"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alma Whittaker naît avec le XIXe siècle, à Philadelphie, d'un père anglais qui a fait fortune dans le commerce du quinquina et d'une mère érudite d'origine hollandaise. À leurs côtés et au contact des éminents chercheurs qui gravitent autour d'eux, Alma acquiert une intelligence éclectique et la passion de la botanique. Elle grandit animée d'une soif d'apprendre sans pareille, qui la poussera à explorer le vaste monde, la nature, la société dans laquelle elle vit... et son propre corps - de l'infiniment grand à l'infiniment petit. L'auteur du best-seller Mange, prie, aime nous raconte ici, des bas-fonds de Londres en passant par Tahiti ou les cimes des Andes, le siècle kaléidoscopique qui voit jaillir l'esprit des Lumières. Sa plume est vive, insolente, savante et non dénuée de romantisme : à l'image de son héroïne.
Synopsis de » L’empreinte de toute chose »
L’histoire commence en Angleterre dans les années 1760, l’Europe est prise de passion pour la botanique. Henry Whittaker, un pauvre gamin des faubourgs londoniens vit et travaille près de la splendeur horticole de Kew Gardens ( Ces jardins existent aujourd’hui : ici ). Pris alors qu’il a volé des arbres de Kew, le jeune Henry a le toupet de demander à être épargné. Arguant qu’il sait beaucoup de chose sur les plantes et pourrait être utile, il se retrouve embarqué sur une des expéditions du capitaine Cook…
Nous évoluons au XIXème siècle. Alma Whittaker naît en 1800, la première née d’une famille la plus riche et la moins conformiste de Philadelphie, dans le domaine de White Acre. Son père, le jeune Henry Wittaker devenu adulte – , redoutablement intelligent, a beaucoup appris, il jouit d’un énorme talent de botaniste. Ceci ajouté à sa roublardise, il a fait fortune dans le commerce du quinquina, un remède contre le paludisme. Sa mère Beatrix van Devender a reçu dans sa famille de l’Hortus Botanicus d’Amsterdam une formidable érudition ainsi qu’une rigueur toute protestante. Alma va recevoir une éducation peu conventionnelle pour son époque.À leurs côtés et au contact d’ éminents chercheurs qui sont reçus chez eux, Alma acquiert grâce à sa grande intelligence et son avidité à apprendre, une somme extraordinaire de connaissances dans tous les domaines et la passion de la botanique. Alma aspire à l’amitié, à l’amour aussi . Le trouvera-t-elle ? Elle va explorer ce monde, la nature, la société dans laquelle elle vit et son propre corps – de l’infiniment grand à l’infiniment petit.
Elle se passionne pour les mousses, la bryologie pour les non initiés et publie plusieurs articles scientifiques sur le sujet, pas un mince exploit pour une femme de ce siècle. Alma cherche à percer les secrets du monde qui l’entoure à la lumière de sa logique scientifique, ce qui la poussera à partir à son tour à la découverte du vaste monde.
Elisabeth Gilbert est une formidable conteuse : Des bas-fonds de Londres en passant par Philadelphie, Tahiti ou le Pérou, elle nous raconte ce siècle d’où va jaillir l’esprit des Lumières. Sa plume est vive, audacieuse, savante et teintée de romantisme, comme son héroïne.
Ce roman est aussi un « herbier » de personnages bien trempés : Alma, sa mère Beatrix à la froide générosité, Henry l’exalté, l’ambitieux sans limite, autoritaire, la gouvernante Hanneke de Groot, sorte de mère-la-rigueur au cœur tendre, George Hawkes l’énigmatique éditeur, sa si jolie sœur Prudence à la froideur frigorifiante, l’ésotérique et doux rêveur Ambrose illustrateur de génie, Retta la frivole, le révérend Francis Welles sage et énigmatique..
