"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le Porteur de Mort *À dix-sept ans, Seïs Amorgen est nommé pour intégrer la plus grande confrérie du royaume d'Asclépion. S'il accepte, il deviendra l'un des guerriers les plus éminents de la monarchie. S'il refuse, il restera le gamin frivole et arrogant qui fraye avec les bandits de sa ville d'origine. Alors que l'ombre du Renégat s'étend sur sa terre natale, Seïs va devoir prendre la décision qui bouleversera sa vie et, bientôt, faire face à ses propres démons...
Avec L'Apprenti, premier tome de la série du Porteur de Mort, Angel Arekin nous conduit, d'une plume incisive, poétique et pleine d'humour, dans une aventure à couper le souffle.Seïs a l'intérêt de sortir des sentiers battus et de nous offrir un personnage peu banal. Il n'est clairement pas héroïque. Il a donc un long chemin à parcourir et sa quête s'annonce périlleuse. Allée des conteurs.
Le Porteur de Mort fut une bonne découverte même si je regrette deux éléments qui ne m’ont pas permis d’avoir un coup de cœur.
Premier tome d’une saga devant en comporter six, l’autrice a pris le temps de poser le décor de son histoire et de présenter les protagonistes. Cela se ressent puisque je ne vous cacherai pas que j’ai trouvé les cent premières pages un peu longues, et à mon sens, trop redondantes. Il ne se passe pas grand-chose ! On a juste ce sentiment d’être pris dans une sorte de boucle temporelle nous démontrant par A+B que Seïs Amorgen est un petit impertinent qui passe son temps à magouiller et à coucher avec toutes les prostituées de sa ville… Ce point est important pour comprendre, par la suite, l’évolution du personnage, mais insister autant n’apporte rien en soi. Autre chose qui m’a posé problème : le stéréotype du type qui noie ses problèmes de cœur et de confiance en lui dans l’alcool et les femmes de petite vertu. Est-ce que tous les auteurs de fantasy pensent vraiment que les hommes doivent se réfugier dans le sexe et la boisson pour se changer les idées ?
Malgré ces deux points qui m’ont fait ruminer au début de ma lecture, je me suis laissé emporter par la plume d’Angel Arekin qui est, pour moi, le gros point fort de ce roman. L’autrice arrive à séduire, à travers un style fluide, imagé et poétique, les amateurs de belles plumes tout en comblant les lecteurs qui aiment les univers dans lesquels il est aisé de s’immerger. On se laisse donc porter par les mots tout en s’imprégnant, petit à petit, de l’atmosphère qui se dégage de l’histoire. L’alternance des points de vue, entre Seïs et sa cousine, Naïs, facilite d’ailleurs grandement l’immersion dans le récit puisqu’en suivant la vie de ces deux personnes très différentes, on arrive à entrevoir la complexité de l’intrigue. Je dis entrevoir, car on est dans un premier tome assez introductif, et l’on perçoit assez bien que l’auteure ne fait qu’effleurer tout le potentiel de son histoire. Une sensation que la fin de ce premier tome confirme…
Le récit n’est donc pas mené tambour battant, mais j’ai apprécié de découvrir la vie de Naïs, auprès de son oncle, de sa tante et de ses cousins, et celle de Seïs qui suit son apprentissage au sein de la plus grande confrérie du royaume d’Asclépion. L’autrice n’épargne pas ces deux personnages qui vont chacun évoluer même si à ce niveau, l’évolution de Seïs est bien plus frappante. Très impertinent, porté sur le sexe et la boisson et plutôt égoïste de nature, il ne va pas changer du jour au lendemain, mais progressivement grâce à ses entraînements, une amitié avec un autre apprenti et à l’influence de son maître d’apprentissage. Afin de devenir un Tenshi, un statut envié de beaucoup, il va devoir apprendre à faire face à ses faiblesses, à ses douleurs et espérer ainsi transformer tout ce mal-être en quelque chose de plus positif, quelque chose qu’il pourra éventuellement mettre au service de la communauté et du roi.
Si j’ai aimé suivre les entraînements de Seïs, bien que ce point ne soit pas assez développé à mon goût, j’ai surtout adoré découvrir progressivement les pouvoirs des Tenshis. Ceux-ci sont assez impressionnants ! Maîtrisant aussi bien leur corps que leur esprit, les Tenshis ont accédé à un statut particulier qui leur confère un pouvoir immense, mais aussi de très grandes et lourdes responsabilités. Une réalité qui va frapper de plein fouet Seïs qui va alors devoir prendre une décision importante pour sa vie et celle des siens…
Quant à Naïs, les parties qui lui sont consacrées permettent principalement aux lecteurs de voir que la jeune femme commence à s’émanciper, mais elles sont surtout l’occasion de suivre la vie de la famille Amorgen après le départ de Seïs. Je me suis beaucoup attachée à cette famille dont les membres sont tous très différents, mais ont en commun un fort caractère. Seul l’aîné de la famille se montre quelque peu antipathique même s’il apparaît évident que derrière son caractère peu avenant se cache l’envie de protéger sa famille. La vie de Seïs va donc radicalement changer, mais celle de ses parents, de ses frères et de sa cousine également, l’autrice nous réservant quelques révélations et événements qui ne devraient pas vous laisser de marbre.
