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1973, Alabama. Civil Townsend est une jeune infirmière afro-américaine, fraîchement diplômée et embauchée dans un planning familial à Montgomery. Convaincue de l'utilité de son travail, elle est toute dévouée à ses patientes et assure les suivis de grossesse, mais aussi les prescriptions de contraceptifs aux jeunes filles à sa charge.
Lorsqu'elle rencontre Erica et India Williams, treize et onze ans, la vie de Civil va radicalement changer. Car, très vite, elle s'interroge : pourquoi doit-elle leur imposer une contraception alors qu'elles sont si jeunes ? Est-ce que la famille a donné son accord ? Prise de doutes, Civil commence à enquêter sur les pratiques en place dans le milieu médical de son époque. Au risque de perdre son emploi, elle mettra tout en oeuvre pour dévoiler une des politiques les plus innommables des États-Unis.
Inspiré de faits réels qui ont profondément marqué l'Amérique, ce roman est un témoignage percutant et émouvant, une leçon d'espoir et de dignité.
Memphis 2016, il ne se passe pas un jour sans qu'elle pense à India et Erica, ce qui est arrivé à ces fillettes est la plus grande douleur de sa vie. Civil aura bientôt soixante-sept ans, elle ne veut pas changer le passé, juste raconter à sa fille adoptive Anne, cette histoire pour que les fantômes reposent en paix. Montgomery 1973, Civil jeune infirmière noire, vient de rejoindre le Planning familial pour participer à l'essor du peuple noir.
Basé sur des faits réels, l'auteur a passé beaucoup de temps à effectuer des recherches pour assurer la profondeur et la précision de ce roman poignant sur un moment honteux de l'histoire de l'Amérique : la stérilisation forcée sur des mineures issues de milieux défavorisés, souvent des familles noires. Et plus largement les expériences médicales faites sur les noirs puisque, semble-t-il, ils sont plus durs à la douleur. Les personnages sont profondément touchants, un regard perçant sur le racisme encore bien présent au début des années 1970. Dolen Perkins-Valdez nous offre un récit tout en sensibilité porté par la personnalité de Civil, une femme qui lutte contre un système, qui redonne la voix à celles qui ont perdu d'avoir le choix et le libre arbitre sur leur corps, une femme qui refuse d'être réduite au silence.
Memphis 2016. Civil se prépare pour un voyage vers l’Alabama. India, dont nous ferons la connaissance plus tard, est malade. Il est temps de lui rendre visite, à cette période de sa vie où le temps n’est plus dépendant d’un calendrier chargé et inéluctable, lorsqu’elle était médecin. Il est temps aussi d’expliquer à sa fille les détails d’une histoire qui ont modifié son destin de mère adoptive.
Flashback vers les années 70. Civil est alors une toute jeune infirmière zélée et naïve. Désireuse d’accomplir avec sérieux la tâche que la directrice de la clinique de planning familial qui l’emploie, elle se rend chez ses patients, deux fillettes de onze et treize ans, pour leur administrer un contraceptif injectable. Perturbée par les conditions de vie de cette famille, dans un taudis nauséabond, elle décide de faire les démarches pour les reloger, s’immisçant dans leur vie au-delà de ses responsabilités. En même temps, elle s’interroge et s’angoisse sur la raison d’être de la contraception pour ces gamines…
Ce roman s’appui sur des faits réels qui ont secoué les États-unis lorsqu’ils ont été rendus public, à travers les procès qui ont suivi. L’autrice a le mérite de mettre en lumière le scandale de cette politique d’eugénisme décidée en haut lieu. On est d’autant plus touché que le personnage principal, Civil, est profondément sympathique, par son courage et sa détermination. La narration à la première personne donne beaucoup de vie au récit, et contribue à l’élan d’empathie suscité par l’histoire.
La publication en France est une première pour Dolen Perkins-Valdès. Espérons que ses deux autres romans suivront le même chemin.