J’aime les liens qui me montrent que je suis au bon endroit. J’aime l’histoire. Elizabeth nous lie avec Darwin, Alfred Russel Wallace.. Alors que Henry et Alma Whittaker sont des inventions, Banks est un personnage historique qui a accompagné Cook dans son premier voyage et nous a donné d’eucalyptus, d’acacia et Banksia. Et juste après avoir lu ce livre, au British Muséum de Londres, je me retrouve face à lui. L’aurais-je remarqué sans ce roman ?Ce que j’ai aimé : l’écriture est très agréable – merci aussi à la traducteur Pascal Loubet-, le style est fluide, très imagé. J’ai adoré voyager en compagnie d’explorateurs, de marchands, de visiter des lieux si exotiques enchanteurs, de rencontrer les femmes de Tahiti. Les personnages ont des psychologies très riches, les descriptions des caractères sont fines. J’ai ri, pleuré, déprimé avec Alma, une héroïne si attachante. Fut-elle heureuse ? Une bonne question, à vrai dire. J’ai appris des milliers de choses sur la botanique, sur le XIXéme siècle, les sciences, sur le commerce des remèdes médicinaux, sur la force des liens d’amitié, les liens familiaux, la force de croire en sa destinée. Madame Gilbert m’a lié et pas que le temps de lecture de ce roman, aux destins de ses personnages, tout en me faisant réfléchir car elle a glissé au fil des pages, des messages spirituels.
Bref, ce roman enrichissant est superbement écrit. Pas d’hésitation, tournez la première page de L’empreinte de toute chose, vous ne lâcherez pas ce roman avant la 615ème page. Cela m’évoque aussi John Francis Rock, explorateur, surtout botaniste et journaliste du célèbre magazine « National Geographic ».
Je ne peux résister à vous offrir quelques illustrations de Marianne North.. absolument divines https://www.plkdenoetique.com/l-empreinte-de-toute-chose-de-elizabeth-gilbert/
ce livre raconte l'incroyable vie d'Alma Whittaker savante botaniste née dans dans une toute aussi incroyable famille anglo hollandaise et installée en amérique. Le récit est particulièrement riche en détails et très instructifs tout en ne manquant ni de romantisme ni de piquant. on ne le lâche pas malgré les 600 pages et cela nous donne l'impression d être plus savante.Magnifique.
Elizabeth Gilbert est surtout connue pour "Mange prie aime" et c'est bien dommage !
"L'empreinte de toute chose" est un très beau roman, à la fois un portrait et une épopée...
Ce livre est avant toute chose un superbe portrait de femme. Alma, le personnage principal, naît de parents singuliers: son père, issu d’une famille anglaise extrêmement pauvre, a profité du savoir botanique hérité de son père et de son culot pour s’extraire de sa condition et devenir, aux États-Unis, un riche négociant en plantes médicinales, sa mère, issue d’une famille de notables érudits hollandais, a tout quitté pour s’exiler outre-atlantique avec celui qu’elle s’est choisi pour mari. Tous deux, bien que de caractères extrêmement différents, la poussent dés son plus jeune âge à étancher sa soif de savoir par tous les moyens mis à sa disposition, et à développer sa curiosité et sa capacité naturelle à questionner et à débattre.
Alma grandit donc au milieu des livres, des leçons dispensées par sa rigoureuse mère ( qui lui enseigne aussi l’art de la réserve et de la maîtrise de soi ) et des dîners donnés au domaine en présence de savants à la conversation exigeante. Et lorsqu’elle sort dans le parc, c’est toujours pour explorer, faire des découvertes scientifiques et tester des hypothèses.
Cette existence paisible mais quelque peu hors-norme, loin de tout et notamment des autres enfants, fait d’elle un être à part au fil des années. Et lorsqu’un soir une nouvelle venue débarque brutalement dans la famille, c’est tout son quotidien préservé d’enfant unique qui vole en éclat. Prudence, sa sœur adoptive, puis Retta, sa fantasque amie, et Ambrose, un fascinant peintre d’orchidées, vont chacun à leur manière bousculer ses habitudes et certitudes et la forcer, pour le meilleur comme pour le pire, à se confronter à la vraie vie.
Dans « L’empreinte de toute chose », c’est toute la vie d’Alma qu’Elizabeth Gilbert nous raconte, de sa naissance ( et même avant avec un aperçu de la jeunesse de son père ) à sa vieillesse, de son enfance dans le domaine familial ( White Acre ) à ses voyages à Tahiti et aux Pays-Bas.
Avec une plume enlevée et moderne – même si le récit se déroule au XIXe siècle -, elle nous entraîne avec bonheur dans le tourbillon qu’est la vie de son personnage. Elle nous conte sa singularité, son extrême intelligence, sa passion et son incessante quête de savoir, ses difficultés à se confronter au monde aussi, et plus particulièrement aux gens, son désir d’être aimée et, l’âge avançant, cette prise de conscience qui la mène, sur un coup de tête, à l’autre bout du monde.
