, Téo voit ses souvenirs remonter à la surface....Le camp de travail d'Hussigny comme annexe du Struthof, un four crématoire qui n'a jamais servi, l'évasion d'Heinrich...Puis Lena, prisonnière politique russe à quelques km de là, à Errouville, qui s'échappe elle aussi en mai 1942.
Dans la lignée de la trilogie Bella ciao, Baru raconte des femmes qui ont voulu se battre, 37 jeunes femmes, russes, biélorusses, ukrainiennes, qui travaillent dans les mines et vont s'évader avant de créer Rodina, le seul détachement exclusivement féminin de la résistance française.
Par ce récit, dans son style caractéristique axé sur les personnages, Baru redonne vie à ces femmes, oubliées, et à ces terres qu'il aime tant. Moi qui ai fait mes premiers pas d'enseignant dans ces communes du pays-haut, j'ai été très touché par cette histoire que je ne connaissais pas, Un hommage vibrant !
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