L'historien Michel Winock nous explique la fascination qu'exerce Hugo, "l'homme-siècle"
Les Carnets de l’édition vous font découvrir les secrets de fabrication des prestigieux livres de La Pléiade. Suivez-nous, nous nous sommes immergés dans un lieu au savoir-faire d’exception : les ateliers Babouot. Nous avons suivi les coulisses...
L'historien Michel Winock nous explique la fascination qu'exerce Hugo, "l'homme-siècle"
Les Carnets de l’édition vous font découvrir les secrets de fabrication des prestigieux livres de La Pléiade.
Pour célébrer ses 20 ans, France 5 a lancé un sondage en ligne demandant "quel est le livre qui a changé votre vie ?".A cette question, plus de 6000 internautes ont répondu. Le palmarès a été révélé le 11 décembre 2014 par François Busnel lors de son émission littéraire "La Grande Librairie".
Coincé entre l'été solaire et l'hiver blanc, l'automne brille par un festival de couleurs fauves… Comme un bouquet final avant le long silence hivernal, les arbres se parent de leurs plus beaux atours. Une saison tout en mélancolie qui, inspirant poètes et romanciers, livre de jolies feuilles.
Ce n'est certes pas le livre de Victor Hugo qui colle le plus à la réalité historique, ce n'est pas non plus celui qui se rapproche le plus de l'écriture des "Misérables", mais quel chef d'oeuvre littéraire !
Victor Hugo m'a littéralement embarquée aux côtés de ce trio insolite : Gwynplaine, ce jeune garçon qu'une vilaine cicatrice fait constamment "sourire" malgré lui, quoi qu'il arrive, Dea, la petite fille aveugle qu'il a recueillie bébé et Ursus, un vagabond vêtu d'une peau d'ours accompagné de son loup qui prend les deux malheureux sous son aile.
À travers leur histoire pleine de rebondissements et de personnages baroques, Victor Hugo nous dresse une vive critique de l'aristocratie anglaise, il nous offre également une réflexion sur la misère et l'âme humaine, mais il nous entraîne en même temps dans un univers étrange, presque fantastique et plutôt éloigné de son style habituel. C'est en effet dans une écriture plus épurée, plus dépouillée, parfois très sombre mais toujours très poétique que Victor Hugo a rédigé ce roman qu'on peut qualifier de philosophique, dans sa maison de Guernesey, face à la mer, pendant son exil. C'est un délice !
Quel livre ! Quel souffle ! Quel auteur !
Un grand homme ce Victor Hugo !
A relire !
J'ai particulièrement aimé :
- la rencontre (même si elle est fictive !) des trois tribuns (Robespierre-Danton-Marat) page 100 : les descriptions, les discours.
- La Convention page 122
- la description de la guillotine : page 237
- la fierté, l'honneur des hommes de la Révolution qu'ils soient militaires, politiques ou vendéens !
Plaidoyer contre la peine de mort
Ecrit par Victor Hugo à 27 ans, en trois semaines.
Il affirmera, dans une longue préface ajoutée trois ans plus tard, avoir commencé à écrire ce livre le lendemain de l'exécution d'un certain Louis Ulbach, qui avait poignardé une jeune femme pour désespoir amoureux. Ce jeune assassin de 20 ans avait projeté de coucher sur le papier le récit de sa vie.
A sa publication ce livre déchaine des critiques : le scandale vient de l'incroyable force du texte, sans parti pris, ni larmoyant, il est l'un des premiers monologues intérieurs de la littérature.
On ne connaît ni le nom, ni le crime de l'anti-héros : peut importe, ce sont ses pensées qui sont primordiales.
A cette époque (1829), sous la Restauration, une exécution par semaine se produit ; tandis que les députés ont voté une abolition partielle de la peine capitale pour les crimes politiques (en réponse à la période de la Convention en 1793 et 1794 ?), ils ne sont pas disposés à la supprimer complètement…
"Se laver les mains est bien, empêcher le sang de couler serait mieux" écrit Hugo en 1832.
Très émouvant : surtout dans l'espoir d'une grâce qui ne viendra pas, et lors de la visite de sa petite fille qui le croit mort....
Le seul livre à lire pour être convaincu de l'abolition de la peine de mort
l’azur pour tous tonne les esclaves
au milieu de la barbarie s extrait l’homme géant
roi au juste combat
l’idée sans la cruauté
à revendre chez les colons
les armées s’affrontent avec pour lot la liberté promesse de jouir de l’espace sans maître
des têtes sur piques chantent la complainte du vivant bafoué
à mort de toutes part des frères se désignent à travers l’hostilité
la perte au bout un chien halète au côté pour le souvenir
soyez grand et juste l’œil face main tendue
Hugo a écrit ce roman en 15 jours à 17 ans. C’était un pari. C’est impressionnant.
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