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Quand Raoul Estienne s'éteint au soir d'une vie d'industriel, ses trois petits-enfants prennent la route. Ils enterrent un vieil homme, ils enterrent leur enfance. La demeure familiale est trop grande, trop vide, trop muette pour leur père Jean-Michel qui voudrait bien s'en débarrasser. Ce serait pour eux un ultime coup dans une plaie que la société française acidifie chaque jour davantage.
Nous sommes en janvier 2013, Hortense, la trentaine décidée, a fondé une start-up, Clean and co, qui cartonne. Sa soeur Lucile traîne ses talents de graphiste solitaire dans l'une des tours postmodernes de La Défense. Alexandre, lui, est poussé dans le mouvement de La Manif pour Tous.Lorsque les agitations dégénèrent, lorsque Lucile tombe amoureuse de Charles, lorsque enfin le désordre s'empare de l'existence d'Hortense, tout bascule.
Un grand roman contemporain, une satire sociale où résonnent humour, tragédie et émotion.
C'est toujours très étonnant de découvrir une plume à la fois élégante et ironique ! Solange Bied-Charreton cisèle ses phrases au scalpel et réussit pourtant à donner à son roman un rien d'acidité, de causticité qui détonne d'autant plus qu'elle évoque (avec finalement assez de détachement) un monde qu'elle connaît bien et dont elle partage pourtant les valeurs (pour rappel, elle est aussi rédactrice en chef adjointe d'un magazine franchement très à droite...).
Son regard sur l'aristocratie et la bourgeoisie parisienne catholique, sur la course à l'argent, sur les idéaux et les valeurs d'une société bobo, ne manquent pas de saveur !
Elle se moque doucement de ces nantis, de leur conservatisme et de la haute opinion qu'ils ont d'eux-même, en mettant en exergue le vide de leurs vies, leur absolue solitude et la fausse image qu'ils se renvoient, persuadés d'être des individus différents, sans doute supérieurs...
L'auteur dessine ainsi un portrait d'une société qui ne sait plus que faire de ces racines (tourner la page comme Jean-Michel qui écoute Sardou en boucle, ou s'accrocher aux souvenirs et à la transmission comme ses trois enfants qui évoluent pourtant dans des univers ultra modernes et connectés ?).
On retrouve dans ce roman des personnages apparus dans les deux précédents : Charles Valérien (Enjoy), Noémie et Franck (Nous étions jeunes et fiers)...Mais tous ont en commun une espèce de vacuité, symbolisent le repli sur soi et l'égoïsme, l'instabilité d'une jeunesse qui se cherchent des repères. Aucun n'inspire d'empathie, ils sont pourtant, par bien des aspects, le reflet d'une génération.
Merci à Valentine des Editions Stock de m'avoir permis de découvrir ce roman !
Solange Bied-Charreton aborde dans Les Visages Pâles les conflits de génération qui animent une famille dans la société bourgeoise française contemporaine.
Le point de départ sera le décès du grand-père, patriarche d'une entreprise familiale de brosses à dents en province. Suite à son décès, son fils décide de vendre la demeure familiale, lieu de villégiature pour les trois petits-enfants mais charge financière désormais insupportable pour le fils.
Ironiquement, il sera confronté au refus catégorique des petits-enfants, vivants tous pourtant à Paris. Ces conflits seront l'occasion pour l'auteur de mettre en lumière les contradictions de cette jeune génération, partagée entre valeurs contemporaines et traditions conservatrices voire réactionnaires, et qui redoute la fin d'une époque, d'une enfance insouciante, d'un passé financièrement et matériellement confortable, et sans efforts. Le choix du titre, Visages Pâles, est bien choisi et justifié par l'auteur: « Ils n'étaient que des visages pâles, les ombres de ceux qui les ont précédés. »
Même si l'analyse très détaillée de la psychologie de chacun des protagonistes est intéressante, j'avoue que j'ai trouvé quelques longueurs. Le point fort du livre : l'humour avec lequel l'auteur d'amuse à dénoncer les comportements que l'on pourrait qualifier de capricieux de ces grands enfants socialement privilégiés.
https://accrochelivres.wordpress.com/2016/09/17/les-visages-pales-solange-bied-charreton/
C'est le roman de trois générations , celle de la famille Estienne, des brosses à dents depuis 1845, symbole de la vieille industrie française.Le grand père Raoul vient de mourir en ce début d'année 2013à « La Banera » , vieille maison de famille gersoise.
