Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Un soir de réveillon, Naomi Shehaan disparaît de la réserve indienne de Meshkanau. Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, tente de briser l'omerta qui entoure cette affaire. Il est rejoint par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, plongent dans l'enfer de ce dernier jalon avant la toundra. Un thriller dur qui éclaire sur les violences intracommunautaires et les traumatismes liés aux pensionnats indiens, dont les femmes sont les premières victimes. « Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu'une autre femme. »
La soirée du réveillon de fin d’année avance, les feux d’artifice ne tarderont pas à faire fuir les caribous apeurés et Naomi, qui a repéré un homme qu’elle connaît hélas trop bien et qui lui fait peur pendant la fête, désire s’en aller mais Michèle, sa mère, déjà trop ivre, la rembarre. Elle part seule dans la nuit vers son destin.
Mais, qui va bien pouvoir s’intéresser à une jeune fille qui a déjà fugué, sa mère préférant s’enivrer pour oublier ? Ce n’est qu’une « Indienne » n’est-ce pas, donc une fille facile… Le chef de la réserve ne veut pas d’ennuis et refile le dossier à la police des Blancs qui va désigner un jeune policier Logan Robertson pour enquêter, sous-entendu, ne surtout pas chercher et classer l’affaire : ne pas faire de vagues.
En plus, une scierie à taille non humaine prévoit de s’implanter dans la région, apportant des emplois mais grignotant encore plus la réserve indienne de Meshkanau et les Innus, mais aussi menaçant les magnifiques chalets de chasse des notables blancs. Pour une fois, les intérêts convergent : il faut empêcher cela.
Le jour où l’on retrouve enfin le corps de Naomi, les secrets, les manigances, le passé vont refaire surface. On fait ainsi la connaissance de Peter Shehaan, l’oncle de Naomi qui a découvert le corps, qui vit seul à la limite de la forêt, traumatisé à vie par ce qu’il a vécu enfant, au pensionnat où on envoyait les enfants pour les évangéliser, tout comme Michèle et Marie.
Deux jeunes étudiants, Nathan et Alice, vont entrer en scène, Nathan est Blanc et son père est une personnalité en vue avec son chalet aux confins de la réserve, alors que les parents d’Alice sont Innus, mais ils ne se rendent pas à Meshkhanau pour les mêmes raisons, ce qu’on ne tardera pas à découvrir.
Ce livre est beaucoup plus qu’un simple thriller, Estelle Tharreau évoque la précarité des Innus, leur territoire qui se réduit de plus en plus, la disparition progressive de leur culture et les conséquences que cela provoque : alcoolisme, drogue, viols. En parallèle, elle nous entraîne sur les désastres et la violence dont ont fait preuve les sœurs et le père au nom de l’évangélisation de ceux qu’ils considéraient comme des sauvages, sales, moins que rien, avec les prières forcées, les genoux durant des heures sur les pierres, les coups, les viols, par un prêtre pédophile qui allait s’allonger au sol, les bras en croix dans la chapelle, pour que Dieu lui pardonne, en un mot la maltraitance physique et psychique qui va traumatiser ces enfants à vie, les poussant parfois même dans la violence à leur tour, contre eux-mêmes et contre les autres…
Les personnages sont bien décrits, les causes et les conséquences qui les ont amenés là, bien analysées. Je mettrai juste un petit bémol : ils sont parfois trop caricaturaux, les bons Innus d’un côté, les méchants Blancs de l’autre, mais cela n’enlève rien à ce que l’auteure veut analyser et démontrer.
J’ai refermé ce roman, avec de la colère, des nausées, des envies de frapper, et surtout un terrible sentiment d’impuissance, ce qui ne va arranger mes relations avec les religions quelles qu’elles soient et ce que l’on peut faire en leur nom. Je peux affirmer une chose : ce roman va hanter ma mémoire encore très longtemps. Je ne connaissais pas l’auteure, mais ce livre m’a donné envie de la découvrir davantage, car elle s’attaque à des sujets importants concernant notre société.
J’allais oublier la puissance du titre, son côté prémonitoire, comme un dernier assaut avant de disparaître complètement…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Taurnada qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.
