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Nous déposons
de grands oiseaux
majestueux
aux abords du large,
dans l'espoir qu'ils reviennent
chanter dans nos coeurs
désertiques et oublieux...
Gilles de Obaldia nous mène par la main dans la tragédie sereine d'une île bretonne où les dieux semblent apaisés et nous feraient presque croire qu'ils pratiquent maintenant la vertu. Sa parole a la faculté de transformer le monde, ne serait-ce qu'un instant. Gilles de Obaldia en saisit l'éclair avec son empathie et son humour léger comme un oiseau aussitôt disparu qui nous laisse en gage sa liberté.
Il tire substance de la puissance animale, humaine, pittoresque de ce qui l'entoure. Il se livre à la paix d'un cheval qui tourne la tête vers un autre d'une autre île du ponant. Le poète nous entraîne dans une méditation tendre et subtile. Rêve et action ne font qu'un, Les marins marchent sur l'eau, les vaches fleurissent. Même si le poème ne cherche pas à surprendre ou fasciner, il est là comme un battement d'ailes qui défie la violence et l'ennui de nos géographies heurtées.
Michel Cassir
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