Chine, fin des années 1930. Surnommé non sans mépris Tête d'Abaque ou Grosse Tête, le héros de L'Enfer des codes est un jeune orphelin introverti et quasimutique, dépourvu de la moindre éducation mais doté d'une intelligence rare. Véritable génie des mathématiques, il est rebaptisé Ron Jhinzhen (Trésor d'Or) et intègre très tôt l'université fondée par les membres de sa propre famille, de riches marchands qui se sont illustrés à la fin du xixe siècle, au temps de la dynastie Qing.
Là, Ron Jhinzhen fait la connaissance d'un certain Jan Liseiwicz, Autrichien marié à une Chinoise, professeur brillant qui devient son mentor. L'arrivée de Mao au pouvoir change la donne : Liseiwicz, convaincu de sympathies anticommunistes, doit quitter le pays, tandis que Ron Jinzhen est enrôlé au sein des services de renseignements chinois afin de déchiffrer un code qui menace la sécurité du pays. Il s'avérera bientôt que ce code - le code Purple - a été mis au point par Liseiwicz en personne.
Le récit de la vie du héros de L'Enfer des codes est rapporté par un narrateur, journaliste, écrivain ou biographe, qui collecte les témoignages à son propos. Chacun de ceux-ci éclaire à sa manière les diverses facettes de la personnalité fascinante du jeune homme, depuis son enfance solitaire jusqu'à sa réclusion forcée dans le bunker de l'armée où il exerce ses talents de cryptographe. Par le biais de ce roman d'espionnage remarquablement construit et mené, qui est aussi une fable philosophique, Mai Jia nous invite à une plongée au coeur de l'histoire et de la psyché chinoises.
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