#LeDernierfestindesvaincus #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2024/05/30/le-dernier-festin-des-vaincus-par-estelle-tharreau/
Un roman qui m’a remué car ce thriller est fondé sur un état de fait réel : le mépris et l’indifférence de l’homme blanc envers les peuples autochtones du Canada ! Les femmes sont encore plus mal loties : « Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu'une autre femme. »
Il n’est pas assez loin le temps où les enfants étaient mis de force dans des pensionnats religieux afin de les briser, leur faire oublier leur racine et leurs coutumes, leur identité ! Privations, violences, exploitations sexuelles n’ont pu que mener à une vie misérable et alcoolisée, pour la plupart, parqués dans des réserves, voyant petit à petit leurs terres ancestrales détruites et profanées !
Le soir du Réveillon du 31 décembre une jeune fille de la réserve disparaît sans que sa mère, minée par l’alcool, s’en émeuve ! Seuls vont s’en préoccuper un jeune flic, Robertson, nouvellement nommé dans la ville voisine et une autochtone qui tente d’aider les plus jeunes à retrouver de la dignité ! Une enquête qui n’aura d’enquête que le nom mais qui aboutira à des réponses douloureuses qui ne régleront rien !
Dans leur ensemble les personnages sont “brut de décoffrage”, le trait parfois forcé pour bien montrer la frontière entre blancs et indiens, et la difficulté pour ceux qui le désireraient de s’intégrer à l’une ou l’autre des communautés.
Impossible de ne pas être révolté pendant la lecture, d’autant plus avec le souvenir des charniers d’enfants autochtones découverts près des anciens pensionnats !
Dans les textes la colonisation n’existe plus mais dans les faits, elle est plus forte que jamais, les innues sont maintenant les instruments de leur propre destruction et le chemin semble bien long avant qu’ils puissent retrouver ne serait-ce qu’un peu de dignité !
#LeDernierfestindesvaincus #NetGalleyFrance
Naomi Sheeran, n’est qu’un parmi les 365 cas non résolus de jeunes femmes autochtones assassinées ou disparues au Canada. Mais elle est LA disparition de trop dans la réserve de Meshkanau car personne ici ne croit à la fugue de cette adolescente de 16 ans.
Logan, fils d’un notable blanc de Pointe-Cartier, la ville voisine, et Alice, native de la réserve, se sont rencontrés à l’Université et le peu de cas que font les journaux de l’affaire les révolte au plus haut point.
Jeune homme idéaliste, Logan milite contre le saccage des terres et de la culture innues. La force de son engagement parvient à convaincre Alice de revenir dans sa toundra d’origine pour mener leur propre enquête, quitte à déterrer un passé qu’elle s’était juré d’oublier.
Ce roman nous entraîne sur les traces des Innus, ce peuple autochtone vivant aujourd’hui dans des réserves, au milieu d’une nature belle et sauvage qui porte en elle leur passé et leur culture. Estelle Tharreau nous plonge dans ces contrées lointaines pour nous raconter la vie difficile de ces indiens et faire resurgir le passé martyre de leurs enfants, enfermés dans des pensionnats sous la coupe de religieux tortionnaires.
Les personnages sont un peu caricaturaux et tombent dans l’excès d’un côté comme de l’autre. Mais les problématiques soulevées sont très réalistes et reflètent bien de l’assimilation forcée qu’ont vécue et que vivent encore les peuples natifs, au Canada comme aux Etats-Unis.
J’ai trouvé l’intrigue assez galvaudée et notamment avec la série de 2021, Joe Pickett, à la trame policière bien ressemblante, même si elle est située dans le Wyoming. Mais l’autrice parvient à créer un suspens autour de la disparition de cette jeune indienne et si l’on se doute rapidement de l’issue prévisible, son style très imagé nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.
Pas de surprise donc mais un polar bien écrit et très documenté que j’ai lu avec plaisir.
Un thriller glacial et poignant qui ne laisse pas indifférent car il dénonce le traitement des minorités innus au Canada. Parqués dans des réserves, dépossédés de leurs terres et de leurs cultures, assassinés en toute impunité, les générations se succèdent sans avenir. J'ai appris effrayée le sort réservé à leurs enfants pour les assimiler et faire disparaître leur communauté.
L'histoire
Un soir de réveillon, Naomi Shehaan disparaît de la réserve indienne de Meshkanau.
Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, tente de briser l'omerta qui entoure cette affaire. Il est rejoint par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, plongent dans l'enfer de ce dernier jalon avant la toundra.
