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Marie Calloway vient de fêter ses 18 ans quand elle entame le récit de sa vie sexuelle sur Internet. Dépucelage, prostitution occasionnelle, coïts expéditifs avec des inconnus croisés sur les réseaux sociaux : la jeune femme, « hikikomori » portlandaise dont le visage poupin ressemble à celui d'Anna Karina, retrace quatre ans de rencontres marquées par le BDSM et la domination. Cette compilation de comptes-rendus, augmentée de photographies, captures d'écran, montages, collages, de commentaires, d'échanges de mails et de conversations Facebook prises sur le vif, traite à la fois du désir féminin, des attendus patriarcaux qui le sanctionnent et de la censure qui le menace sitôt qu'il se raconte avec exubérance.
Marie Calloway fait dans l'alt-lit, la littérature alternative, de celle qui fleurit sur les blogs, sur certains sites spécialisés sur lesquels on peut mettre en ligne des textes. Marie Calloway est une figure de proue de ce genre d'écrits. Les siens ont choqué, surpris et déclenché pas mal de critiques violentes. Il faut dire que le thème principal de l'auteure est la sexualité, la perte de sa virginité, ses expériences de prostitution et son idylle avec un écrivain marié qui a le double de son âge.
Me voici donc plongé dans l'alt-lit, ce genre de littérature moderne qui s'affranchit des règles de ponctuation, des majuscule, parfois même d'orthographe, qui joue avec les mises en forme, en pages, qui se sert d'Internet pour tenter d'inventer un truc plus libre. Néanmoins, je n'y vois pas une révolution, beaucoup d'auteurs et pas des moindres ont déjà joué avec les règles de la littérature. Ce qui fait la différence, c'est sans doute qu'eux savaient qu'ils transgressaient alors que les auteurs d'alt-lit écrivent comme ils parlent, sans se poser de questions sur la forme.
Cela mis à part, les textes de Marie Calloway sont directs -puritains, n'y venez point-, pas vulgaires. J'avoue n'avoir pas été intéressé par tous -les échanges de mails, messages reproduits ici, qui critiquent surtout le fond des propos, la sexualité particulière de Marie Calloway, sont à mes yeux sans intérêt-, le principal titré Adrien Brody, est un peu longuet et répétitif. D'autres, plus courts, sont plus pertinents, parlent de l'envie d'écrire mais pas comme tout le monde, pas un journal mais presque. D'aucuns jugeront les textes fades et sans intérêt puisque racontant les moindres faits, gestes et pensées d'une jeune femme banale. Avis que je ne partage pas totalement. Certes, c'est parfois long et mal bâti, mais il y a quelque chose d'original, des idées à prendre, une écriture différente pas toujours à la hauteur mais qui a le mérite d'exister et de bousculer un peu. Bon, je ne la porterai pas au pinacle, rien ne vaut pour moi, de belles phrases, un beau style, un truc bien léché -rien à voir avec le thème de prédilection de Marie Calloway-, mais je ne regrette pas ma découverte.
Les éditions Premier degré, toutes récentes, se font un devoir de faire découvrir cette littérature alternative. N'hésitez pas à leur rendre visite et plus si affinités. Le livre est soigné, la couverture sobre et réussie.
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