"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Et si demain une intelligence artificielle d'assistance littéraire soulageait les auteurs de leur travail documentaire voire même écrivait à leur place ? Et si un robot pouvait remplacer l'être cher disparu ? Et si on envoyait les migrants vers la planète Mars ? Anxiogène, cette vision du futur ? Interrogeons des auteurs de BD et demandons leur de nous esquisser 2050...
Après des recueils d'écrits courts autour du polar, la maison d'édition Philéas a proposé à quatorze auteurs de livrer leur vision du futur. Ils nous proposent onze histoires qui anticipent un futur pas si lointain où règnent l'intelligence artificielle, les réseaux sociaux, l'exploitation de l'espace, la génétique... Autant de sujets où les aspects sociaux, politiques, écologiques, humains sont prépondérants. A l'image de SOS Bonheur (Jean Van Hamme et Griffo, Dupuis), cette succession d'histoires courtes questionne un futur incertain.
Des auteurs et des dessinateurs différents, il y a toujours une crainte... Et là, c'est plutôt une bonne surprise. Je me réjouis de retrouver Christian De Metter, Jean-Christophe Chauzy mais j'ai aussi apprécié les passages de Thibaud de Rochebrune,Philippe Gaukler, Stéphane Perger ou Malo Kerfriden. Les récits sont intéressants et la variété graphique est de bon aloi. Il y a même du manga avec Izu et Kalon.
Les textes d'Anaïs Bon accompagnent à nouveau les récits, comme dans les précédents recueils parus chez Philéas (Le crime parfait, L'alibi). Le tout donne un album collectif plutôt réussi qui mérite qu'on s'y attarde.
Après les succès de « Au revoir là-haut » et « Couleurs de l'incendie », voici le troisième volet de cette brillante adaptation en bande dessinée, qui peut être lu indépendamment.
J'ai été enchantée et captivée par l'intrigue. À vrai dire, je n'avais même pas fait le lien avec la précédente BD, « Couleurs de l'incendie », qui trône sur mes étagères et que je n'ai pas encore lu.
Je dois admettre que j'aime découvrir les romans de cet auteur principalement à travers leurs adaptations cinématographiques ou en bande dessinée. La version roman papier ne m'attire pas.
En ce qui concerne « Miroir de nos peines », c'est la splendide couverture qui a d'abord attiré mon regard. C'est alors que j'ai remarqué le nom de Pierre Lemaitre, sans toutefois faire le rapprochement tout de suite avec sa trilogie.
L'auteur nous plonge dans une histoire captivante, sombre, voire terrifiante, se déroulant au début de la Seconde Guerre mondiale, pendant le chaos et l'exode des Français avec l'arrivée des soldats allemands à Paris.
Le récit explore les destins entrelacés de plusieurs personnages, Louise, Gabriel, Raoul et un imposteur étonnamment attachant.
Les trajectoires de ces quatre protagonistes sont véritablement émouvantes, et j'ai suivi avec passion leur histoire.
J'ai vraiment aimé les illustrations, elles sont magnifiques, vivantes et réalistes, renforçant la puissance de ce texte.
Je recommande fortement cette bande dessinée.
Après “Au revoir là-haut” et “Couleurs de l’incendie”, ne manquait plus que “Miroir de nos peines” pour que la trilogie de Pierre Lemaitre “Les Enfants du désastre” soit intégralement adaptée en version graphique. Comme pour les deux précédents albums, c’est Christian De Metter qui s’est attelé à la réalisation de ce dernier opus.
Alors que débute le récit de ce troisième tome, nous rencontrons un personnage qui était déjà présent dans Au revoir là-haut. Il s’agit en effet de Louise, la jeune femme qui en 1918 s’était occupée d’Edouard Péricourt, le fils du grand banquier parisien devenu une gueule cassée suite à ses blessures lors de la Première Guerre mondiale.
Voilà, les liens étant tissés, revenons à Louise Belmont qui est depuis devenue institutrice. Et occasionnellement serveuse de bar pour aider son ami M. Jules. Mais qu’a-t-il bien pu se passer en ce jour de 1940, pour qu’on la retrouve, en train de courir nue dans les rues de Paris ?
Changement de décor, le récit nous entraîne cette fois sur la ligne Maginot, dans le fort de Mayenberg. Raoul Landrade appartient à ces soldats mobilisés pour défendre les frontières françaises contre une éventuelle attaque allemande. Mais son activité préférée est le trafic en tout genre pour améliorer, illégalement, le confort de ces jeunes attentistes.
Nouveau changement de décor et faisons connaissance avec le troisième personnage de cette histoire. Désiré Migault l’avocat, Désiré Mignard l’aviateur ou maintenant Désiré fonctionnaire au Ministère de la propagande. Qui est-il réellement ?
Mais quel est donc le rapport entre ces trois personnages ? Les connexions entre Louise, Raoul et Désiré vont se faire progressivement, sur les routes de l’Exode. Ce mouvement de population, suite à la Bataille de France, jeta hors de chez eux des millions de personnes, eux-aussi en feront partie.
Le roman de Pierre Lemaitre était mystérieux et surprenant. J’ai retrouvé cette même atmosphère dans cette adaptation graphique très réussie en raison de sa fidélité au récit d’origine, mais également en raison du dessin de Christian De Metter, marqué et marquant quand il a besoin de l’être.
Paris, 1940.Un cri dans la nuit, une femme nue qui court en hurlant... Alors que la rumeur de la future invasion allemande par la Belgique se répand, Louise Belmont n'aura de cesse de tenter de comprendre les événements de cette nuit tragique.
Véritable immersion dans la débâcle et l'exode qui marquent l'attaque nazie et la percée jusqu'à Paris, "Miroir de nos peines" nous fait suivre des personnages marquants, Louise en quête de famille, Raoul et Gabriel, soldats malgré eux et Désiré, habile escroc.
Après "Au revoir là-haut" et "Les couleurs de l'incendie", Christian De Metter parvient pour la 3ème fois à adapter magistralement Pierre Lemaître et clôt ainsi sa fresque familiale et historique. Il tisse les différents arcs narratifs avec maîtrise en gardant la vivacité du roman et c'est un exploit tant l'écriture de Lemaître est précise.
On retrouve quelques personnages phares de la trilogie des "Enfants du désastre", Louise Belmont surtout, magnifiquement campée par le trait de De Metter. Un trait noir charbonneux et une ambiance générale sombre, le travail graphique de l'artiste est tout simplement remarquable.
Christian De Metter prouve encore une fois l'excellence de son travail d'adaptation des romans de Pierre Lemaître. En sera-t-il de même pour la série qui suit, plus sociale, "Les années glorieuses" ? Je ne dirais pas non...
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