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Le livre des cas

Couverture du livre « Le livre des cas » de Chiaro De Florence aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Pourquoi prélever sur la masse considérable des textes qui traitent de la confession cléricale et des cas de conscience qu'elle a posées ce petit livre sans doute rédigé par un franciscain presque inconnu, vers 1265, sans aucune considération doctrinale directe ?
C'est qu'il constitue, à sa... Voir plus

Pourquoi prélever sur la masse considérable des textes qui traitent de la confession cléricale et des cas de conscience qu'elle a posées ce petit livre sans doute rédigé par un franciscain presque inconnu, vers 1265, sans aucune considération doctrinale directe ?
C'est qu'il constitue, à sa modeste échelle, un document « exceptionnel et normal », selon le fameux oxymore d'Eduardo Grendi, rendu célèbre par Carlo Ginzburg : enraciné en Toscane, entre Florence et Sienne, il offre environ 150 cas de la vie quotidienne des citoyens et des marchands, posés dans un cadre plus éthique et social que strictement religieux. Sur le commerce, il apporte parfois des précisions inconnues par ailleurs, par exemple sur la culture et la vente du safran de San Gimignano, ou sur le négoce des chevaux en Toscane. Il offre 'un document de premier ordre sur la soccida, contrat d'élevage, espèce du métayage, qui naît alors en Toscane avant de connaître un long et capital développement en Europe. Situé entre deux niveaux mieux parcourus par la recherche : les doctrines cléricales, diffusées en diverses sommes, et les réalités singulières et familiales des affaires que livrent les archives notariales et communales, ce texte complète fort bien notre perception de cette époque.
En outre, le texte témoigne d'un nouveau rôle des confesseurs, surtout franciscains : ils deviennent des médiateurs, des arbitres de la vie commune, des « juges de paix », qui permettaient d'éviter les tracas et les frais des instances judiciaires et pouvaient jouir d'une certaine confiance parce qu'ils s'adossaient à un prestige spirituel, qui ne se confondait pas non À retenir : Cette série d'avis, de casus, ou de consilia constitue un ensemble de fiches. Elle est augmentée du Traité des contrats commerciaux, du même auteur, des Décisions curiales, auxquelles Chiaro aurait participé et enfin du traité Sur la nécessité des marchands, de Guiral Ot.
En librairie le 22 novembre Les Belles Lettres « Bibliothèque scolastique » ISBN : 978-2-251-44741-4 12,5 x 19,3 cm 380 pages 45 € Moyen Age (3438) Alain Boureau est directeur d'études à l'EHESS, spécialiste d'histoire de la scolastique médiévale. Parmi ses ouvrages récents : En somme... Pour un usage analytique de la scolastique médiévale (2011), L'Errance des normes (2016) et une édition critique et bilingue des Questions disputées (six volumes parus aux Belles-Lettres depuis 2011) et des Quodlibets (trois volumes depuis 2015) de Richard de Mediavilla. Aux Belles Lettres, il dirige également avec Michel Desgranges la collection « Histoire » et avec Ruedi Imbach la « Bibliothèque scolastique ».
Www.lesbelleslettres.com plus avec la stricte autorité religieuse, ni avec le droit canonique.
Une arme essentielle leur avait été donnée par la fameuse interdiction chrétienne de l'usure, si fort discutée dans l'histoire et l'historiographie. Mais Chiaro lui fait subir une transformation capitale en liant la restitution des profits usuraires à celle des dettes. Une autre originalité consiste à fonder le refus de l'usure sur un rejet de l'immobilité de la thésaurisation : l'argent devait être investi dans des circuits nouveaux. La dénonciation traditionnelle de la stérilité de l'argent prenait un tour économique.

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