Et à travers ce portrait, à travers cette galerie de personnages plus passionnants les uns que les autres, c’est aussi la chronique d’une époque que l’auteur nous brosse habilement. On découvre les prémisses de la civilisation américaine, l’émergence d’un territoire construit par des hommes audacieux – à l’image du père d’Alma, Henry -, on se fait une idée de l’avancée des sciences et de l’éternel affrontement entre savants et religieux/croyants, on plonge sans retenue dans le domaine de la botanique, et on prend conscience de la difficulté de voyager à l’époque ( où la calèche et le bateau étaient les moyens de transport les plus couramment utilisés ) – surtout pour une femme.
Pour faire court: ce roman est une petite pépite! ( de 800 et quelques pages quand même )
Alma est un personnage attachant et on prend plaisir à la suivre années après années, au fil des découvertes et des rencontres qui émaillent son parcours. Le récit est rythmé ( un peu moins dans la dernière partie cependant ), le sujet passionnant, et on tourne les pages sans même s’en rendre compte.
Certains regretteront peut-être de trop longs passages consacrés à la science et, entre autres, à l’étude des mousses ( domaine privilégie d’Alma ), mais personnellement ça ne m’a pas gênée.
J’ai adoré cette plongée dans le XIXe siècle et j’ai refermé le livre avec regret.
Coup de cœur pour ce roman qui nous fait pénétrer dans le milieu botanique au travers de personnages très attachants. 600 p à dévorer !
Portrait d'une sacré héroïne, totalement iconoclaste, bien en avance sur son siècle et bien loin des personnages féminins du XIXème siècle qui jalonnent habituellement la littérature.
A sa naissance, en 1800, Alma Wittaker est déjà une curiosité née de l'union improbable d'un jeune anglais sans le sou mais débrouillard et d'une hollandaise à la morale calviniste chevillée au corps. Ce qui les a rassemblés ? La botanique. Henry Wittaker, a su faire fructifier son expertise acquise auprès de son père grâce à un sens commercial inné. Une fois sa fortune faite avec notamment la commercialisation du Quinquina, il se choisit une épouse répondant à des critères très rigoureux, correspondant plus à un partenariat qu'à une histoire d'amour. Ce sera Béatrix van Devender qui sera reniée par sa famille - des botanistes également - mais partira avec Henry s'installer à Philadelphie, porte ouverte sur le Nouveau Monde. Lorsqu'Alma naît, Henry Wittaker possède la plus grande fortune et la plus grande propriété de la région. Pour leur fille, les parents ont un projet d'éducation bien précis : l'étude. Dès son plus jeune âge, l'enfant passe ses journées dans les livres, instruite par sa mère et son temps libre dans la nature. Passionnée de botanique - les chiens ne font pas de chats, n'est-ce pas ? - elle prend goût à l'étude du monde qui l'entoure et deviendra une experte reconnue dans son domaine, croisant même la théorie de l'évolution de Darwin à partir de ses propres observations des mousses.
Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est le personnage d'Alma. Un physique compliqué (grande, forte, des cheveux roux frisés et dressés sur la tête), une curiosité intellectuelle certes encouragée par ses parents mais prodigieusement développée, une loyauté sans faille vis à vis de sa famille mais une terrible solitude affective. Alma découvre la vie à travers deux prismes : la nature qu'elle observe au microscope et les livres qui imprègnent son esprit sans aucun effort. Pour le reste, l'expérimentation des relations humaines lui posera beaucoup plus de problèmes que ce soit vis à vis de sa sœur adoptive, de son amie ou de celui qui deviendra son mari et l'amènera - à la moitié de sa vie - à remettre en question tout ce qu'elle pensait savoir d'elle-même.
Sur les traces d'Alma, on ne s'ennuie pas. Mieux, on est constamment surpris par le tour que prennent les événements. Sa quête la mènera jusqu'à Tahiti avant son installation définitive en Hollande, sur les terres de sa famille maternelle. Un retour aux sources synonyme d'apaisement après pas loin d'un siècle de cogitations.
Malgré quelques longueurs par-ci par-là, notamment quelques passages un peu trop insistants sur la religion, l'ensemble demeure agréable et plutôt impressionnant d'un point de vue du contexte (la botanique, les théories scientifiques qui s'opposent aux théories religieuses sur les grandes questions de l'évolution...).
Un livre singulier, original, et qui n'oublie ni la touche de romantisme, ni la pointe d'humour aussi acérée que l'esprit de son héroïne.
