80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
« À 5 heures du matin, mon bourreau dort, je sors du lit, attrape mon fils, nos passeports, et je sors pieds nus dans la nuit. Je cours chez ma mère, je suis hagarde, défigurée, mon corps me semble être une plaie, je tremble. Réveillé, mon grand frère Ben s'indigne : "Qu'est-ce que Lotfi t'a fait ?" Ma mère réagit à son tour : "C'est vrai, hier soir, pendant la fête, on se demandait où tu étais." C'est maintenant que ma famille s'inquiète, il est bien temps. Je suis tétanisée, terrorisée, je ne veux pas retourner auprès de mon mari, ce fou, ce pervers. » Comment lutter contre le poids de la tradition, l'omerta, la soumission lorsque l'on est une jeune femme d'origine tunisienne ? C'est la question qui est posée dans cette autobiographie aux accents parfois bien amers. On ne peut que saluer le courage de l'auteur : celui d'avoir pris la plume pour briser un silence trop pesant, tempéré par l'espoir d'une nouvelle vie. Un récit émouvant, un appel à la résistance pour toutes les femmes violentées.
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