444 pages Seuil 3 Février 2023
Traduction (Anglais) : Emmanuelle Aronson
Peut-on dire sans penser à la forme ? Ici le sujet est essentiel il mérite de déclarer de déclamer pour faire entendre donner à voir mais de relief il manque grandement dans l’écriture ou la traduction ? Les deux ?
Dès les premières lignes j’ai su que la curiosité ne suffirait pas à me happer. Apprendre mais pas à n’importe quel prix. Laborieusement au bout, je salue l’enquête sérieuse de l’autrice, je pense qu’il trouvera ces lecteurices. Il se déroule facilement, pique par son sujet mais pour moi c’est un flop malgré le grand intérêt que j’éprouve face à ces sujets mis a découverts. Enfin. La question en littérature qui revient toujours et dont la réponse ne sera jamais la même en fonction de celui qui lit est que cherche-t-on derrière les mots ?
Je remercie les éditions du Seuil pour m'avoir envoyé ce roman bouleversant, inspiré de faits réels stupéfiants.
Eugénisme, éthique médicale, culpabilité, silence sont les thèmes développés.
Alabama 1973, les services sociaux avaient une curieuse façon d'aider" les populations jugées " inaptes" : pauvres Blancs, Afro-américains, handicapés mentaux, infirmes, délinquants, adolescentes ayant eu des grossesses précoces,etc...
Les États-Unis ont été le premier pays à mettre en place des politiques eugénistes dès 1907.
En 1973 deux jeunes filles de 12 et 14 ans ont fait partie à leur insu de ce programme financé par un organisme public. L'affaire a secoué le pays et déclenché un procès retentissant. Civil Townsend issue de la bourgeoisie Noire, fille de médecin et d'une artiste peintre, nous relate son histoire : jeune infirmière faisant partie d'un service de planning familial, elle s'occupe de deux pré-adolescentes d'une famille très pauvre et analphabète vivant dans une masure crasseuse sans confort, élevées par leur grand-mère et leur père veuf. Civil est persuadée que son travail -intégrant un programme de contraception- est utile. Mais elle a des doutes : n'est-elle pas en train d'expérimenter des médicaments dangereux sur ces personnes,sans leur consentement ?" Ce sont les patientes pauvres de cliniques publiques qui sont les proies rêvées pour ces méthodes de contraception radicale".
Elle prend alors une décision qui plus tard s'avèrera " potentiellement désastreuse " pour tous.
Elle s'attache à la famille, les aide à sortir de leur misère, leur trouve un logement décent et scolarise les fillettes. Quand elle découvre ce qui leur a été imposé, sa vie en sera bouleversée à jamais.
Elle nous conte son combat, confesse sa culpabilité, car en voulant trop les aider ne risque-t-elle pas d'aggraver la situation des fillettes ?
Un jeune avocat, brillant et avisé, déclenche un procès, l'affaire est portée devant les tribunaux de Washington.
Le sujet est intéressant et révoltant, le style est plaisant, comportant de nombreux retours dans le passé. Mais les chapitres sur le procès m'ont semblé trop longs et trop techniques. J'aurais aimé aussi que l'auteure approfondisse les émotions des deux jeunes filles. Histoire bouleversante qui ne laisse pas le lecteur indifférent. J'ignorais totalement cette partie de l'histoire des USA! Cela a le mérite d'être révélé et dénoncé. A Découvrir !
I have a dream
L’auteur s’inspire librement de l’histoire des sœurs Relf, Mary Alice (quatorze ans) et Minnie Lee (douze ans).
Menphis 2016, Civil a 67 ans, célibataire une fille adoptive qui va prendre son envol. Quarante-trois ans après les faits il est temps pour Civil d’alléger son fardeau.
Civil est noire mais issue d’une communauté aisée, père médecin, mère artiste-peintre, elle n’a pas choisi médecine mais infirmière pour être au plus près d’une population à aider. Elle prend ses fonctions au planning familiale dans les années 1970.