Enfin, il se dégage du récit un certain mystère notamment avec la présence de quelques pages en noir dans lesquelles s’exprime un mystérieux narrateur. De la même manière, la tension, quasi absente en début de livre, commence petit à petit à émerger et à s’intensifier à mesure que l’on approche de la fin de ce premier tome. On se rend alors compte, en même temps que Seïs, que le danger est là, bien présent, bien palpable ! Une découverte qui laisse présager un deuxième tome riche en action.
En conclusion, le principal intérêt de ce premier tome est de poser le décor, de nous présenter les protagonistes et de nous laisser entrevoir le pouvoir de nuisance d’un méchant qui va certainement rendre la suite de l’aventure plus palpitante. Alors malgré un aspect un peu trop introductif, je ne peux que vous conseiller de donner sa chance à ce premier tome qui semble poser les jalons d’une série riche en action, en révélations et en émotions.
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Au début, on s’y perd un peu…
…suite aux nombreux protagonistes qui parsèment le récit. Entre les frères Amorgen, leurs parents et Naïs – pour ne citer qu’eux -, difficile de s’y retrouver durant les premiers chapitres. Heureusement, l’auteure a pris son temps pour expliquer, explorer même, les relations finalement enchevêtrées qu’entretiennent ses personnages. D’ailleurs, si je lui ai reproché quelques lenteurs au départ, je me suis vite aperçue que cela était indispensable à ma compréhension des liens que chacun tisse. Je pense notamment à la relation Naïs/Seïs, sans nul doute un peu à part…
A mon sens, Angel Arekin est donc particulièrement douée pour décrire les émotions ressenties. En vérité, plutôt que de les aborder clairement, elle les sous-entend, les induit de manière si subtile qu’on se demande à quel moment le personnage concerné a basculé dans la colère, la joie ou le mépris ! J’ai vraiment été conquise par sa plume et cette finesse dans la retransmission des sentiments de chacun.
De plus, en donnant tour à tour la parole à Naïs et Seïs, l’auteure est parvenue à instaurer une ambiance propre à son histoire, à la fois captivante et effrayante, complexe et terriblement réaliste. Franchement, chapeau !
Quatre frères liés par un destin exceptionnel
Par destin exceptionnel, entendez (surtout, mais pas que…) celui de Seïs : devenir un Tenshin. C’était inattendu, et pourtant c’est arrivé. Car Seïs n’est clairement pas un modèle à suivre. Manipulateur, ivrogne à ses heures perdues – et elles sont nombreuses ! -, dépravé, irresponsable, il ne pense qu’à lui, ou presque.
Pour autant, chaque frère Amorgen a une façon bien à lui de le considérer. Fer fait mine de le détester pour l’indépendance qu’il est parvenu à acquérir en dépit de sa nonchalance, de son égoïsme. Antoni l’admire pour les mêmes raisons – Seïs est, par ailleurs, très intelligent lorsqu’il y consent – tandis que Teishi reste lucide sur ses ambitions et ses valeurs, tout en l’aimant démesurément.
Quant à Naïs… C’est certainement celle dont l’avis est le plus contradictoire ! Consciente de ses défauts, elle loue intérieurement ses qualités. Qualités que le jeune homme tente de noyer sous des écarts de conduite, disons volontaires…
Bref, vous l’aurez compris, des personnages authentiques et loin des stéréotypes de mes dernières lectures, plus orientées jeunesse. Et, honnêtement, ça fait du bien !
Une grande part de mystère
Dans L’apprenti, Angel Arekin met plein d’éléments en place et nous offre l’assurance que tout finira par avoir un sens. Lequel ? Je ne sais pas encore ! Je me demande vraiment où l’histoire va m’emmener dans les prochains tomes, même si je devine que ce qui se trame derrière les pages de ce premier volet est bien plus vaste que ce que je suis capable d’imaginer à ce stade. Et, ça – être prise dans un tourbillon d’évènements sans parvenir à en percer les secrets -, j’adore !
En ce qui concerne la fin, elle m’a légèrement déçue, car vu les démons qui hantent Seïs, je m’attendais à davantage de rebondissements. J’imagine qu’ils seront pour la suite, que je vais m’empresser de dévorer…
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