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Je suis venue sur cette île pour écrire sur les liens, comme si, faisant bouger les lettres, je trouvais dans l'île l'image même de ce que nous sommes, des êtres de liens, tantôt lieurs et tantôt liés, toujours liables. Nous avons la faculté de tendre tout notre être - comme un arc - vers un autre être pour le rejoindre, de déployer ce que nous sommes - comme une voile - pour l'accueillir.
Un jour on rencontre un être avec qui l'on prête tous les serments. Avec qui l'on fait tous les rituels, l'on invente toutes les danses.
Puis chaque lien qui nous rattachait à la vie se rompt, le souffle est coupé.
On avait oublié la leçon de l'arbre et du vent qui vient tout balayer. On avait oublié le recommencement toujours possible. Comme si, pour se rejoindre, il fallait véritablement aller au bout de soi-même, sans jamais se quitter.
C'est comme une lente traversée, du crépuscule à l'aube, une histoire que je ne cesse de reprendre du début, pour qu'à la fin le cercle se transforme en spirale.
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