"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après Le cri du colibri, un nouveau roman croustillant pour changer notre regard sur le quotidien et se préparer à l'après-crise.
Ce roman est une boîte à outils pour s'en sortir en cas de crise, une invitation à vivre autrement notre consommation et notre rapport aux autres.
Quatorze ans après le début de la Grande Crise, Léo parcourt les routes au sein de la Confrérie des Amandiers.
Comme toutes les caravanes de Recycleurs, ces artisans nomades tentent de relancer une activité économique à échelle humaine, basée sur les principes fondamentaux de la Transition : sobriété heureuse, coopération, communication non-violente, créativité.
Dans ce deuxième volet du Cri du Colibri, la joyeuse équipe qui gravite autour de Léa, jeune femme issue des «trente douloureuses», tente de comprendre comment l'Europe a pu s'effondrer d'un jour à l'autre, afin de tirer les enseignements du passé et de ne plus jamais atteindre le point de non-retour.
Un récit optimiste, lucide et concret qui donne envie de faire sa part ici et maintenant, pour que demain soit meilleur qu'aujourd'hui.
Il y a quatorze ans de cela, la Grande Crise déclenchée par un choc boursier considérable a ravagé l’Europe. Pour survivre suite au désengagement de l’Etat et des aides humanitaires et en dépit des pénuries d’énergie, il a fallu s’organiser différemment. Tandis qu’à Mulbach, petit village alsacien niché au pied des Vosges, une véritable communauté basée sur « l’autonomie, la sobriété heureuse, la solidarité et la collégialité » s’est progressivement mise en place, les Confréries de Recycleurs sillonnent les routes afin d’offrir leurs services d’artisans spécialisés à qui accepte d’accueillir leur campement itinérant. Léo est Aspirant dans la Confrérie des Amandiers, mais son attention est actuellement plus attirée par Clara, la fille de la Patriarche, que par son passage imminent au statut de Novice … A Muhlbach, l’harmonie de la petite famille de Léa se voit ébranlée par le retour inattendu d’une vieille connaissance, tandis que le questionnement se fait de plus en plus fort au sein de la collectivité : que se passe-t-il au-delà des limites de la plaine d’Alsace ?
La grande particularité de ce deuxième tome, c’est qu’il se déroule quatorze ans après les événements du premier volume : les ellipses temporelles aussi longues, ça ne court pas les rues, pour la simple et bonne raison que c’est assez délicat à gérer. Il faut apporter suffisamment d’informations pour que le lecteur comprenne les événements qui se sont déroulés entre temps sans pour autant le submerger ou l’embrouiller. Il faut trouver l’équilibre, le juste milieu, le bon dosage … Monsieur Hutt est un alchimiste hors pair ! Les explications qu’il nous donne, autant sur la transformation de la société suite à la Grande Crise que sur les changements dans la vie des personnages, réunissent parfaitement ces deux exigences : pas une seule fois on se dit « Mince, mais comment ils en sont arrivés là, ce n’était pas comme ça à la fin du premier !? », mais on ne se dit pas non plus « Non mais c’est bon, on a compris, pas besoin d’épiloguer là-dessus pendant trois pages ! ». Non, on se laisse porter par ces renseignements bienvenus et bien menés, on les boit comme du petit lait !
L’autre caractéristique de ce roman, c’est sa double narration : nous suivons alternativement les pérégrinations de Léo, adolescent impliqué dans une caravane de Recycleurs parcourant la France pour offrir services et divertissements, et le quotidien mouvementé des habitants de Muhlbach, qui commencent progressivement à ressentir le besoin de savoir à quoi ressemble le monde. Petit à petit, ces deux intrigues parallèles convergent l’une vers l’autre, se répondent et s’entremêlent pour former un scénario des plus captivants. Parce qu’avant toute chose, ce récit est justement cela : une histoire passionnante, émouvante, parfois dramatique et tragique, mais toujours illuminée par cette formidable lueur d’espoir qui brule à l’intérieur de chacun des personnages. Et quels personnages ! A eux seuls, ils font toute la force et la richesse de ce roman : leur personnalité profondément humaine, leurs qualités et leurs défauts, leurs joies et leurs peines les rapprochent du lecteur, qui peut ainsi très facilement s’identifier à l’un ou à l’autre et vivre ainsi plus intensément le récit.
Mais ce livre est bien plus qu’une simple fiction destinée à faire rire ou pleurer le lecteur au gré des rebondissements de l’intrigue. Ce livre met en avant, avec beaucoup de finesse, par l’intermédiaire de la Chartre de la Confrérie des Amandiers ou celui du fonctionnement harmonieux du petit village alsacien, un certain nombre de valeurs qui font cruellement défaut à notre société de consommation et d’hyper-numérisation : le partage, la solidarité, l’échange et la confiance mutuelle. A cela s’ajoute également la présentation d’un mode de vie basé sur le respect des ressources naturelles, l’autosuffisante alimentaire, la modération dans la consommation d’énergie, mais également la coopération, la communication et la participation de chacun au bien-être de tous. Avec une lucidité rare, l’auteur expose les bienfaits de cette organisation sociale, mais aussi les difficultés que peut rencontrer la mise en place et le maintien de ce genre d’initiatives. L’équilibre est toujours fragile, et il suffit parfois de bien peu de choses pour que les mauvaises habitudes reprennent le dessus … cela, ce livre le montre aussi, dans une fin aussi grandiose que bouleversante, qui ouvre la porte à une impatience extrême : « A quand la suite ?! ».
En véritable conteur et fabuliste moderne, Michel Hutt nous offre une fois de plus un roman d’une richesse inouïe, aux messages multiples et à la narration éblouissante. Construit autour d’une famille aussi hétéroclite que soudée, ce récit s’ouvre à une ribambelle de personnages tous aussi attachants les uns que les autres, qui témoignent chacun à leur manière de la dynamique qui anime la vie. Ode à la camaraderie et à la fraternité, à l’entraide et à la solidarité, mais aussi à l’amour et à l’amitié, cette histoire est une véritable bouffée d’air frais : si le découragement et les tracas semblent parfois prendre le dessus sur l’optimisme et la joie, tout fini toujours par s’arranger lorsqu’on s’appuie les uns sur les autres. A plusieurs, le monde est définitivement bien plus agréable à habiter !
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