"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Et si demain une intelligence artificielle d'assistance littéraire soulageait les auteurs de leur travail documentaire voire même écrivait à leur place ? Et si un robot pouvait remplacer l'être cher disparu ? Et si on envoyait les migrants vers la planète Mars ? Anxiogène, cette vision du futur ? Interrogeons des auteurs de BD et demandons leur de nous esquisser 2050...
Après des recueils d'écrits courts autour du polar, la maison d'édition Philéas a proposé à quatorze auteurs de livrer leur vision du futur. Ils nous proposent onze histoires qui anticipent un futur pas si lointain où règnent l'intelligence artificielle, les réseaux sociaux, l'exploitation de l'espace, la génétique... Autant de sujets où les aspects sociaux, politiques, écologiques, humains sont prépondérants. A l'image de SOS Bonheur (Jean Van Hamme et Griffo, Dupuis), cette succession d'histoires courtes questionne un futur incertain.
Des auteurs et des dessinateurs différents, il y a toujours une crainte... Et là, c'est plutôt une bonne surprise. Je me réjouis de retrouver Christian De Metter, Jean-Christophe Chauzy mais j'ai aussi apprécié les passages de Thibaud de Rochebrune,Philippe Gaukler, Stéphane Perger ou Malo Kerfriden. Les récits sont intéressants et la variété graphique est de bon aloi. Il y a même du manga avec Izu et Kalon.
Les textes d'Anaïs Bon accompagnent à nouveau les récits, comme dans les précédents recueils parus chez Philéas (Le crime parfait, L'alibi). Le tout donne un album collectif plutôt réussi qui mérite qu'on s'y attarde.
Lorsqu'en avril 2020, Jean-Christophe Chauzy apprend qu'il n'a plus rien dans le sang, ni globules, ni plaquettes, que sa moëlle osseuse qui a pendant des années trop produit, s'assèche et qu'il a une "myélofribrose de niveau 3", terminé pour lui le déni.
Imaginer qu'il doit abandonner tout, qu'il va être privé de tout, ne plus être, ne plus rêver si on ne lui trouve pas un donneur de moëlle compatible. C'est sa seule issue, la greffe. C'est effrayant. Sa jeune soeur Corinne est compatible et n'hésite pas un instant.
Commence alors un parcours très difficile, nous sommes en plus en pleine pandémie, ce qui l'attend c'est la solitude, l'isolement, la chimio, la transfusion. L'attente, la prise de la greffe, le rejet, les complications, il n'est pas au bout de ses peines.
Toutes ses émotions, états d'âme, douleurs, peurs, honte, déni, souffrances et espoirs, Chauzy nous les partage dans cet album en bichromie, il nous explique tout. Un graphisme soigné, original où le noir et le rouge nous transmettent son témoignage, son combat contre la maladie.
Ma note : 9/10
https://nathavh49.blogspot.com/2024/04/sang-neuf-jean-christophe-chauzy.html
Avec cet album, Jean-Christophe Chauzy, nous partage son combat contre la myélofibrose, un cancer rare de la moelle osseuse qui affecte la production des cellules sanguines. C'est en 2020, que la greffe est programmée, Jean-Christophe est alors hospitalisé plusieurs semaines en chambre stérile.
Le récit nous entraîne dans les méandres de l'univers hospitalier, avec ses traitements éprouvants et l'incertitude face à la maladie. Jean-Christophe nous raconte les souffrances physiques, la peur de la mort, l'isolement, le désespoir et les conséquences psychologiques de la maladie. Malgré tout, Sang Neuf est aussi un récit empreint d'espoir, d'amour, de l'importance du soutien dans la lutte contre la maladie et de la force intérieure de l'auteur.
Cette bande dessinée, riche d'une introspection émouvante, d'émotions fortes et de réflexions profondes, constitue une lecture intense, qui pousse à méditer sur le sens de la vie et la fragilité de l'existence.
Jean Christophe Chauzy a suivi un chemin extrême en devant faire face à une maladie grave (une muélofibrose de niveau 3 … en clair une leucémie) à l’échéance inéluctable en l’absence de greffe osseuse et d’un protocole extrême (chambre stérile, greffe aux problématiques de compatibilité et aux enjeux de régénération de la totalité de son sang … ).
C’est ce parcours extrême qu’il raconte avant tout pour rendre hommage et remercier :
• sa sœur (donneuse, sans état d’âme, de sa moelle compatible) ;
• sa « chérie » qui va rester à ses côtés pour l’épauler au cours de ces mois arides malgré l’absence de certitudes et des ascenseurs émotionnels aux réactions de son organisme et de son moral ;
• l’hôpital public et particulièrement les soignant(e)s, très majoritairement féminin(e)s ;
Le graphisme est simple, principalement dessiné en noir et blanc avec quelques symboles évidents (sans en abuser) : certaines planches sont envahies de rouges, particulièrement dans certains moments de lutte ; le petit coin de ciel bleu à mi-parcours sera limité sur les 6 planches où il pointe … et quelques paysages de couleur viendront sur la fin.
Ce « parcours de vie » (… dans sa confrontation à la mort probable) devient un témoignage simple pour illustrer qu’il est possible de gagner et de continuer grâce et avec certains soutiens.
Pas de narcissisme ici, mais bien un témoignage simple qui exprime une force individuelle et collective face à l’adversité, sans masquer les fragilités humaines. C’est effectivement bouleversant pour reprendre une formulation de Benoit Peeters à propos de l’ouvrage.
Grand merci à Gilles et Isabelle pour ce cadeau et merci à Jean-Christophe Chauzy pour ce témoignage et sa dédicace ... lumineuse.
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