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Dans la famille de Vanessa Schneider, une femme semble toujours en cacher une autre. Ainsi, après La Mère de ma mère, elle explore l'étrange destinée de la mère de son père.
À la mort d'Ohé, ses petits-enfants perdent celle qu'ils connaissaient sous les traits d'une vieille dame à qui ils allaient régulièrement rendre visite dans sa maison de retraite de Saint-Maur.
Sa petite-fille se voit remettre une icône par son père, un tableau transmis normalement de mère en fille et cette rupture de la tradition familiale n'est que la continuité d'une longue série de fractures.
À la mort d'Ohé, ses enfants perdent Marthe, pilier central d'une « famille de fous ». Marthe qui garde de son enfance en Roumanie loin de ses parents un caractère indépendant et détaché. Marthe et son mari, beau et homosexuel, dont elle tentera de se consoler auprès d'amants successifs, pères épars de ses nombreux enfants. Certains l'apprendront à l'adolescence, après s'être étonnés, petits, d'éprouver plus de tristesse à la mort du gérant de la brasserie familiale qu'à celle de leur père. Chacun hérite ainsi d'une légende construite parfois sur les sentiments portés aux amants et il faudra s'en éloigner, effectuer le voyage en Roumanie, dans le berceau familial, retrouver un cousin sous l'emprise de la folie de Ceaucescu et pour y échapper y revenir beaucoup plus tard, dans un pays libre.
Marthe, elle, se raccrochera toute sa vie à des petits papiers, mots semés depuis l'enfance à l'attention de quelqu'un ou pour elle-même, ceux qu'elle n'a pu dire et auxquels elle donne toute leur force en les exprimant noir sur blanc. « Tâche de ne pas devenir folle », écrira-t-elle.
Avec finesse et sensibilité, Vanessa Schneider entreprend d’écrire l’histoire de sa grand-mère paternelle.
Elle l’a peu connue. Partant de ce qu’elle en sait, de ce qu’on lui raconte, d’écrits retrouvés, elle la réinvente et réinvente aussi sa famille, ses origines.
Trois générations s’entremêlent et il n’est pas toujours aisé e s’y retrouver, surtout quand de nouveaux personnages interviennent dans les sauts du temps.
C’est une histoire de transmission dans les familles roumaines.
Transmission, à l’âge de quinze ans, d’une icône remise par la mère à la fille.
Et si cette transmission, dans la famille Schneider, n’était autre que la folie ?
J’ai beaucoup aimé cette recherche, cette analyse, ces commentaires sur l’histoire de la Roumanie.
Beaucoup aimé aussi le style, l’écriture et l’émotion qui s’en dégageait.
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