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Le mouvement part du sonnet de Mallarmé, " le vierge, le vivace".
Le sonnet est commenté vers par vers, mot à mot. Une interprétation se dispose : le sonnet résume ce que Mallarmé pense de l'histoire du XIXe siècle tout entier, en tant que cette histoire se déploie dans la poésie. S'opposant point par point au Cygne de Baudelaire, dédié à Victor Hugo, il traite de ce dont Hugo et Baudelaire sont les emblèmes : le premier, héros de la journée révolutionnaire, assez puissante pour délivrer de la pesanteur glaciale et de l'ennui indistinct des temps modernes; le second, portant le deuil de cette journée, toujours marquée par la défaite.
A Hugo, il est opposé que l'espoir est vain, parce qu'il n'y aura jamais de journée, jamais d'aujourd'hui (vierge, vivace et beau); à Baudelaire, il est opposé que le deuil même est inutile, parce qu'il n'y a jamais eu de journée. L'interprétation du sonnet trouve ses répondants dans les proses, sans oublier la note assassine sur Rimbaud, et dans le Coup de dés. Elle se résume ainsi : " rien n'a eu lieu ", ou " le XIXe siècle n'a pas eu lieu ".
La thèse est inévitable si l'on croit ce que dit Mallarmé de la poésie. Et donc aussi de la prose. Que devons-nous dire, nous, à la fin du XXe siècle? Devons-nous être mallarméens? Que devons-nous penser de la poésie et de la prose? Que devons-nous penser de ce qui a eu lieu ou pas?
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