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Jean-Gabriel Lesparres, grand auteur français reconnu par tous, est en panne d'inspiration. Bien décidé à ne pas publier un texte qui ne soit pas à la hauteur des précédents, il décide de se faire voler son manuscrit...
Jean-Gabriel Lesparres est l'un des plus grands auteurs de son temps. Prix Goncourt, directeur littéraire, membre des plus grands jurys parisiens, il n'a plus rien à prouver à personne... Si ce n'est peut-être à lui-même. Depuis dix ans, il peine à achever son dernier roman, que lui réclame à cor et à cris son éditeur et vieil ami. L'écrivain sait que son texte n'est pas à la hauteur des précédents et refuse de céder à la machine éditoriale. Une idée lui vient alors, qui va modifier le cours de son existence : se faire voler son manuscrit et enterrer définitivement ce projet. Tout se passe à peu près comme prévu, jusqu'au jour où il découvre que son texte va être publié sous le nom d'une jeune auteure inconnue... et par son propre éditeur.
Jean Contrucci n'a pas publié de littérature générale depuis vingt-cinq ans. Il nous offre ici un roman émouvant et drôle, dont l'écriture ciselée sert parfaitement son sens aiguisé des situations et des états d'âmes humains.
On rit lorsque Jean Contrucci écrit sur les peurs, celle de ne pas réussir, celle du regard des autres, celle de vieillir. On pleure lorsqu'il nous parle de la vie. Et on relit pour le plaisir ces phrases si généreuses dont lui seul a le secret.
Un écrivain à succès est en panne d'inspiration depuis plusieurs années. Etant lui-même critique littéraire il est parfaitement conscient que son dernier manuscrit, presque achevé, n'est pas à la hauteur de ses précédents livres. Pour se tirer d'affaire vis-à-vis de son éditeur, il décide de se le faire voler. Evidemment son arnaque va se retourner contre lui... Jean Contrucci est l'auteur d'une série policière " Les mystères de Marseille ", journaliste il connaît bien la pègre marseillaise, mais il raconte ici une histoire plus personnelle et règle ses comptes avec le milieu de l'édition sans s'épargner lui-même. Il rédige à l'ancienne dans un style très soigné. Son roman est truffé d'anecdotes et l'assent du Midi les rend encore plus drôles . Son humour m'a donc séduit. L'intrigue, bien que convenue, est prenante. Toutefois j'ai largement préféré ses talents de conteur dans " La ville des tempêtes ", fiction historique décrivant la sécession de Marseille à l'époque de Henri IV.
C'est le sujet du livre qui m'a tentée : Jean-Gabriel Lesparres, écrivain renommé (vingt-quatre romans traduits en trente-trois langues, un prix Goncourt, un Grand prix du roman de l'Académie française, une chronique hebdo dans Le Monde des livres etc, etc...), est à bout de souffle : son inspiration est en berne, et il n'ose pas avouer à son éditeur qu'il ne parvient pas à finir le manuscrit sur lequel il travaille depuis plusieurs années : Le vol du gerfaut.
Il décide donc de faire croire qu'on le lui a volé et monte tout un scénario pour que le vol ait lieu effectivement. Jean Contrucci s'est certainement inspiré de la mésaventure qui est arrivée à François Nourricier en juillet 1994, à l'aéroport Marseille-Marignane : il s'était fait voler sa mallette contenant son dernier manuscrit. Sa photocopieuse étant en panne, il n'en possédait aucun autre exemplaire. Un avis de recherche avait été lancé et Jean Contrucci s'était chargé lui-même de l'article pour le journal Le Provençal !
Dans notre roman, l'écrivain, septuagénaire, genre vieux-beau-très-friqué (est-on si riche quand on est écrivain?) évolue dans un monde de bobos parisiens: lui-même possède une « bergerie provençale retapée à prix d'or », un vaste appartement rue Raynouard dans le 16e avec du personnel, une femme de 35 ans bronzée qui lit Vanity Fair etc, etc. Est-ce cet univers clinquant et superficiel, un brin puant disons-le, qui m'a tenue à distance ? Je n'ai éprouvé aucune sympathie pour aucun des personnages, même pour ce pauvre Jean-Gab avec sa peur de vieillir, son corps avachi, ses rides et son impuissance. Il est vrai que dans mon esprit, un écrivain a d'autres valeurs que le fric et la frime et ce monde de gens très paradeurs m'a un peu paru en contradiction avec le personnage même du romancier. Mais je suis bien naïve, me direz-vous...
Est-ce parce que je me figurais que l'écrivain en détresse évoquerait sa panne d'inspiration, son angoisse de la page blanche en des termes plus sombres, un brin tragiques ? J'imaginais un être plus torturé, oui, c'est ça, et peut-être aussi une réflexion sur l'acte même de création. (Bon, je sais, je réécris l'histoire.)
Est-ce parce que finalement, je m'attendais à tout autre chose sur une tonalité plus grave que j'ai été un peu déçue par ce roman qui est, au contraire, plutôt léger, amusant, très rocambolesque mais pas franchement crédible ?
En revanche, si vous souhaitez découvrir les coulisses du monde de l'édition, tout est révélé avec beaucoup d'ironie et de férocité : cette dimension de l'oeuvre m'a plutôt bien amusée.
Une lecture agréable et divertissante, ce qui n'est déjà pas si mal !
Lireaulit http://lireaulit.blogspot.fr/
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