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Premier acte : sur ordre du Padre, Corto et Alban chopent Le Marseillais dans le sud du Portugal, où il se terre comme un rat, pour un rapatriement express à Paris.
Deuxième acte : mis en éveil par cette agitation, Figo, flic véreux et sadique, se lance sur la piste des ravisseurs et espère bien remonter jusqu'au parrain pour le faire cracher au bassinet.
Troisième acte : ledit parrain ordonne à Gilles, petit loser toxico, de retrouver sa nana, partie en cavale avec son bien, et de la lui ramener par la peau des fesses.
Quatrième acte : l'Évêque, un tueur en série au top de sa forme, égrène les cadavres sur son parcours comme autant de chapelets.
Dernier acte : quel est le rapport entre tous ces cinglés qui finissent par se retrouver les uns en face des autres ? Le rapport, c'est que chacun compte emporter le morceau.
Mais voilà, le morceau, Padre Cocaïne n'a aucune intention de le lâcher.
Pour écrire, Luc Venot puise ses influences dans la musique et le cinéma davantage que dans la littérature : Brazil, Pink Floyd, Voyage au bout de l'enfer, et l'univers de Tarantino ou de Lars von Trier. Son thème de prédilection : chacun fait ce qu'il peut, et c'est déjà beaucoup.
Son credo : qui accroît son savoir accroît sa douleur. À partir de là, chacun décide. Savoir et souffrir en silence ou regarder TF1.
Au départ, je dois dire que je fus un brin décontenancé voire perdu dans les quatre histoires qui alternent, se croisent dont on sent bien qu'elles vont se rejoindre totalement, mais le mystère -ou l'opacité- reste entier. Puis je me suis attaché à Alban, totalement barré, Chinois adopté à 2 ans et abandonné à 4 et à Corto aux manières élégantes, plein d'attentions pour les gens qu'il aime. Et l'écriture vive, rapide et souvent drôle de Luc Venot m'a permis d'avancer sans difficulté et de prendre vraiment goût à ma lecture, car dès lors que tout se met en place, c'est un bouquin qu'on ne lâche plus. Certains passages sont excellents comme cette description d'un des deux flics portugais, qui reprend pas mal de stéréotypes des flics de fiction et annonce clairement la couleur : "A même pas 26 ans, il est totalement désabusé par la nature humaine, complètement blasé, vicieux, teigneux. Presque le flic parfait. Il manque encore de méchanceté, mais Figo se dit que ça viendra avec l'expérience et le dégoût." (p.24) Un autre m'a marqué parce qu'il m'a fait beaucoup rire : la visite par Alban et Momo sous acide, de la ménagerie d'un zoo, (p. 129 à 135) avec en point d'orgue la découverte des éléphants... Je vous laisse le plaisir de la surprise lorsque vous lirez le roman.
Le réseau monté par Francis Dibramar est une énorme pieuvre et lorsqu'on y est entré -pas toujours volontairement- il est impossible d'en sortir. Le réseau, c'est une variation moderne du mythe de Faust dans le monde peu reluisant des gangsters. Dibramar est le diable qui achète les âmes de ses futurs collaborateurs. Lorsqu'iceux ont signé, ils sont protégés, soignés, vivent très bien, souvent assez paisiblement jusqu'au moment où il leur faudra rendre service, n'importe lequel à n'importe quel prix : "Dibramar est plus grand que toutes les mafias, les triades, les Yakusas. Supérieur aux États, aux armées... C'est un grand sorcier." (p.168). Il ne peut pas perdre, vacille à peine, il faut dire qu'il a su et sait toujours s'entourer ; il a de multiples contacts politiques, tant en France que dans le monde.
Luc Venot écrit là un polar original, drôle et violent, un peu comme les films de Quentin Tarantino -c'est la première image qui me vienne, je dois confesser ici un manque évident de culture cinématographique, sûrement d'autres noms viendront aux esprits de lecteurs plus avisés que moi en la matière-, là où la violence survient juste après ou avant une scène de franche rigolade, où elle peut être atténuée par un dialogue drôle et décalé (je pense à la scène de la balle perdue dans la voiture dans Pulp Fiction). En plus de toutes les belles choses que j'ai dites sur ce roman, je trouve la couverture très réussie (et très Tarantino-cinématographique), et chez La Bourdonnaye, les livres existent aussi en versions numériques à des prix très abordables.
En ouvrant ce livre, on s'attend bien sûr à du trafic mafieux, de la violence et de l'hémoglobine versée. Je vous rassure, tous ces éléments sont au rendez vous mais pas que et cela va même bien au delà de tout ça...
On fait ici la connaissance de différents groupes qui en parallèle visant à leurs affaires, vont finir par se rencontrer autour d'un seul homme roi en son royaume, j'ai nommée PADRE. On ne transige pas avec Francis Dibramar, la trahison est pour lui inqualifiable et il fait payer très cher à ceux qui oseraient le défier.
Ses hommes de main ne sont pas par ailleurs des enfants de coeur, et je vous laisse deviner par vous même, ce que cela peut donner. L'auteur nous baigne dans une atmosphère "familiale" corrosive et passionnée à laquelle on s'attache au fil des pages.
Loin de rester dans la gravité ou le vulgaire, le ton humoristique employé apporte un voile de légèreté, source essentielle d'oxygène. Au détour de notre chemin, on croise un drôle de flic pour lequel on n'éprouvera pas une grande admiration.
Les personnages jouent à cache cache et nous nous amusons avec eux. Derrière les apparences accablantes, s'exposent des valeurs nobles, des liens forts et indéfectibles. Quand le mafieux devient éducateur social, ou le présumé justicier barbare : on ne peut que tomber des nues et fondre.
Un facteur puissant et insoupçonnable pour un roman relevé et indétrônable. J'adhère !
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