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Henri Barbusse a connu l'épreuve du feu sur le front de l'Artois, du mois de mai au mois de novembre 1915. Pendant une grande partie de cette deuxième année de guerre, il a consigné ses propres observations, ses propres sentiments dans des carnets de guerre qui constitueront, quelques mois plus tard, la trame du Journal d'une escouade.
Pour la première fois, les soldats sentent que cet Henri Barbusse est vraiment un des leurs. Un gars qui a connu les deux pieds dans la boue, transi par le froid, la pluie et la peur. Le texte qui défile sous leurs yeux se situe à cent lieues de la presse cocardière qui manie le bourrage de crâne à coups de gros titres mensongers et à longueur de colonnes, remplies d'exagérations et de lieux communs. Enfin, la vérité apparaît au grand jour dans sa nudité crue. Enfin, à l'arrière, les « civelots » vont se rendre compte de leur quotidien tragique et démoralisant, des souffrances physiques endurées et, peut-être plus insupportables encore, des souffrances morales, invisibles et inaudibles.
Ce livre est d'une puissance rarement égalée, témoignage hallucinant sur l'horreur des combats de la Première Guerre mondiale.
Préface de Gérard Fournier
Prix Goncourt 1916
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