Quelle vie que celle d'Alma Whittaker. Née avec le dix-neuvième siècle, nous allons la suivre pendant toute sa vie presque centenaire. Née de l'union de deux être forts, deux partenaires plus que de deux amoureux, elle va être influencée par les caractères bien différents de ses deux parents. Fils d'un humble jardinier de Kew Garden, le célèbre jardin botanique, Henry Whittaker est un homme du peuple, quasiment analphabète, qui dès son plus jeune âge va haïr la pauvreté et tout faire pour s'en sortir. Il va devenir voleur de plantes rares, s'introduisant la nuit dans le jardin botanique pour revendre les plantes les plus recherchées à des scientifiques et des amateurs éclairés. Dénoncé par son propre père, il va faire ses armes sur les bateaux affrétés par le riche propriétaire de Kew Garden à la recherche des plantes rares. Il va ensuite s'installer aux Etats Unis et faire fortune dans le commerce des végétaux et notamment du quinquina. Sa femme, Beatrix Van Devender est quant à elle la fille d'une famille aisée de botanistes hollandais, une femme à la rigueur calviniste bien ancrée pour qui l'étude et la dignité sont des principes de vie.
La vie d'Alma va se trouver, dès le plus jeune âge consacrée à l'étude. L'étude dans les livres et l'étude de la botanique sur le terrain. Elle va très vite acquérir une connaissance encyclopédique impressionnante pour sa jeunesse et va finir par se consacrer à un pan bien obscur de la botanique, l'étude des mousses. Alma a hérité de ses deux parents, l'opiniâtreté de son père et la rigueur de sa mère. Dans sa vie, les rapports humains se limitent aux repas d'affaire donnés par son père. Elle ne développe qu'une relation limitée avec sa soeur adaptative. Pour ce qui est de la sensualité, cette femme hommasse et laide la découvre dans les livres. Des livres interdits qui lui arrivent des bibliothèques entières achetées par son père.
Dans ce roman nous sommes donc les témoins de cette vie austère, cette vie d'étude. La vie d'Alma de révèle pourtant passionnante, trépidante, bouillonnante à l'image de ce dix-neuvième siècle qui va être celui des avancées scientifiques. Quand j'ai lu la quatrième de couverture de ce livre, de ce pavé, j'ai eu un moment de doute. Moi qui n'ai que très peu d'intérêt pour la botanique, j'avais peur de m'y ennuyer. J'avais tort. Ce livre est passionnant, nous suivons les débats intérieurs d'une femme plongée dans l'étude, nous la voyons évoluer dans ce siècle où la science va remettre en cause les bases même de la Bible. Un roman bouillonnant, foisonnant servi par une plume vive, alerte, pleine d'humour. Elizabeth Gilbert est une conteuse, et on se laisse prendre par le le récit du destin de cette femme hors du commun. Un très agréable moment de lecture.
Alma est une privilégiée et a une vie très enviable. Elle a plus que la plupart des gens n’auront jamais et pourtant elle n’est jamais véritablement heureuse. Malgré son patrimoine intellectuel et financier, elle jalouse les autres. Elle possède les connaissances et même les moyens pour réaliser ses projets mais elle rêve d’autre chose. Cette histoire tend à montrer que quoi que notre destin nous offre, ce ne sera jamais suffisant et on en voudra toujours plus. Face à cette réalité, j’ai beaucoup apprécié le personnage d’Alma, sorte de anti-héroïne, très cultivée mais au physique ingrat. J’ai ressenti de l’empathie pour cette fille, sans véritable charme et pourtant si attachante.
L’auteur nous livre une histoire romanesque dépourvue de niaiseries. Elle nous présente des protagonistes sans fard, plutôt réalistes, qui savent se rendre naturellement captivants. Il n’y a pas de princesse, pas de prince charmant, rien n’est enjolivé et la vie est présentée comme elle est, parfois dure et injuste. Mais on découvre aussi que les richesses de la vie peuvent prendre différentes formes, et qu’il faut savoir en profiter. Toute la force de ce livre est de rendre exaltant le quotidien de cette femme pourtant si fade et ordinaire, grâce à une destinée aussi extraordinaire qu’instructive.
Spontanément, les réflexions et les interrogations d’une jeune fille sur la sexualité et sur la botanique au début du 20ème siècle avaient peu de chances de me plaire. Mais c’était sans compter sur Elizabeth Gilbert qui, en vraie conteuse, a su me captiver pour cette aventure aux antipodes de mes intérêts, mais que je n’ai pas lâché même dans les passages un peu longuets. Roman divertissant et enrichissant.
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