Une fiction historique glaçante et inoubliable, aux confins de l’Antarctique
En amour, qui sont les « vrais durs » ?
À Provincetown, dans la trompeuse quiétude de la morte-saison, Tim Madden, écrivain raté et amateur de femmes, noie son ennui dans le bourbon.
Un matin de plus, il se réveille avec une formidable gueule de bois. À son grand étonnement, il découvre un curieux tatouage sur son bras, du sang dans sa voiture et, dans sa réserve de cannabis, la tête proprement coupée d'une belle blonde platinée. Tim est-il pour autant un assassin ? Impatient de connaître la réponse, il se lance dans une enquête personnelle qui lui donnera l'occasion de rencontrer des personnages hauts en couleur : des ex-boxeurs, des repris de justice, une ancienne maîtresse et, surtout, son père, Big Mac, qui reste l'une des créations les plus mémorables de Norman Mailer.
Le crime, pour odieux quil soit, n'est que prétexte à létude de ces pauvres âmes perdues qui errent dans un monde absurde. On est loin de lAmérique puritaine, mais bien proche de lAmérique malade de lère post-Vietnam, malade de sa liberté sexuelle et de la quasi libre consommation du haschisch. Dans ce monde où les frontières entre la police et la pègre sont ténues, aucune rédemption possible pour ces individus totalement pris au piège des jeux et enjeux de la chair. Le nom de Reagan, qui apparaît subtilement à la fin, permet de dater le livre, enraciné dans son époque, mais qui sinscrit plus largement dans une grande tradition littéraire américaine détude de m½urs tragi-comique. Un tableau terrible et drôle à la fois.
Le 10 novembre 2007, Norman Mailer, monstre sacré de la littérature américaine, disparaît à lâge de quatre-vingt-quatre ans. Il laisse derrière lui une ½uvre considérable, mélange décrits journalistiques et de romans, avec notamment Les Nus et les Morts, Rivages de barbarie, Un rêve américain, ou encore Harlot et son fantôme. Lauréat du prix Pulitzer pour Les Armées de la nuit (également récompensé par le National Book Award) en 1969, il a obtenu une seconde fois le Pulitzer, onze ans plus tard, pour Le Chant du bourreau, déjà réédité dans la collection « Pavillons poche ».
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