Son fils J.Michel ,a lui, anticipé la mondialisation et a délocalisé en 86 ; Il est divorcé de Chantal de Sainte -Rivière, de vieille noblesse.
Ils ont eu trois enfants, Hortense, chef d'entreprise, Lucile, designer à défaut d'être peintre, et Alexandre, qui milite avec sa mère pour le « mariage pour tous ».
J. Michel décide de vendre « La Banera », et là , l'auteur avec beaucoup de virtuosité dépeint ces héritiers qui se sont dissous dans l'individualisme, cette génération d'après guerre qui n'a pas ou pas su transmettre l'héritage des valeurs qui se retrouvent pour ainsi dire dévitalisées .
Avec cette mort les enfants sont confrontés à la mélancolie de l'enfance ainsi qu'à leurs parents, ce qui donne lieu à de superbes pages. La vie de ces jeunes gens qui veulent tout et vite se fracassera quelque peu à l'épreuve du temps.
Avec beaucoup de lucidité, S.Bied-Charreton observe ce petit monde avec dédain parfois mais pitié aussi. La vacuité de la société contemporaine fait réfléchir, elle donne l'intuition
de deux mondes parallèles »Le peuple de la mémoire » et le « peuple des immédiats » ; ceux qui connaissent tout de la vie de leurs grands-parents et les autres...
Le titre est justifié par cette phrase « Ils n'étaient que des visages pâles, les ombres de ceux qui les ont précédés. »
J'ai beaucoup aimé ce roman qui pourrait donner la réponse à Maurice Druon et à ses « grandes familles » Que sont-elles devenues ? Pas très réjouissant certes, mais tellement vrai On retrouve cette désespérance . à travers toutes les classes sociales d'ailleurs..
Lien : http://livresselitteraire.blogspot.fr/2016/08/les-visages-pales-solange-bied-charreton.html
Tout démarre lorsque Raoul Estienne, un puissant industriel fondateur de la brosserie Estienne décède. Jean-Michel, son fils, retourne dans la maison familiale de la Banéra. Une demeure dont il hérite mais qu’il ne supporte plus tant les souvenirs douloureux y sont présents, il pense donc à la vendre. Mais ses trois enfants, Hortense, Lucile et Alexandre ne l’entendent pas de cette oreille. Hors de question que leur père, cet égoïste, vende la maison de leur enfance.
Trois enfants brillants, qui ont tout pour réussir. Mais lorsque l’on creuse un peu, on s’aperçoit que naître avec une cuillère d’argent dans la bouche ne fait toujours pas le bonheur.
Ainsi, au cours de ce roman on oscille entre la vie actuelle et les souvenirs de ces personnages.
Hortense, l’aînée, est devenue une businesswoman qui a créé une société florissante. Mariée à un homme d’affaire, et mère de deux enfants, le bonheur est ainsi à portée de main. Mais après quinze années de vie commune, l’amour est-il toujours au rendez-vous ?
Lucile, la seconde fille de Jean-Michel, rêvait d’entrer aux beaux-arts et de devenir une peintre reconnue. Un talent qu’elle a abandonné pour poursuivre une voie plus classique et raisonnable. Elle mène ainsi une existence tranquille et solitaire jusqu’à sa rencontre avec un certain Charles.
Alexandre, le cadet, quant à lui refuse la modernité du monde et s’engage corps et âme dans la manif pour tous accompagné de sa mère.
Au fil des pages, le narrateur distille toutes ces blessures, ces absences qui ont créé un fossé entre les membres de cette famille. Les obstacles, les non-dits et leurs propres décisions les font vaciller tour à tour. Comme-ci la perte du patriarche avait provoqué l’effondrement de leurs vies.
