"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Eh oui, les chiffres sont les chiffres, bientôt on devra tous participer à l'effort national et donner plus longtemps notre temps aux forces du travail pour bénéficier d'une retraite méritée.
Le monde de demain sera donc un monde de vieux encore au boulot : fonctionnaires, policiers, enseignants, médecins, commerçants, travailleurs de tous les secteurs et en toutes catégories, il faudra tenir longtemps dans un environnement bien différent que celui de notre jeunesse.
En gags d'une page, Laetitia s'amuse à nous imaginer dans quelques années, tentant de survivre coûte que coûte. C'est méchant, ça fait un peu froid dans le dos, c'est totalement incorrect, et franchement drôle. Vivement demain?
Mes enfants sont prévenus, je veux vivre vieux. Très vieux. Centenaire. Au moins... Je veux être doyen de l'humanité. Et en bonne santé. Et, parce que "et" il y a, je veux vieillir et devenir un vieil emmerdeur. Je m'entraîne. Beaucoup. J'ai aujourd'hui un niveau très honorable. Mais je dois m'améliorer. Encore et toujours pour tenter de pulvériser mes objectifs. Je me vois bien, cheveux et barbe blancs -bon, la barbe, est déjà sérieusement blanchie, ce qui évidemment ajoute à mon charme naturel. Mais si l'on me demande de travailler jusqu'à 79 ans, je devrais revoir mes ambitions à la baisse. Et puis, ça ne me va pas, moi je veux profiter, me reposer pour mourir vieux et en pleine forme. Non, mais. Le péril vieux est donc a priori tout indiqué pour moi, pour peaufiner mon entraînement. Mais... (Quelle introduction ! Quel talent ! Quel suspense !)
Si l'idée de départ est excellente, le traitement par la BD est décevant, nettement sous la ceinture, les blagues scatophiles succèdent aux blagues sexuelles pas très drôles. Quelques gags ont réussi à me tirer un sourire, mais l'éclat de rire fut loin, très loin et ne me frôla quasi jamais. Le dessin est bien, la mise en page itou, mais les chutes font flop ou pschitt, selon votre goût ou votre humeur et/ou la capacité du dentier à laisser passer ce genre d'onomatopée. La couverture et les premières pages laissaient imaginer un scénario du genre "la révolte des vieux" ou "les vieux contre attaquent", avec de belles idées, des détournements de films de zombies, d'histoires de ce genre, mais en fait, Laetitia Coryn tombe très vite dans le graveleux, le pipi-caca un poil lourdingue.
Et pourtant, à bien la regarder, cette couverture ferait presque peur, pas de regard, des sourires inquiétants, elle laisse envisager une histoire, mais celle-ci ne se déroule pas, l'auteure aurait dû continuer et approfondir ce thème. Elle aurait pu, aurait dû partir dans un délire plus décalé, loin de toute réalité, un truc vraiment barré qui aurait collé à son titre et à sa feuille de route. Une prise de pouvoir par les vieux, en y ajoutant des gags inattendus, de la nouveauté, de la fraîcheur... Une sorte de Hot Fuzz -si vous ne connaissez pas ce film d'Edward Wright, c'est une énormissime faute de goût, de toute urgence, regardez-le ainsi que son précédent Shawn of the dead ! Je ne suis fan ni de thrillers ni de films de zombies, mais là, on nage en plein délire hilarant-, mais on en est très loin. C'est fort dommage. Une déception très nette.
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