La première famille qui lui est attribuée dans sa patientèle c’est la famille Williams, Érica (13 ans) et India (11 ans), elles vivent avec leur père Mace et leur grand-mère. Leur mère est décédée et la famille vivote dans une masure, Mace est exploité par le propriétaire terrien du coin.
Le suivi que doit effectuer Civil auprès des deux fillettes est un suivi contraceptif, qui consiste à une injection tous les trimestres. Civil découvre que la plus jeune reçoit des injections alors qu’elle n’est pas encore réglée. Et que le produit qu’elle doit leur injecter est en cours d’essai donc non encore homologué.
Elle s’interroge très vite et effectue des recherches, s’attache à cette famille et veut lui venir en aide.
Ce qu’elle fera et qui fera dire à Mace que comme les blancs et veut résoudre les problèmes des noirs.
La ségrégation a pris fin dix ans plus tôt, mais les gens bien inspirés trouvent toujours moyen d’arriver à leurs fins : l’objectif ici est de mettre fin à la procréation des noirs en les stérilisant de force, la majorité ne sachant ni lire ni écrire, signe d’une croix. L’ eugénisme nazi n’est pas mort.
Très vite le cas de ces deux sœurs montre que les faits ne sont pas circonscrit à l’Alabama mais s’étend à l’ensemble des États-Unis.
Les dégâts sont considérables.
Pour les victimes indéniablement mais aussi sur la vie de Civil, même si elle est mieux lotie, les cicatrices seront indélébiles.
J’ai aimé l’histoire car je crois qu’il faut revenir sans cesse sur ces actes pour se rappeler le danger de ces pratiques de domination et de barbarie.
Mais l’ensemble m’a semblé bavard et la construction en allers-retours apporte parfois de la confusion sur l’interlocuteur auquel s’adresse Civil.
Une lecture qui reste cependant indispensable et nous montre combien il faut rester vigilent.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette lecture privilégiée.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/01/31/prends-ma-main/
J’ai toujours eu une grande attirance pour les romans se déroulant durant l’ère ségrégationniste aux États-Unis. Je me demande alors comment l’Homme peut être aussi mauvais. Le racisme, et les injustices de façon générale, ont toujours été pour moi une importante source de rébellion. Je ne peux pas les supporter…
Prends ma main aborde un scandale médical en Alabama en 1973. La ségrégation raciale est donc censée être terminée (depuis le Civil Right Act en 1964) mais nous savons vous et moi qu’elle ne s’est pas arrêtée du jour au lendemain, et qu’encore aujourd’hui, certains individus portent cette haine en eux. Elle n’est plus sur le papier, mais dans les actes c’est tout autre chose… Cependant, ce roman renferme également beaucoup d’espoir et de bienveillance malgré les douleurs et le contexte difficile.
Civil Townsend est une infirmière noire travaillant au Planning familial d’une clinique à Montgomery, et elle porte bien son prénom qui est ici un symbole de liberté.
En charge, comme d’autres de ses collègues, de la prescription de contraceptifs aux jeunes filles et du suivi de grossesse d’autres, elle va croiser le chemin de la famille Williams dont les deux jeunes sœurs vont la toucher instantanément. Erica et India, de respectivement treize et onze ans, vivent dans une grande misère avec leur père et leur grand-mère. Civil, qui a repris le dossier, arrive pour injecter une dose de Depo-Provera à chacune des fillettes afin qu’elles ne puissent pas tomber enceinte. Mais l’infirmière se pose rapidement des questions. Pourquoi mettre sous contraceptif d’aussi jeunes filles alors que la cadette n’est même pas encore réglée ? Depuis ce jour, Civil n’aura de cesse de chercher les réponses à ses questionnements. Elle enquêtera avec une grande assiduité et force de persuasion et finira par découvrir la scandaleuse politique médicale de l’État qui touche les plus pauvres, les handicapées et les noires en grande majorité.