Un thriller dur qui éclaire sur les violences intracommunautaires et les traumatismes liés aux pensionnats indiens, dont les femmes sont les premières victimes.
« Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu'une autre femme. »
Un thriller essentiel qui mène le lecteur à comprendre comment une politique gouvernementale d'exclusion peut être la cause de crimes abominables.
Un polar, oui, mais qui serve une vraie cause. Tel pourrait être l’adage d’Estelle Tharreau, qui, après l’enfance maltraitée (Mon ombre assassine), le féminicide (Les eaux noires), la peine de mort aux Etats-Unis (La peine du bourreau) et le syndrome post-traumatique dans l’armée (Il était une fois la guerre), s’attaque cette fois au sort des Autochtones au Canada pour un nouveau thriller bien noir sur fond bien réel de violence et d’injustice.
La réserve innue de Meshkanau et la ville voisine de Pointe-Cartier au Canada n’existent pas. Elles n’en empruntent pas moins les traits de la tragique réalité amérindienne, alors que, assimilés de force lors de la colonisation de leur territoire par les Européens, leurs religions et leurs cultures traditionnelles interdites et leurs enfants expédiés dans des pensionnats autochtones destinés à leur faire oublier leur identité première et à les orienter vers des emplois ouvriers, les Autochtones n’en finissent pas d’en payer encore aujourd’hui les conséquences traumatiques. Impunément maltraités, victimes de multiples sévices, ceux qui ne succombèrent pas à la surmortalité des terribles pensionnats en sortirent brisés, initiant une longue chaîne de transmission d’effets destructeurs : dépression, violence, alcool, drogue, suicide et, de génération en génération, perte d’estime de soi empêchant toute reconstruction.
« Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu’une autre femme. » Faute de respect de tout autre règle la concernant, c’est de cette terrible loi qu’est victime Naomi Sheehan, une Inue de seize ans dont les fugues à répétition ont fini par ne même plus émouvoir Michèle, sa mère, trop occupée à noyer dans l’alcool la douleur héritée de son enfance en pensionnat autochtone. Soucieux d’éviter scandale et autres désagréments « pour si peu », le chef de la police confie l’enquête, en lui déconseillant tout zèle excessif, au jeune et tout juste nommé policier Logan Robertson. Contre toute attente, ce dernier prend sa mission très au sérieux et entreprend pour de bon, au grand dam de quelques notables de la ville, de faire toute la lumière sur ce énième féminicide. L’on découvrira alors qu’il n’y a pas que les fantômes du passé pour miner le sort des Amérindiens : racisme et criminalité associée n’ont impunément rien perdu de leur vigueur. Rappelons d’ailleurs que le dernier pensionnat autochtone n’a fermé qu’en 1996...
Si l’on gagnera, pour approfondir la thématique de la souffrance amérindienne, à lire des livres tels que Shuni de Naomi Fontaine, Crazy Brave de Joy Harjo ou encore Ici n’est plus ici de Tommy Orange et LaRose de Louise Erdrich, si Nickel Boys de Colson Whitehead révèle avec plus de profondeur encore le cas tout à fait semblable des pensionnats aux Etats-Unis, ce dernier livre d’Estelle Tharreau a le mérite, au travers d’une histoire addictive et bien ficelée, aux personnages intelligemment croqués et au style efficace, de peindre en peu de traits un tableau d’ensemble clair et représentatif d’un sujet encore trop largement méconnu. Il ne semble pas exagéré de dire que le génocide – physique et culturel – amérindien continue plus ou moins directement de faire des victimes.
Je suis un fervent admirateur d’Estelle Tharreau. Je ne sais pas comment elle trouve ses idées mais elle a le don de me surprendre à chaque fois, sur le fond ou sur la forme. Chaque nouveau roman est une nouvelle aventure différente des autres.
Cette fois-ci, elle nous invite dans le froid canadien dans une région où deux communautés cohabitent. La disparition d’une jeune indienne est l’occasion de découvrir les modes de vie de ces clans et les rapports de force qui régissent ce territoire.
Sous le prétexte d’une enquête policière, l’autrice nous ouvre les portes d’une réalité peu connue. Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu’une autre femme. On comprend grâce à ce texte la situation dans laquelle se trouve cette communauté. Soumis à la pression coloniale, ils deviennent les opprimés d’une suprématie blanche qui ne s’inquiète pas de leur sort. La misère et l’alcool sont leur quotidien. Cette situation entraîne alors toutes sortes de violences et de sévices dont les femmes sont les principales victimes.
