Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Nous sommes cette fois-ci à la cour du Roi de France, Louis XIV, moins de 5 ans avant que sa tête soit séparée de son tronc « jusqu’à ce que mort s’en suive ». Nous sommes donc en 1788 et, d’après les auteurs qui semblent attribuer...
Voir plus
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Nous sommes cette fois-ci à la cour du Roi de France, Louis XIV, moins de 5 ans avant que sa tête soit séparée de son tronc « jusqu’à ce que mort s’en suive ». Nous sommes donc en 1788 et, d’après les auteurs qui semblent attribuer tout de même beaucoup de vertus à la Franc-Maçonnerie, cette dernière ne serait pas étrangère aux idées révolutionnaires qui infusent dans la société, ou plutôt dans ses élites, à travers les salons littéraires comme celui, par exemple, de Madame Helvetius.
Dans quelle mesure cela est avéré ou non, tout comme le fait que le Roi lui même eût été franc-maçon (en plus de serrurier…), il est assez difficile de démêler le vrai de la légende. Néanmoins, les auteurs mettent toutes les chances de leur côté pour nous faire adhérer à cette histoire. D’abord, il y a un scénario assez bien ficelé entre polar et espionnage qui, à défaut de nous tenir en haleine, nous maintient en alerte… On y côtoie des personnages assez bien campés, que ce soit Senissone, Lieutenant de police infiltré, lui-même maçon ou le frère du Roi, lui-même gros méchant… Malgré tout, le point central de cette histoire reste les tensions qui existaient au sein de ces élites maçoniques elles-mêmes pour savoir jusqu’à quel point l’application de leurs préceptes humanistes pouvait/devait impacter leurs propres existences matérielles… En gros : « mercredi, je ne peux pas faire la révolution, j’ai poney… ». Sans parler des discours de la très haute noblesse (la noblesse royale) pour qui le peuple n’est qu’un élément d’appoint…
Et puis… Il y a ce dessin. C’est vraiment très bien dessiné. Le trait réaliste d’Eric Lambert, s’il n’a pas la vitalité du mouvement d’un Franquin ou d’un Gotlib, est en revanche hyper efficace quand il s’agit de composer une image. Le souci du détail est omniprésent et chaque case est particulièrement travaillée pour donner une cohérence visuelle vraiment très impressionnante. Les décors sont magnifiques et certaines cases sont de véritables petits tableaux. D’ailleurs, on en oublierait presque les horribles ciels photographiques tellement ils sont bien intégrés… C’est vous dire…
En bref, encore un tome qui se lit plutôt bien tout en apportant, c’est le cas de le dire, sa petite pierre à l’édifice…