"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
4e de couvertureLa campagne a aussi ses marginaux. Raoul en est un. Autour de sa caravane,il stocke les monstres qu'il a chinés. Des tatouages lui couvrent le dos. Ilnourrit les rumeurs au troquet du village mais il s'en fiche. Il ne cherche pasle contact. En revanche, tout le monde sait où trouver Raoul, quand lesmédecins baissent les bras devant la maladie. Ou quand la petite Margauxdisparaît dans la nature.Jérémy Bouquin vit en Touraine. Il écrit des scenarios de bande dessinée,des romans pour adolescents, d'autres pour adultes. Ses histoires peuvent seteinter de fantastique et de pop culture. C'est toujours du noir.Un personnage fort, mystérieux, magnétique : Raoul incarne la figure du rebouteux, du guérisseur, quireste une forte réalité sociale en milieu rural en 2018. L'enfant du pays, qui ne « cadre pas » avec la cartepostale, est complexe, roublard, attachant, mais aussi envoûtant, notamment en raison d'un passé trouble dontpercent seulement quelques indices au gré de la narration.
Campagne berrichonne, petit village, Raoul, guérisseur ou sorcier selon les sources vit du RSA, de ses services pour soigner les gens du coin et même de plus loin. Paisible, à l'écart, il n'aime rien tant que la forêt et dans icelle, le chêne centenaire auprès duquel il se ressource. Solitaire, il attire toutes les remarques, les rumeurs. Aussi lorsque la petite Margaux disparaît, fait-il le suspect idéal.
Noir, court et serré, comme un café. Et si je le préfère allongé, le café évidemment, les polars et les livres en général je les préfère courts et serrés. Donc me voici aux anges. J'aurais même pu ajouter en qualificatif : sec. Car ça commence sec. Des phrases nominales acérées qui vont à l'essentiel, ainsi que les quelques phrases de dialogues qui suivent. Raoul est un taiseux et ses visiteurs n'osent pas trop l'entreprendre.
La suite est à l'avenant, rapide, serrée, efficace. La machine se met en marche et Raoul, fidèle à lui-même ne bronche pas.
Jérémy Bouquin écrit comme est comme Raoul, direct, sans superflu. A peine 100 pages qui mettent mal à l'aise tout en étant inlâchables, qui nous permettent de découvrir un type qui ne cède ni ne lâche rien, qui reste fidèle à ses principes quitte à le payer chèrement. De la bien belle ouvrage, ce qui ne m'étonne pas du tout, puisque c'est un livre In8, excellente maison en général et dans sa collection Polaroïd, de petits romans noirs en particulier.
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