L’écrivaine a un véritable savoir-faire pour développer des thèmes importants à travers ses histoires. Sa plume est toujours aussi efficace et le lecteur est plongé dans la tragédie. Elle sait mettre le doigt là où ça fait mal, sans jamais tomber dans le politiquement correct. Tous ses personnages sont nuancés afin de garder une certaine objectivité sur les évènements. Le message est d’autant plus fort qu’il relaye une certaine réalité.
En s’intéressant en priorité à l’être humain, les écrits d’Estelle tharreau sont des parenthèses de lecture d’une grande puissance émotionnelle, qui ne laissent pas indifférent. Après cette quatrième tentative réussie, elle est devenue une valeur sûre pour moi. Je me lancerai donc dans ses prochaines propositions littéraires, les yeux fermés (façon de parler) !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/12/18/899-estelle-tharreau-le-dernier-festin-des-vaincus/
Alors que l'on retrouve le corps d'une jeune autochtone issue de la réserve indienne de Meshkanau au Canada, les tensions raciales se multiplient. Pour le flic Logan Robertson, il est temps de faire la lumière sur les agissements nébuleux qui se perpétuent, entraînant des ravages inavouables et scandaleux...
En entrant dans ce roman, on se doute des conflits d'intérêts, du racisme ambiant, alimentant un climat de haine et de méfiance entre les communautés, ou quand spéculation financière menace une identité et un territoire.
Mais ce qui se passe en surface camoufle quelque chose de plus sournois, voire grivois. Estelle Tharreau aborde des confrontations politiques jumelées à des désaccords familiaux. Ses personnages expriment un malaise latent, qui, arrivé au point de non-retour, est prêt à exploser.
On y trouve le clivage, la discrimination, la misère, les violences, les secrets. La présence de Nathan et d'Alice dérange, propulsant l'intrigue d'une angoisse palpable à une fureur incontrôlable. L'écriture est fluide et entraînante, avec un scénario aussi funeste que préoccupant. Les femmes sont ici les premières victimes d'une intimidation féroce et animale.
Tandis que les révélations tombent, les suspicions s'affolent, générant leur lot d'impatience, de drames et de quiproquos. L'amalgame est un leurre confortable jusqu'aux recoupements sensationnels, abominables et dénonciateurs.
Dès le premier chapitre nous sommes plongés dans les derniers instants de la vie de Naomi Shehaan. Cette adolescente autochtone, disparaît de la réserve indienne de Meshkanau au Canada et on ne la reverra jamais plus vivante. Un thriller très actuel qui reprend des thématiques fortes sur les violences que subissent les indiens au Canada et principalement les femmes. Un thriller terrible qui où l'on apprend les conséquences délétères de la politique d'assimilation des enfants indiens dans des pensionnats gérés par des prêtres catholiques. Violences, humiliations, viols, séparations obligatoires d'avec leurs parents, leurs familles, leur clan. La région semble pourrie par la corruption, le racisme et la précarité. A la perte des repères de leurs traditions indiennes ancestrales vient s'ajouter la consommation d'alcool et de drogues. Logan Robertson, nouveau flic tente de mener son enquête du mieux qu'il le peut mais il est constamment rappelé à l'ordre par sa hiérarchie. Un couple se forme Nathan et Alice, lui est le fils d'un ponte local et elle, une autochtone ayant rejeté sa famille et ses traditions. J'ai aussi apprécié l'histoire vu par l’œil d'un caribou qui prend une distance naturel devant la folie des hommes et nous rappelle la nature sauvage omniprésente.
Un style qui vous maintient en alerte, une écriture directe qui ne recule pas devant les sujets difficiles. Estelle Tharreau nous livre un scénario et une intrigue puissante qui prend aux tripes et ne laissera personne indifférent. Dans les forêts du grand nord, la neige, le froid et les lacs gelés forment un décor parfait pour une enquête qui va lever le voile sur un drame dû à la noirceur des hommes. Un sujet que je connaissais mal et qui montre encore une fois que l'homme est un loup pour l'homme. Je vous recommande cet excellent thriller. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2023/11/04/40087495.html
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