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Devenu veuf, Shigezo est recueilli par son fils et sa belle- fille. Et c'est sur celle-ci, Akiko, que va reposer cette lourde charge, avec les problèmes concrets que cela implique. Mais alors que le vieil homme glisse vers une seconde enfance, elle découvrira qu'il symbolise peut-être l'amour le plus authentique, le plus désintéressé qu'elle ait jamais connu.
« Le crépuscule de Shigezo » est un beau roman de Sawako Ariyoshi sur la vieillesse.
Akiko se trouve confrontée à une situation nouvelle à la mort de sa belle-mère : que faire de son beau-père ?
Comment faire face à la vieillesse, à la sénilité, à la dépendance, à la déchéance ?
Je pense que l’on se pose ou se posera tous ces questions…
J’ai beaucoup aimé ce livre, comme les deux précédents que j’avais lus de cette autrice : « Les Dames de Kimoto » et « Le miroir des courtisanes ».
Akiko, dactylo dans un cabinet d’avocats, vit avec son mari et son fils dans un quartier tranquille de Tokyo. Très organisée, elle réussit tant bien que mal à concilier travail et famille. Quand sa belle-mère décède brutalement, ce fragile équilibre est mis à mal par les soins nécessaires à Shigezo, son beau-père. A quatre-vingt-quatre ans, Shigezo était jusque-là un homme égoïste et acariâtre qui n’avait jamais de mots assez durs pour critiquer sa belle-fille. Désormais, il est atteint de sénilité et ne peut plus vivre seul. Démunie face l’administration japonaise qui offre très peu de solutions pour accueillir les personnes âgées, Akiko est contrainte de mettre sa carrière en pause pour veiller sur lui. La charge est lourde mais heureusement le caractère de Shigezo s’est adouci, il se comporte dorénavant comme un enfant docile et un lien privilégié se crée entre eux.
Dans ce magnifique roman, Sawako Ariyoshi traite du difficile sujet de la prise en charge de la vieillesse dans la société japonaise des années 70. Les structures pour accueillir les personnes âgées sont rares, la tradition voulant que les plus jeunes s’occupent de leurs aînés. Mais les mentalités ont changé, Akiko n’est pas une femme au foyer. Elle aime son travail même s’il l’oblige à jongler avec ses responsabilités d’épouse et de mère. Car, si on accepte dorénavant que les femmes exercent une activité professionnelle, la famille reste traditionnelle. Il ne viendrait jamais à l’idée de son mari de faire la cuisine ou le ménage ou de s’occuper de son père. Donc quand Shizego n’est plus capable de vivre seul, la question ne se pose même pas. Akiko va devoir se sacrifier pour s’occuper de lui. Ses jours et même ses nuits sont entièrement consacrés à son beau-père dont l’état se dégrade rapidement. Modèle de dévouement, elle s’interroge aussi sur son avenir, l’allongement de la durée de vie, sa propre vieillesse et la peur d’être un jour un poids pour son fils.
Cinquante ans après son écriture, ce roman est toujours d’actualité et la charge mentale des femmes n’a pas changé. S’il est souvent dur, il est aussi plein de tendresse et d’humilité et rend un vibrant hommage aux capacités d’abnégation, de résilience, d’adaptation et de don de soi des femmes.
C’est cru, réaliste mais aussi tendre et poétique. Une belle leçon de vie.
Devenu veuf, Shigezo est recueilli par son fils et sa belle- fille. Et c'est sur celle-ci, Akiko, que va reposer cette lourde charge, avec les problèmes concrets que cela implique. Mais alors que le vieil homme glisse vers une seconde enfance, elle découvrira qu'il symbolise peut-être l'amour le plus authentique, le plus désintéressé qu'elle ait jamais connu.
Japon - Après la mort subite de sa belle-mère, Akiko se retrouve à devoir s’occuper de son beau-père devenu sénile, un homme qui n’a toujours fait que la critiquer, se montrer désagréable avec tout le monde et à toujours se plaindre de maux de ventre.
Arriver à gérer Shigezo, sa vie familiale et son travail dans un cabinet d’avocats va s’avérer très compliqué. N’ayant aucun soutien de la part de son mari, elle va constater avec désarroi que bien peu de choses sont mises en place pour apporter de l’aide aux gens comme elle ayant à charge une personne âgée atteinte de sénilité.
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On reconnait bien à travers la sénilité de Shigezo, la maladie d’Alzheimer, l’auteure nous décrit le difficile quotidien d’une femme ayant à s’occuper d’une personne âgée qui en est atteinte. Elle nous décrit les différentes phases par lesquelles va passer Akiko qui n’a aucune tendresse envers son beau-père qui a toujours été quelqu’un de désagréable non seulement envers elle mais aussi envers les autres.
