"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dostoïevski Les Possédés « Est-il possible de croire ? Sérieusement et effectivement ? Tout est là. » Stavroguine envoûte tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite à son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdité de la liberté pour un homme seul et sans raison d'être. Tous les personnages de ce grand roman sont possédés par un démon, le socialisme athée, le nihilisme révolutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces idéologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la société et appellent un terrorisme destructeur.
Sombre tragédie d'amour et de mort, Les Possédés sont l'incarnation géniale des doutes et des angoisses de Dostoïevski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. Dès 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au xxe siècle.
Traduction par Elisabeth Guertik.
Présentation et commentaires par Georges Philippenko.
Un grand choc lors de la 1ère lecture car ce roman russe était très éloigné de la trame de nos romans français classiques. Il faut accepter d’avancer très lentement avec un cadre étrange et une liste de personnages impressionnante. Les noms en eux-mêmes sont un voyage. Peu à peu le cerveau crée des associations pour se repérer avec ces combinaisons de voyelles et de consonnes auquel il n’est pas habitué. On crée des surnoms pour désigner les protagonistes.
L’intrigue est moins importante que les relations qui lient ces derniers. L’action tourne autour de Stavroguine, personnage fascinant tous les autres protagonistes, qui sont de jeunes révolutionnaires et des complots ourdis et tenus en échec pour faire tomber l’ordre établi.
C’est clairement un roman à thèse mais ce ne sont pas les tourments politiques et idéologiques qui me sont restés mais les interactions et échanges passionnés et démesurés. Ceux-ci, parfois irréalistes, nous font assister dans le monde réel à des scènes qui ne devraient être que du domaine du fantasme ou de dialogues imaginaires que les personnages pourraient se tenir à eux-mêmes pour préparer leurs arguments.
J’ai choisi de lire ce roman comme étant une grande prise de liberté de l’auteur avec la vraisemblance pour permettre à chacun de s’exprimer comme il le souhaitait pour un dialogue sans fard ni convention sur des thèmes idéologiques. L’histoire m’a clairement moins passionnée que les passions humaines exacerbées. J’ai aussi voulu lire cela comme l‘expression de ce qu’on désignait comme l’âme russe, peut-être à tort, je n’ai jamais voyagé en Russie, et via ce roman, j’ai eu l’image purement littéraire (à travers les textes) d’un peuple passionné, sans barrière et fougueux.
Plus la lecture progresse, plus on se dit que les personnages sont fous, véritablement possédés même si apparemment la première traduction du titre n’était pas la bonne (à présent on le traduit avec « les démons ») à exposer ainsi leur âme et sentiments les plus intimes à la vue de tous. Il est véritablement question d’envoutement, de fascination et de la nécessité de perdre pied et de quitter un univers rationnel, un paradigme raisonnable pour s’affirmer et survivre dans cet environnement fantasque. Ce monde en est fascinant et déborde des pages.
tellement tourmenté
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