"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le Pékin moderne et consumériste où seuls comptent les signes extérieurs de richesse, le pouvoir et les relations, la jeune Mei Wang ne trouve pas sa place. Indépendante, idéaliste et intègre, Mei est une marginale dans cet univers sans foi ni loi. À vingt-neuf ans, elle plaque son travail de fonctionnaire pour devenir la première femme détective de Pékin. Des ruelles obscures de la vieille ville aux quartiers neufs des nouveaux riches, à la recherche d'une antique pièce de jade, Mei fouille le passé sombre de la cité millénaire hantée par les fantômes de la Révolution culturelle, à la poursuite de sa propre histoire. Mais ce qu'elle va découvrir est bien pire que tout ce qu'elle avait pu imaginer
Pékin, 1995. Mei cause beaucoup de soucis à sa mère Ling Bai. Non seulement elle est toujours célibataire à 29 ans, alors que sa cadette Lu a épousé un bon parti, mais en plus, elle a démissionné de son poste au ministère de la Sécurité publique pour ouvrir son agence de détective privé. Dans une Chine qui aspire de plus en plus au mode de vie capitaliste, ses choix de vie font jaser mais Mei est persuadée d'être une bonne détective et elle commence à se faire une clientèle. D'ailleurs, oncle Chen, un vieil ami de la famille lui confie une affaire. Il s'agit de retrouver un sceau de jade de la dynastie Han qui aurait échapper au sac de la révolution culturelle. Consciencieuse, la jeune femme se lance sur la piste de cette antiquité, sans savoir qu'elle va exhumer de vieux secrets de famille.
Trompeuse, la quatrième de couverture évoque un ''thriller haletant''. Or, Le secret de Big Papa Wu n'est absolument pas un thriller, tout juste un polar, puisque enquête il y a. Mais franchement, là n'est pas l'intérêt de ce roman. Rien d'''haletant, ni de trépident dans cette intrigue qui n'est qu'un prétexte pour parler de la Chine d'hier et d'aujourd'hui. Comme toutes les familles chinoises, celle de Mei a connu la révolution culturelle et en a souffert. Cette période funeste désormais loin derrière eux, les chinois veulent profiter du nouveau modèle que l'Etat leur propose : s'enrichir, paraître, consommer. Mei, profondément marquée par son passé, cherche encore à comprendre les circonstances qui ont conduit son père, intellectuel dissident, à la mort, et le rôle de sa mère dans sa disparition. C'est donc plus une quête de vérité qu'une véritable enquête que nous propose Diane Wei Lang dans ce roman doux-amer, intéressant d'un point de vue historique et sociologique mais qui laisse sur sa faim quant au suspens. Cette promenade dans le Pékin des années 90, entre modernité et reliefs du passé n'en demeure pas moins une lecture agréable qui mérite d'être découverte, si l'on fait abstraction de la faiblesse de l'enquête.
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