"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Là où l'asphalte s'arrête, là où les sentiers s'effacent, là où les joggeuses se perdent...C'est au coeur de la forêt que vont s'entrecroiser les trajectoires d'une mère dont la fille unique adisparu et celles d'une jeune policière qui ne veut pas se résoudre à clore l'enquête.Dans ce roman graphique hypnotique, Jean-Christophe Chauzy et Antony Pastor explorentles lisières de notre société:les marginaux qui choisissent la rupture et les citoyensdes banlieues pavillonnaires qui finissent par se dissoudre à force d'anonymat. Un magnifique portrait d'un monde quidéshumanise à force de consumérisme et de conformisme.
J'aime beaucoup Chauzy, mais sur cette histoire, je suis resté assez distant, froid... Comme la plupart des personnages finalement.
L'ambiance ne prend pas, manque de rythme.
Tout le monde semble isolé, pas de communication, c'est bien triste et la mort habite trop cet album.
Une autre fois ?
Une joggeuse se prénommant Lucie disparaît en forêt. Trois ans plus tard, une policière continue à enquêter sur son temps personnel. Cette disparition non résolue l'obsède, d'autant plus que c'était sa première investigation. Elle décide de s'installer dans le pavillon de la jeune femme, en lisière de forêt. Elle rencontre deux voisins assez inquiétants qui promènent leurs chiens,mais aussi Julien, un jeune homme qui écoute les oiseaux et qui avait été inquiété à l'époque. Il vit en marge dans la forêt près de la mère de la disparue qui s'est elle aussi installée non loin.
Tous ces personnages semblent cacher des choses. Ont-ils un lien avec la disparition de Lucie ?
J'ai aimé ce roman graphique, noir pour son ambiance et son atmosphère mystérieuse et sombre, qui flirtent légèrement avec le fantasmagorique, sans pour autant tomber dans le fantastique.
« Par la forêt » n'est pas seulement une BD sur l'enquête d'une disparition. C'est un ouvrage qui aborde des thématiques plus profondes de la solitude, du suicide, des violences faites aux femmes, de la marginalité ou encore de l'uniformisation des paysages urbains.
J'ai trouvé intéressant le choix de l'auteur d'utiliser la forêt comme lieu de l'inexpliqué. Ici, la forêt est un endroit anxiogène et angoissant, mais aussi un lieu de fuite pour Julien et la mère de Lucie, un endroit où ils se réfugient et se ressourcent.
Les voisins de Lucie qui habitent le lotissement sont à la lisière de la forêt. Cette lisière est comme une frontière. Il y a d'un côté, le lotissement à l’architecture uniformisée et triste, illustré par des teintes grises et des traits rectilignes, et de l'autre la forêt représentant la nature et le vivant où les dessins à l'aquarelle sont lumineux et chatoyants. Les habitants du lotissement ne communiquent pas avec les gens qui vivent en marge dans la forêt. Cette frontière entre ville et forêt est comme une zone de non-dit et de résonance aux solitudes.
Le scénario très singulier de « Par la forêt » m'a plu. J'ai été un peu étonnée par le dénouement inattendu. J'ai été légèrement moins séduite par l'expression des visages des personnages.
« Par la forêt » est un roman graphique réussi qui aborde des thématiques actuelles et qui fait réfléchir sur l'impact du conformisme et sur la surconsommation dans nos sociétés contemporaines.
Quand l’auteur de No war décide de faire un bout de chemin avec celui du Reste du monde, ils nous entraînent tous deux dans un thriller social obsédant et mystérieux. Les superbes aquarelles de Jean-Christophe Chauzy viennent éclairer le récit sombre sorti tout droit de l’imagination d’Anthony Pastor dans l’album Par la forêt paru aux Éditions Casterman.
L’appel de la forêt
Une joggeuse qui disparaît dans la forêt, une jeune policière chargée de l’enquête qui, trois après les faits se refuse à lâcher l’affaire, des habitants de banlieue taiseux qui promènent leur chien, tout cela semble bien banal. Oui mais si je vous dis que cette jeune policière a quitté son appartement du centre-ville pour aller s’installer en banlieue dans le pavillon même de la joggeuse disparue, on quitte l’univers du cold case pour entrer dans une autre dimension.
« Dans la forêt , je cours … je me perds … je cours … je passe, frissonne. On me traque. Je cours. On me traque. Je cours. On me traque… Je cours. »
D’où vient cette voix qui tout au long de l’album vient rythmer les virées de la policière en forêt ? Serait-ce le rap qui s’échappe du casque qui ne la quitte pas, la voix de la disparue que d’aucuns disent entendre … ? Et puis, il y a la mère de la joggeuse et le principal suspect de l’époque, un jeune marginal qui passe son temps à capter le chant des oiseaux (à moins que ce ne soit autre chose…) qui sont revenus élire domicile dans la forêt, persuadés que Lucie y est toujours … vivante ?
Dans la tête de ...
Que se passe-t-il réellement dans la tête de la policière ? Qu’est-ce qui la pousse à s’identifier (ou pas) à la disparue, à se replier sur elle-même, s’emmurer dans le silence au point de rompre peu à peu le contact avec Killian son coéquipier avec qui elle était également en couple ?
Ce roman graphique n’est pas seulement un polar un peu étrange teinté d’onirisme, voire de surnaturel, il soulève des problèmes bien plus existentiels : l’isolement, le quotidien qui nous bouffe, l’anonymat dans lequel sont plongés ceux qui sont volontairement ou non relégués en banlieue comme aux bans de la société, la solitude, le manque de communication entre les êtres qui même quand ils se parlent, ne se comprennent pas sans parler du désenchantement du corps policier confronté à la réalité ...