L’histoire, basée sur des faits réels, est affreusement incroyable et met à mal (ce n’est rien de le dire !) l’éthique médicale des états sudistes des années 70. Mais le dévouement de cette infirmière, son grand cœur et l’amour qui en émane est vraiment beau à lire. Malgré ses propres fragilités, elle se battra comme une lionne pour défendre les droits de ces enfants et pour que plus jamais il n’arrive ces atrocités. Le combat qu’elle mènera avec un avocat blanc instille l’espoir.
J’ai beaucoup aimé ce récit et la façon dont il est écrit. Dolen Perkins-Valdez précise qu’elle a romancé l’histoire autour des véritables faits. Elle a rendu cette affaire forte émotionnellement parlant et ainsi, touche le lectorat et participe à faire connaître ces scandales au plus grand nombre. Son ton m’a un peu fait penser au merveilleux La Couleur des sentiments même si ce dernier amène davantage les choses avec humour.
L’alternance entre les faits en 1973 et le présent en 2016 est agréablement construite et apporte encore plus de profondeur au récit. Quarante ans après, comment la famille Williams s’en est sortie ? Et comment Civil Townsend a-t-elle évolué personnellement et professionnellement ?
C’est un très bon roman que l’auteure nous offre. Malgré le sujet difficile, on en ressort grandi avec l’espoir que tout est possible, que les Hommes peuvent s’unir en faveur de causes justes. À découvrir absolument pour ne pas fermer les yeux sur les atrocités de ce monde mais aussi et surtout pour se rendre compte que les combats ne sont pas toujours vains !
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2023/01/29/lecture-prends-ma-main-de-dolen-perkins-valdez/
L'Etat de l'Alabama fait partie de la "Bible Belt", c'est à dire de ces états du sud des USA où la religion est prégnante dans la vie quotidienne.
C'est aussi un état où la ségrégation était très forte.
En 1973, Civil Townsend vient d'obtenir son diplôme d'infirmière. Elle est issue d'une famille afro- américaine : son père est un médecin apprécié de la communauté de Montgomery, sa mère s'adonne à la peinture.
La jeune femme est embauchée par le planning familial de la ville. Elle est en charge de la prescription de contraceptifs aux jeunes filles. En effet, l'Etat veut éviter que des adolescentes ne tombent enceintes. Tous les mois, des injections d'un contraceptif sont prévues.
Mais quand sa responsable lui confie le dossier de deux jeunes soeurs de 13 et 11 ans, Civil se demande qu'elle est l'utilité d'injecter ce contraceptif alors qu'elles sont si jeunes et que la cadette n'est pas encore pubère.
Elle va faire des recherches sur ce contraceptif et découvrir ses effets nocifs passés sous silence. Elle décide alors de ne plus l'injecter à Erica et India Williams, elle tentera de convaincre ses collègues d'agir comme elle, en cachette de sa hiérarchie.
Civil s'attache à ses deux fillettes, orphelines de mère, vivant avec leur père et grand-mère paternelle dans un taudis. Elle va tout faire pour que leurs conditions de vie deviennent décentes. Mais un matin, la responsable du planning familial vient chercher Erica et India, au motif de leur injection qui doit avoir lieu à l'hôpital, elle fait signer un document à leur père analphabète.
Or les deux fillettes vont subir d'office une ligature des trompes.
Civil, profondément révoltée, va découvrir que l'Etat de l'Alabama a mis en place une politique de stérilisation des pauvres et va tout mettre en oeuvre pour qu'un procès ait lieu et que justice soit rendue aux deux fillettes.
C'est ce combat que raconte ce roman qui s'inspire de l'affaire des soeurs Relf : "Cette affaire est considérée aujourd'hui comme un moment majeur dans l'histoire des injustices en matière de procréation, en ce qu'elle a permis de révéler à l'opinion publique que des milliers de pauvres femmes de couleur étaient stérilisées de force partout dans le pays, et ce dans le cadre de campagnes de santé publique. "
J'ai été très intéressée par le sujet mais ce roman m'a un peu déçue. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. J'ai trouvé le style plutôt plat et ennuyeux. Mais peut-être que cela vient de la traduction.
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