L’auteure ne nous épargne pas en ce qui concerne toutes les choses à gérer quand on s’occupe d’une personne grabataire, les divers effets de la maladie sur le mental, les fugues, les terreurs nocturnes, la toilette, l’incontinence mais aussi pour celui qui doit gérer tout ça, la fatigue, la solitude, le désespoir, le dégoût, la colère, la tristesse…
Akiko et son mari sont amenés à penser et s’interroger sur leur propre vieillesse à laquelle ils seront aussi confrontés un jour. Seront-ils eux aussi un jour dépendants d’un de leur proche ?
On ne peut qu’admirer Akiko qui va tout prendre à bras le corps alors que son mari, le propre fils de Shigezo ne veut rien entendre, rien faire pour l’aider, se disant trop démoralisé par la situation qui lui renvoie l’image de sa future déchéance !
Akiko va beaucoup s’interroger sur la vieillesse, ses conséquences, la maladie, la sénilité, la dépendance et la mort elle-même.
Les sujets abordés dans ce livre sont durs. Ses personnages en viennent à désirer la mort de la personne à charge. Akiko va passer par de nombreuses phases jusqu’à la plénitude. Alors qu’elle n’a pas réussi à pleurer à la mort de sa belle-mère qu’elle aimait beaucoup, ses premières larmes seront pour son beau-père qu’elle n’appréciait pas du tout et qui lui en a tant fait voir au cours de sa vie et lorsqu’elle a à s’en occuper du matin au soir ainsi que pendant ces longues nuits d’insomnies à cause de ses crises et ses errances dûes à la maladie. Les dernières lignes sont très émouvantes.
Une histoire qui permet de comprendre l’enfer que peuvent vivre les aidants de personnes fortement atteintes dont ils ont la charge.
Un livre qui fait réfléchir…
Nous sommes dans les années soixante-dix. Akiko vit avec son mari et son fils dans un petit pavillon d’un quartier populaire de Tokyo. Le décès subit de sa belle-mère lui laisse soudain la charge de son beau-père, Shigezo, âgé de quatre-vingt-quatre ans et montrant des signes inquiétants de sénilité. Après avoir cherché toutes les solutions, Akiko va devoir mettre son activité professionnelle entre parenthèses, accueillir Shigezo chez elle et le materner vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle va découvrir tout le sordide de la maladie et du stade ultime de la vieillesse, mais aussi s’attacher de plus en plus au vieil homme qu’elle accompagnera jusqu’au bout avec tendresse et humanité.
L’histoire soulève la question du vieillissement de la population japonaise. Les chiffres évoqués par l’auteur sont très pessimistes. En réalité, aujourd’hui, presque 30 % des Japonais ont plus de 65 ans, ce qui en fait la population la plus âgée au monde. Comment gérer le douloureux problème de la dépendance ? Dans les années soixante-dix (et sans doute encore aujourd'hui ?), peu de solutions étaient à la disposition des familles, les maisons de retraite étant réservées aux personnes en bonne santé physique et mentale. Il était donc encore très fréquent de voir cohabiter les différentes générations, au détriment de l’activité professionnelle de l’épouse, encore jugée très secondaire :
"Ils ne voulaient pas reconnaître l’apport financier du travail d’une femme dans les revenus du ménage. Elles se faisaient plaisir en travaillant au-dehors et c’était eux qui supportaient avec patience et indulgence le laisser-aller du ménage."
C’est donc aussi la place de la femme dans la société japonaise qui est ici en jeu : le mari d’Akiko ne se sentira jamais concerné par la prise en charge de son père et ne lèvera jamais le petit doigt pour aider son épouse dans ce qu’il ne considère que des tâches domestiques, même lorsqu’elle en perdra le sommeil et risquera de compromettre sa propre santé.
Au global, Sawako Ariyoshi nous livre une réflexion sur la vie et la mort : les personnages du roman prennent soudain conscience de leur propre finitude. Ils découvrent la peur de mal vieillir et de connaître une déchéance pire que la mort elle-même :
- "A l'époque féodale, les paysans étaient maintenus dans un état de subsistance minimale. C'est pareil avec la médecine d'aujourd'hui, elle empêche les vieillards de mourir sans les faire vivre pour autant".
- "Depuis trois ans il est alité avec une infirmière qui s'occupe de lui en permanence : il ne peut avaler que des aliments liquides. J'imagine que, malgré sa condition de bonze, il doit avoir quelque péché terrible à expier... Vous comprenez pourquoi je préfère dire qu'il est à la retraite. Les gens qui meurent sont moins à plaindre que lui... C'est terrible à dire, mais quand on est réduit à cela, j'ai l'impression que la vie ne vaut plus la peine d'être vécue".
- "Non, personne ne s'inquiète pour moi. Vous savez, nous les vieux, on gêne plus qu'autre chose : ils attendent tous que je meure. Moi non plus je ne demandais pas à vivre si longtemps mais, si je me suicide, on aura du mal à marier mes petits-enfants... Il faut nous entraider pour déranger les jeunes le moins possible... Si l'on ne fait pas assez d'exercices, physiques et mentaux, le corps s'affaiblit et l'on devient vite sénile".
Nouveau coup de coeur pour la profondeur et l’élégance de l’écriture de Sawako Ariyoshi.
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