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Passer à l'acte se décide-t-il ? À trop longtemps attendre, osera-t-on encore ?
L'exigence et l'intransigeance des personnages de ces nouvelles font d'eux des héros. Se laisser vivre ne leur suffit pas. Ils cherchent dans leurs actes l'approbation de ce qu'ils sont. Ils attendent de leurs choix qu'ils les révèlent. Et plus ils doutent, plus ils espèrent que décider les libèrera. Mais nos décisions sont-elles aussi capitales qu'on le croit au moment de franchir le pas ?
Ainsi, Marine, qui se prépare pour une soirée à laquelle son mari ne veut pas l'accompagner, ne se doute pas qu'elle vient de poser le pied sur un fil. Désormais funambule, elle oscille entre son désir de liberté et son engagement envers celui qu'elle a choisi d'aimer il y a longtemps déjà.
Sculptrice, Hélène Jousse commence à écrire pour garder la trace d'une histoire édifiante que lui confie son voisin centenaire et continue parce qu'elle comprend que la vie se raconte autant qu'elle se vit. Revivre en écrivant, elle ne peut plus s'en passer. Ses nouvelles, ses romans et ses documentaires participent d'une même envie de mettre en lumière des personnes qu'elle a eu la chance de rencontrer et qui deviennent les personnages d'un récit au long cours.
Il se pourrait que bientôt je puisse ouvrir une librairie dédiée aux ouvrages édités par les Editions Quadrature. Quand on aime, on ne compte pas, je ne saurais donc dire exactement combien de recueils j’ai lu. En tous les cas, le plaisir est toujours le même et "Passage à l’acte" n’y fait pas exception. J’ai adoré.
"Passer à l’acte", voilà qui n’est pas toujours facile. Tergiverser, réfléchir et puis se décider…Chacune des quinze nouvelles décortique cet instant de bascule où le personnage principal saute le pas. Il y a, dans "Je suis une tombe" cet homme qui sollicite une artiste pour réaliser une sculpture à mettre sur la tombe de sa mère, "juste une mère"…intime, triste, émouvant, est le choix qu’il fait de cette statue en mouvement "…le vent tout autour de sa maison, le vent dans sa maison, le vent dans sa robe, le vent dans ses cheveux…elle est là la vie qui semblait faire défaut, dans cet abandon au vent." Et puis il y a aussi, drôle, aux quiproquos bourrés d’humour, l’histoire de "L’agent immobilier" et de sa cliente. Je ne vais pas, naturellement vous raconter chacune d’entre elles. Ce serait édulcorer le plaisir de déguster ces petit bonbons sucrés ou acidulés mais tellement bons. Mais peut-être que la nouvelle éponyme montre encore mieux ce moment fatidique et ses conséquences. Belles réflexions sur les choix de vie.
Le plaisir de ces nouvelles tient dans l’écriture d’Hélène Jousse, précise, presque musicale et tellement fluide qu’on s’y glisse avec bonheur et facilité. Il tient aussi dans chacun des personnages attachants, simples et pleins de surprises. Il vient encore de ces passages du rire aux larmes, du côté décalé de certaines nouvelles, comme "Bonne année 2102" où "…ces deux-là, qui étaient faits l’un pour l’autre, sans aucun doute, pour lire encore de vrais livres en papier, des livres comme on n’en voyait plus depuis cinquante ans." Et puis surtout le plaisir de choisir l’ordre de lecture, sauter de la première à la dernière, revenir en arrière…
Et si, vous aussi, vous passiez à l’acte et lisiez ces petites merveilles. Il vous suffit de piocher dans le sachet et de vous laisser transporter.
https://memo-emoi.fr
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