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«Et si ça se trouve, il y en a qui ont peur que la peur prenne fin».
En mai 2011, Mia Couto a été invité aux Conférences d'Estoril (Lisbonne), dont le but est de susciter des débats internationaux sur les défis de la globalisation.Seul homme de lettres invité, Mia Couto intervient en lisantun texte sur l'instrumentalisation la peur. Cette conférence était contemporaine de l'intervention d 'une force armée internationale en Lybie.
C'est ce texte bref, fort, lucide et plus que jamais d'actualité que nous donnons ici en version bilingue.
« La peur a été en définitive le maître qui m'a fait le plus désapprendre. Lorsque j'ai quitté ma maison natale, une main invisible m'ôtait le courage de vivre et l'audace d'être moi-même. À l'horizon, il y avait davantage de murs que de routes. À cette époque, j'entrevoyais déjà une autre vérité : il existe en ce monde plus de peur des mauvaises choses que de mauvaises choses à proprement parler. [...] »
Elle incite à fuir la peur. A démonter les diktats de la construction mentale des enfermements. Elle nomme les murs qui séparent les nations, des riches, des pauvres et l'invisible mur qui sépare ceux qui ont peur de ceux qui n'ont pas peur. Ce mur qui abolit le Vivre-Ensemble, le fronton d'une universalité merveilleuse. Les peurs de Mia Couto sont sans fin. Sans aucune possibilité de retour vers un horizon de lumière. Comme si les peurs étaient vitales, quasi indispensables pour l'humain. Elle pointe du doigt là où ça fait mal. L'explicit « Et si ça se trouve, il y en a qui ont peur que la peur prenne fin. » est désespérant. Il ferme le cercle des peurs sans aucune issue de sortie possible. le lecteur est foudroyé. « Murer la peur » est un levier. le lecteur abolira ses peurs invisibles et regardera l'autre, comme son semblable en humanité. Mia Couto de par ses mots forts pousse le lecteur dans le dos et le force à grandir en cherchant le regard de l'autre, son double de passage sur la terre, subrepticement. Les Editions Chandeigne ont eu la formidable idée de publier ce texte majeur qui incite à réfléchir et à s'auto-analyser. Traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodrigues.
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