Mais malgré ce fossé, ces douleurs générées par les uns et les autres, chacun d’entre eux s’accroche à cette famille. Car celle-ci n’est-elle pas le ciment de l’existence ?
La thématique du poids de l’héritage prend une grande place dans ce récit de vie : les personnages sont tiraillés entre suivre une voie toute tracée ou se rebeller.
Au-delà de ce poids, Solange Bied-Charreton nous livre toutes les difficultés de la vie à travers : la perte d’un être cher, l’abandon, les désillusions, les traces du temps qui passe. Et face à toutes ses épreuves, la bourgeoisie n’existe pas. Chacun est relégué à la même enseigne, la vie n’épargne personne.
Le lecteur est tout de suite happé par les états d’âme de cette famille bourgeoise.
Mais malgré la force de ce récit, je n’ai pas réussi à ressentir la moindre empathie pour ces personnages trop surfaits, trop attentistes, trop pourris-gâtés à mon goût. En somme, je ne retiendrai de ce roman de vie Les visages pâles que l’écriture à la fois délicate et affirmée de Solange Bied-Charreton.
Lorsque Raoul Etienne décède dans sa demeure gersoise la Banèra, ses trois petits-enfants sont amenés à prendre la route pour assister aux obsèques du patriarche .Car c’en est un, l’expression n’est pas outrée .C’est un industriel, autrefois très prospère qui a réussi dans la fabrication des brosses à dent. Jean-Michel, le père, est décidé à vendre cette demeure d’un autre temps, d’un autre âge, qu’il trouve trop liée au passé, cette demeure qu’il n’avait jamais vraiment aimée : «L’avenir, selon lui, était au renouveau .Quoi qu’en pensent les enfants, la Banèra n'était pas leur bien le plus précieux .Par ce que la Banèra n’était pas leur bien le plus précieux. Parce que la Banèra signifiait le passé, le passé qui nous ronge .Pour la première fois, il envisagea de l’abandonner. » Ce qui retient l'attention du lecteur très vite, ce sont les descriptions très détaillées, très véridiques, subtiles des états d’âmes et interrogations, tourments divers auxquels sont confrontés Hortense, Lucile, et Alexandre, les trois enfants de Jean-Michel.
Hortense fonde une start-up, Clean and Co, elle s'investit dans sa vie professionnelle, elle est désireuse de réussir, de s'imposer, comme tous les entrepreneurs en mal de reconnaissance et d’exultation entrepreneuriale .Sa sœur Lucile, est graphiste, elle est difficilement intégrée dans sa boîte, en proie aux moqueries et aux lazzis de ses collègues, du service de l’Innovation graphique, elle s’y perd, lâche le morceau et tente de vivre une relation, sans issue, sans vérité, ni consistance, avec un certain Charles Valérien, rencontré lors d’une soirée.
Le cas d’Alexandre est un peu plus atypique ; il est attiré par le mouvement de la Manif pour Tous, persuadé qu’il est de la décadence de la France et de la proche disparition de la société patriarcale si la loi scélérate est votée et ouvre la porte aux pires dérives .Il croit participer aux événements, être en prise avec la réalité, s'engager .Ce qui est admirablement décrypté, disséqué, ce sont les différents états de conscience par lesquels passent ces personnages .L’auteure est sans complaisance avec eux, elle porte un terrible jugement : « Chacune de leurs actions prouvait leur vie risible, justifiait qu’ils poursuivent leur existence vaine, le tracé convulsif qu’ils avaient entamé sans crever d’opercule. Aucune de leurs actions n'avait le moindre impact, elles effleuraient la vie, célébraient le néant, abolissaient le jour, sa possibilité, où ils seraient rendus à eux-mêmes. » Pourtant, elle entrevoit une résurrection à la fin du roman : la perspective qu’ils se retrouvent, tous, lors de la vente, comme pour se ressourcer et retrouver des fragments de sincérité et de vérité personnelle .Ce roman évoque très bien les relations d’une famille bourgeoise, le poids de l’héritage familial, la place des fausses raisons qui orientent parfois les vies de chacun .C’est très bien écrit, tout en finesse, avec un humour grinçant .Un très beau roman réussi .
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