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Tilman Wölzinger n'est pas un garçon comme les autres. A dix-sept ans, il mesure déjà 2,06 mètres, et sa croissance est loin d'être terminée... Car Tilman grandit, grandit encore... Jusqu'à devenir l'homme le plus grand d'Allemagne.
"Tilman le géant", ainsi qu'on le surnomme, souffre de sa différence due à une maladie génétique que la médecine est incapable de soigner.
Raillé, moqué de tous, Tilman devient une gloire nationale. Grâce à des contrats publicitaires, il gagne beaucoup d'argent et trouve même l'amour, en la personne de Nina, avec qui il emménage.
Mais le géant n'en finit toujours pas de grandir. Aura-t-il le temps de profiter du bonheur qu'il vient enfin de trouver ?
Découverte de l’auteur pour moi, il faut dire que je ne suis pas du tout calée en littérature allemande. C’est une très bonne surprise, j’ai aimé la poésie et les questions que posent ce roman. Ce que j’aime c’est les histoires avec des personnages ordinaires, des personnages qui pourraient être un voisin, une collègue ou qui ressemblent à des proches. Ce roman philosophique est une petite pépite que je ne suis pas prête d’oublier.
Tilman alias le géant est l’homme le plus grand d’Allemagne, il souffre car tout le monde se moque de lui et qu’il ne peut rien faire pour que cela change car c’est une maladie sans remède. On le suit dans sa quête du bonheur, dans son quotidien lourd à supporter tant rien n’est adapté à sa condition. On a tous tendance à ne pas s’intéresser à la différence de nos semblables quand on est pas directement touché, on oublie combien les gestes simples de la vie peuvent devenir problématiques pour eux. Il y a beaucoup de tendresse dans ce roman et la plume de l’auteur est tellement agréable et sensible que je ne pouvais que l’aimer.
Il en a assez d’être une bête de foire, il veut aussi être intelligent et cultivé, la lecture et la musique sont des alliées de taille qui vont l’aider à nourrir son esprit. Il apprend à relativiser, à attiser sa réflexion. Ce que j’ai aimé c’est aussi les questionnements qui découlent de cette lecture c’est toute une réflexion sur les personnes différentes physiquement, les personnes vues comme des monstres , qu’est ce que le bonheur ? est-ce une quête sans fin ? Qu’est-ce que la beauté et la laideur ?
J’ai été très émue par le parcours de vie de cet homme ordinaire au destin extraordinaire, on sent la fin arriver alors qu’on s’était tant attaché à lui. C ‘est un hymne à la tolérance , au partage, à la compassion et à la culture. L’auteur à réussi à être pudique tout en nous faisant ressentir beaucoup d’émotion.
VERDICT
Une petite pépite philosophique dont il ne faut pas se priver. Magnifique.
https://revezlivres.wordpress.com/2016/04/22/le-geant-stefan-aus-dem-siepen/
Voici un court roman, un conte ou une fable. A travers son personnage de géant, Stefan aus dem Siepen décrit merveilleusement la difficulté à s'intégrer lorsqu'on est différent, le mécanisme de l'isolement, du rejet. Si au début Tilman subit des quolibets, ceux-ci se transforment bientôt en insultes ou moqueries moins amicales. Il préfère alors se retirer, se cultiver, seul.
Un roman tendre et élégant. L'élégance se ressent dans l'écriture, les tournures de phrases et la bienveillance de l'auteur pour Tilman : "Ah ! Qu'en termes galants, ces choses-là sont mises" écrivait Molière dans Le Misanthrope, eh bien c'est une citation qui sied parfaitement à ce roman, qui pourrait également reprendre en partie le titre, car Tilman à force de voir les gens de haut, tels qu'ils sont, avides de sensations, de nouveautés, de nouvelles trash : "Ils traversaient la vie avec le besoin trouble de se délecter du malheur d'autrui, d'ingurgiter quotidiennement une dose de trivialité et de saleté. Ils avaient besoin de leurs amusements de pacotille et ils ne les trouvaient nulle part de manière aussi assurée que dans le franchement exceptionnel, dans le déviant stupéfiant." (p.115), en devient un brin misanthrope. Néanmoins, l'ouverture que lui procurent la lecture et la musique lui permet de relativiser, de prendre la curiosité qu'il suscite comme une chose inévitable et de s'y plier pas forcément de bon gré, mais avec une grande bonté et une certaine philosophie. Plus il grandit, plus il s'apaise et acquiert de réflexion, de recul sur lui-même et les événements, en un mot, de sagesse.
Une belle et profonde réflexion sur la recherche du bonheur, sur la différence et l'acceptation d'icelle par autrui, sur l'amour, sur la culture : la différence entre l'élitisme et la culture de masse qui peut tendre vers le néant lorsqu'il s'agit par exemple des phénomènes de foire, les fameux freaks, entre la beauté et la laideur ; il m'a semblé y voir aussi une critique à peine voilée de la dérive des chaînes de télévision, vers le sensationnel, le laid, la téléréalité...
Je ne connaissais pas cet auteur allemand au nom étonnant et qui me semble lui aussi très élégant (mes souvenirs d'allemand sont pauvres et lointains, j'espère qu'en cette langue, ce n'est pas une grossièreté !). Il a publié en 2014, un autre roman La corde, qui me tente tant par le thème que par la très belle écriture (félicitations au traducteur) que j'ai découverte avec Le géant. Assurément, je le relirai, en plus son roman est court, vraiment tout pour me plaire.
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