Une symphonie pastorale
Anthony Pastor est un auteur complet à qui l’on doit notamment 5 romans graphiques publiés chez Actes Sud l’An 2 dont Ice cream estampillé du label « Attention talent » de la Fnac en 2006 et Castilla Drive, prix du polar SNCF à Angoulême en 2013, avant qu’il ne rejoigne les Éditions Casterman pour un dytique composé des albums Le sentier des reines et La vallée du diable dont une intégrale va sortir ce mois-ci et enfin la série en 5 volumes No War. C’est la première fois qu’il délègue l’illustration à un tiers et évidemment, ce ne pouvait être que Jean-Christophe Chauzy avec lequel il partage une grande complicité. Et ça fonctionne ! Jean-Christophe Chauzy, à qui l’on doit une quarantaine d’albums dont l’excellente tétralogie Le reste du monde, surfant sur les creux, avive la tension créée par le dialogue épuré d’Anthony Pastor grâce notamment à son découpage au cordeau. Le réalisme des personnages, les regards qui se répondent ou qui s’évitent et la gestuelle exacerbent les (non) relations entre les différents protagonistes. Tout est dans l’évocation, le sous-entendu. Le côté obsessionnel est admirablement rendu par la récurrence de la voix off, des traces de pas, d’un oiseau haut dans le ciel qui pourrait conférer au récit une coloration animiste ou chamanique. Les deux bédéistes jouent aussi sur l’alternance des sons suggérés ou bien réels et du silence lourd de non-dits. Les planches en couleur directe sont de toute beauté et témoignent une fois de plus de l’immense talent du dessinateur.
Sur la couverture, Lucie s’enfonce dans la forêt. La dernière planche entre en résonance avec cette illustration mais nous surprend et laisse la porte ouverte à la réflexion. Malgré la lumière, des zones d’ombres demeurent, ainsi en ont décidé les deux auteurs. Mais n’en est-il pas ainsi dans la vraie vie ?
Les couleurs arborant ce décor forestier ont de suite attiré mon regard, un récit sous des airs d’enquête… donc l’envie de fouler quelques pas dans cette forêt.
Anthony Pastor nous livre un chassé-croisé de personnages autour et en plein cœur d’une forêt, forêt sublime qui est aussi une scène de Crime qui laisse une part de mystère et d’incompréhension…
Une narration particulière qui déroute par des interludes où le slam s’invite dans cette forêt et qui attise notre curiosité par le flot de mystère qui plane.
Le visuel que nous offre Jean-Christophe Chauzy est une merveille ! J’ai adoré me perdre dans cette forêt aux couleurs chatoyantes. Une enivrante dans lequel navigue des personnages avec leur personnalité bien relevée.
Je ne saurais dire si j’ai aimé ou pas … car la fin me laisse dubitative et pourtant ces destins m’ont intriguée jusqu’à la fin…
Chauzy – Pastor… voilà un duo d’auteurs – dessinateurs qui ne pouvait que me plaire. Ici c’est Chauzy qui dessine sur un scénario de Pastor.
Un scénario qui laisse place au mystère… Une joggeuse a disparu et 3 ans plus tard, une jeune policière ne veut pas baisser les bras. Elle va jusqu’à emménager dans le logement de la disparue, en lisière de forêt. Cette forêt qui est en fait le personnage principal du récit… des gens y vivent, disent entendre la jeune fille. La galerie de personnages est intéressante, complexe, le lecteur se perd lui aussi dans cette forêt, qui manipule qui ?
Le dessin de Chauzy est comme toujours convaincant. Les décors forestiers sont superbes et les personnages réalistes. J’ai aimé ces cases silencieuses à la fois poétiques et propices à la réflexion.
Au final voilà un bel album, bien plus profond qu’il n’y paraît, à lire et relire pour l’apprivoiser. Une réussite d’un duo que je vais continuer à suivre, ensemble ou pas.
Ce qui m'a surpris dès le début et qui reste tout le long de la lecture ce sont les couleurs choisies. Beaucoup de vert évidemment pour la forêt de jour et du bleu-violet pour la même de nuit, mais aussi beaucoup de orange lorsque la saison s'y prête mais aussi pour les vêtements et des éléments du décor, du jaune, du rose parfois là où l'on ne l'attend pas. Le tout donne un album coloré qui tranche avec le ton plutôt sombre.
Le dessin de JC Chauzy est clair, se focalise sur les visages, les regards et expressions et offre des belles vues de la forêt et d'oiseaux, ce lieu et ses habitants qui ont leur vie propre et peuvent être ressourçants mais aussi angoissants, la nuit par exemple.
Le scénario de A. Pastor, à partir d'un fait malheureusement divers, la disparition en forêt d'une joggeuse, flirte vers l'irrationnel, l'onirisme et c'est là que le dessin et les couleurs sont importants et renforcent le côté hypnotique de l'histoire.
Un très bon et bel album qui parle d'une jeune femme qui se cherche, qui se questionne et tente, à travers la recherche d'une autre jeune femme disparue, à trouver un sens, une direction à sa vie. Il aborde également les thèmes de l'uniformisation des banlieues des villes (Rendez-nous la lumière, chante Dominique A), de la rupture que prônent et vivent certains que nous avons vite fait de nommer des marginaux, d'un retour nécessaire à des valeurs autour de la Nature qu'il va faloir davantage respecter et protéger.
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Comme toi fan de Pastor et Chauzy, je me suis précipitée sur l'album et n'ai pas été déçue. J'en reparlerai bientôt.